Magazine Le Mensuel

Nº 2930 du vendredi 3 janvier 2014

Confidences Liban

Confidences Liban

Joumblatt-Geagea
Divergences autour du cabinet

Invités à dîner par le député Nehmé Tohmé, Walid Joumblatt et Samir Geagea ont passé en revue la situation et la forme du gouvernement. Ils n’ont pas pu s’entendre sur la formule du prochain ministère. Joumblatt tenant à celle des 9+9+6 et Geagea insistant en préalable sur un retrait des combattants du Hezbollah de Syrie et sur l’engagement de Hassan Nasrallah dans le respect de la déclaration de Baabda. Le 14 mars rejette toute possibilité d’accorder au 8 mars un tiers de blocage. Joumblatt et Geagea se sont toutefois entendus sur le maintien de leurs contacts, le leader du Parti socialiste progressiste (PSP) souhaitant que le chef des Forces libanaises puisse convaincre ses alliés du principe du dialogue.  

Un dialogue improductif?
Les visiteurs de Baabda rapportent que le président Michel Sleiman juge que l’appel à la reprise du dialogue n’est pas opportun. Un membre du comité du dialogue explique qu’une telle initiative suppose de la part des participants un respect des décisions prises au cours des dialogues précédents et un début d’application en signe de leur bonne foi à aborder la stratégie défensive telle que la conçoit le chef de l’Etat. Toute réunion sans accord préalable sur ces questions ne servirait à rien. Le président de la République insiste sur un dialogue pour une politique de rassemblement afin de ne pas exposer les institutions aux rigides divisions entre les parties.

Les clarifications du Hezbollah
Après les déclarations incendiaires de Hassan Nasrallah et la mise en garde du président de la République Michel Sleiman et du Premier ministre désigné Tammam Salam contre la formation d’un gouvernement apolitique et pour le maintien de la formule: le peuple, l’armée et la résistance; le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad s’est rendu à Baabda. Son but était de maintenir le contact avec Sleiman. Il a expliqué au président que les propos du secrétaire général du Hezb n’étaient pas menaçants mais au contraire voulaient lui faciliter la tâche. Par la même occasion, il a précisé qu’en parlant de ligne rouge concernant Nahr el-Bared, il voulait donner plus de liberté à l’armée.

Frangié et Arslan contre Sleiman
Les députés Sleiman Frangié et Talal Arslan mènent campagne contre le président Michel Sleiman sur le thème de la prorogation de son mandat et l’intention qu’on lui prête de vouloir former avec le Premier ministre désigné Tammam Salam un gouvernement apolitique tant qu’il n’y a pas d’entente sur une formule. Un parlementaire du Courant du futur place cette campagne dans le cadre d’une opération syrienne de la part des alliés de Damas contre le président Sleiman qui a déclaré, en réponse à la question d’un journaliste, qu’il attendait du président Bachar el-Assad une explication sur l’affaire Samaha-Mamlouk. Les  clairons syriens, selon le député Ziad Kadri, n’ont plus cessé de s’en prendre au président Michel Sleiman.

Tous candidats
Le député Sleiman Frangié a déclaré que lui-même et Michel Aoun étaient candidats à la présidence de la République et qu’il n’avait aucun problème avec ce dernier s’il était choisi par le 8 mars. Le député du bloc du Courant patriotique libre, Simon Abi Ramia, s’est empressé de préciser que le CPL ne faisait pas partie du 8 mars et qu’il était indépendant, mais dans le cadre de cette coalition. La clarification d’Abi Ramia semblait lui avoir été dictée, car Aoun, s’il était candidat, il serait celui du consensus. Un des députés du mouvement Amal rétorque qu’ils auraient leur propre candidat et nous essaierons de l’amener jusqu’à Baabda.

Le forum de Baabda très actif
Après le lancement de l’activité politique du forum de Baabda à l’hôtel Phoenicia, une deuxième rencontre des membres de la société civile a eu lieu loin de toute connotation politique pour étudier le moyen d’appuyer l’Etat et ses institutions. Le forum de Baabda tente d’accompagner ce qui se fait à l’étranger en faveur du Liban tel que les congrès prévus en France de la communauté internationale pour aider le Liban et, en Italie, en soutien à l’Armée libanaise, ainsi les initiatives destinées à aider le Liban dans le respect des échéances, notamment la présidentielle, en mai prochain.

Nouveau scandale
Le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel a soulevé avec le Premier ministre démissionnaire Najib Mikati un nouveau scandale concernant l’approvisionnement de son ministère en fournitures de bureau. Il s’est avéré que l’adjudication a été entachée de plusieurs erreurs. Annulée, elle a été attribuée à un service public  à un prix modique. Les inspecteurs l’ont pourtant annulée parce qu’il n’y avait pas de compétition. L’adjudication a été proposée à six sociétés françaises pour un montant qui s’est avéré être six fois plus cher. Charbel a demandé à Mikati l’ouverture d’une enquête.

