Magazine Le Mensuel

Nº 2919 du vendredi 18 octobre 2013

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Shanghai. Entre histoire et modernité

Baignée par la mer de Chine orientale, Shanghai est la plus grande ville de Chine. Cette métropole, bien connue pour ses activités industrielles, commerciales et financières, recèle aussi un important patrimoine historique et culturel.
 
 On ne peut qu’être impressionné en arrivant à Shanghai. Il s’agit de la plus grande métropole de Chine, située à l’embouchure du fleuve Yangtsé, tout en étant bordée par la mer de Chine orientale. Pourtant, lors de sa création au XIe siècle, la ville n’était qu’un petit village de pêcheurs et ce, jusqu’au XVIIIe siècle. Ce n’est qu’en 1842 que Shanghai entre dans une ère de prospérité et d’ouverture sur le commerce extérieur, consécutivement au traité de Nankin. Cet accord met un terme aux guerres de l’Opium qui opposent la Chine à l’Angleterre. La ville se voit alors transformée en grande partie en concessions britanniques. Les Anglais ne sont pas les seuls à se positionner à Shanghai, puisque les Français et les Américains se voient aussi accorder des droits extraterritoriaux et autres privilèges, qui favoriseront l’installation de nombreuses banques et sociétés de négoce international. Shanghai se distingue très vite comme le port le plus actif de Chine, assurant le quart du commerce maritime du pays.
Jusqu’en 1943, soit pendant près d’un siècle, la ville de Shanghai reste constituée de plusieurs concessions étrangères, auxquelles s’ajoute une forte occupation japonaise. Au hasard d’une balade dans la Concession française, située sur la rive gauche du fleuve Huangpu, on peut encore admirer l’une des nombreuses villas typiques, avec ses rues ornées de platanes. Il y avait même un tramway, à l’époque.
Ce n’est qu’à la fin de la Deuxième Guerre mondiale que Shanghai sera restituée à la Chine. La ville connaîtra quelques soubresauts politiques, occupée par les forces communistes jusqu’en 1949 et délaissée quelque peu par les autorités. Mais cela ne dure pas longtemps. Dans les années 50, Shanghai retrouve son dynamisme industriel et sa prospérité. La ville participe activement à la Révolution culturelle, tandis que l’armée joue un rôle croissant. C’est sous le règne de Deng Xiaoping que la ville se développera le plus. C’est l’époque des grands travaux, avec la création de nouveaux ponts, d’une autoroute à six voies, d’un métro et de quartiers résidentiels.
Aujourd’hui, Shanghai apparaît comme une cité résolument moderne, avec une architecture contemporaine, notamment dans ses quartiers d’affaires qui bordent le Huangpu. Mais la plus grande métropole de Chine ne se résume pas uniquement au business. Elle possède de nombreuses richesses touristiques et culturelles.
Parmi celles-ci, le jardin du mandarin Yu, ou jardin de la Joie, dessiné au XVIe siècle et restauré en 1956. Cet espace offre sur quelque deux hectares, la possibilité d’admirer tout l’art paysager du temps des dynasties Ming et Qing, avec des étranges ponts et kiosques. L’art paysager des Ming se retrouve également dans le jardin des Nuages pourpres d’automne.
A visiter également, le temple du Bouddha de jade. Construit en 1882, cet édifice abrite deux statues de jade blanc rapportées de Birmanie par un moine chinois. Autre temple à voir absolument, celui de Longhua, qui reste le plus ancien et plus important monastère de Shanghai. Il date en effet de l’époque des Cinq dynasties (907-979) et est aussi célèbre pour sa pagode Longhua et ses fleurs de pêcher.
A côté de ces monuments historiques, il faut également se familiariser avec un patrimoine plus moderne, mais non dénué d’intérêt. Une ascension de la Tour de radiodiffusion et de télévision Perle de l’Orient – qui culmine à 468 m – permettra d’embrasser Shanghai avec une vue panoramique incroyable.
La ville offre également des ouvrages démesurés, comme ces deux ponts à haubans de Yangpu et Nanpu, qui mesurent respectivement 7658 et 8346 mètres.
Le site le plus fréquenté de Shanghai reste toutefois la promenade de Zhongshan, située sur l’immense boulevard longeant le fleuve Huangpu et bordée de parcs et d’édifices à l’européenne, construits entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle.
Autre endroit où se rendre, la rue piétonne de Nanjing qui fait pas moins de 5 km de long. Il s’agit de la rue commerçante la plus animée de la ville.
Les accros de shopping iront également dans le quartier de Xujiahui, au sud-ouest de la ville, à la limite de l’ancienne concession française. L’endroit est aujourd’hui connu pour ses nombreux centres commerciaux, fréquentés assidûment par les Shanghaiens qui viennent dépenser leurs salaires en vêtements à la mode, téléphones, etc. Ce quartier abrite également une université ainsi qu’une cathédrale.
Autre curiosité, bien locale, à voir, le marché aux oiseaux et aux fleurs situé sur Xizang Nan Lu, près de Dongtai Lu et du marché aux puces. Si, officiellement, les paris et combats sont interdits, il suffira de se rendre au fond du marché pour assister à des combats de… criquets. Les Chinois, particulièrement les retraités, adorent ça, paraît-il. Le reste du marché est occupé par la vente de criquets justement, mais aussi par des multitudes d’oiseaux magnifiques, des poissons, des chats, des chiens, etc. En effet, avoir un oiseau en cage chez soi est depuis la nuit des temps une tradition chez les Chinois qui adorent leurs chants. Le marché est d’ailleurs équipé d’une pièce avec une acoustique spéciale permettant aux visiteurs de s’asseoir et d’écouter le chant des oiseaux.

 

Jenny Saleh

Sortir de Shanghai
 Bien que Shanghai offre une multitude d’activités, on peut aussi choisir de s’échapper un peu de la métropole. On peut par exemple se rendre à Suzhou, dans la province du Jiangsu, à environ 100 km à l’ouest. Berceau de la culture Wu, elle est mondialement connue pour ses jardins traditionnels disséminés dans toute la ville. Suzhou est aussi la capitale de la soie…
Autre échappée possible, celle de Hangzhou, dans la province de Zheijiang, à quelque 200 km de Shanghai. La ville offre des paysages magnifiques, avec son lac bordé de temples et de pagodes. Un séjour là-bas sera aussi l’occasion de déguster le thé Long Jing, réputé comme l’un des meilleurs du monde, avec la population, très accueillante.
 
 
Dialecte
Le mandarin est la langue officielle de la République populaire de Chine. On parle, en Chine, sept familles de dialectes, dont le mandarin, dialecte de Pékin et langue officielle du pays, enseignée dans les écoles.
A Shanghai, on dit qu’on parle le shanghaien (ShanghaiHua), qui fait partie du dialecte Wu. Le shanghaien est seulement parlé; il est plus facile à prononcer que le mandarin, car il n’y a pas de tons. Même si tous les Shanghaiens comprennent le mandarin, pouvoir sortir quelques mots ou expressions dans ce dialecte facilitera beaucoup les rapports avec la population locale… Quelques rudiments de shanghaien sont disponibles sur Internet.
 
 

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