La religion politisée
Dans les milieux diplomatiques occidentaux, on s’étonne de la «politique des cheikhs» qui dirigent la rue, notamment, sunnite. Certains d’entre eux se conduisent comme des leaders politiques et négligent les affaires religieuses. N’y aurait-il pas au Liban une autorité responsable de cette anarchie et du contrôle interdisant à certains religieux d’exploiter les tribunes politiques en profitant de leur situation religieuse pour prendre des positions politiques, de provoquer l’escalade confessionnelle et communautaire et de jeter de l’huile sur le feu dans les rues? Est-il possible que Dar el-Fatwa ou le Conseil supérieur chiite ne puissent pas mettre un frein à ce phénomène?

 

Les Hariri vendent des terrains
L’ex-Premier ministre Saad Hariri figure à la 29e place sur la liste des 50 hommes d’affaires arabes les plus riches pour l’année 2013. Les observateurs ont noté que l’ex-président du Conseil, qui a hérité du leadership politique de son père en 2005, reste plus fortuné que son frère Bahaa, qui est 33e sur la liste, et qu’Ayman qui occupe la 50e place. Des sources locales révèlent, par ailleurs, l’existence d’une transaction réalisée par Fahd Hariri qui a cédé d’immenses terrains dans la région de Ghazié, au sud de Saïda, à un banquier libanais connu, pour une somme inférieure de 30% au prix du marché. Quant à Hind Rafic Hariri, elle aurait vendu une dizaine de lotissements dans la région foncière de Tripoli, toujours à prix réduits.
Les membres de la famille du Premier ministre démissionnaire, Najib Mikati, sont toutefois en avance sur les Hariri d’après la liste des riches businessmen arabes qui situe Taha Mikati à la 25e place et Najib à la 27e.

Etrangers en hausse à l’UL
L’Université libanaise se porte mal. Selon d’anciens enseignants, le niveau de cette institution nationale se dégrade et ne recèle plus que 38% d’étudiants de haut niveau contre 50%, il y a trois ans. Cela malgré une hausse relative des frais qui lui sont alloués. Les mêmes professeurs révèlent que certains collèges et facultés à Beyrouth et dans d’autres branches n’ont pas encore commencé effectivement à assurer les cours, quoique l’année universitaire débute officiellement à la mi-octobre. Si les étudiants libanais boudent l’UL, ce n’est pas tant pour dénoncer son niveau académique qui demeure élevé comparativement à d’autres anciennes universités privées, comme le reconnaissent des experts qui ont comparé le niveau des étudiants en master de journalisme de l’UL à celui de leurs homologues de l’Université arabe de Beyrouth. Les professeurs mettent toutefois en garde contre la transformation de l’UL en université pour étrangers, sachant que le nombre d’étudiants libanais est à la baisse, alors que le taux d’étudiants arabes et étrangers inscrits est à la hausse.

Après Aïn el-Heloué, Beddaoui
Alors que la liste des prévenus terroristes réfugiés à Aïn el-Heloué et recherchés par la justice libanaise s’allonge, les regards se tournent aujourd’hui vers le camp de Beddaoui adjacent aux quartiers nord de Tripoli. Des sources proches du Moustaqbal indiquent que «le défilé militaire organisé par Fateh-Intifada dans ce camp exigu a alimenté les tensions sécuritaires au Nord». Elles ajoutent: «Les informations indiquent que les combattants de ce mouvement proche de la Syrie se sont affichés munis d’un équipement lourd qui prouve leur disponibilité militaire et souligne l’importance de leur positionnement sur l’échiquier tripolitain». Du côté des milieux palestiniens, certaines voix reconnaissent l’expansion des mouvements terroristes dans le camp de Aïn el-Heloué et signalent que «la présence d’Oussama Chehabi, Bahaeddine Houjair, Haytham el-Chaabi, Bilal Badr, Ahmad el-Assir et bien d’autres a transformé le camp palestinien en QG des leaders takfiristes et en environnement favorable à des chefs liés à al-Qaïda».

Tour de Babel et prérogatives
Le dépassement par certains ministres des pouvoirs que l’expédition des affaires courantes leur octroie, est toujours de mise. Certains vont très loin dans l’exercice de leurs fonctions en enrôlant des fonctionnaires et en signant des contrats qui font assumer à l’Etat des frais supplémentaires, sans aucun respect pour la circulaire explicitant le concept de l’expédition des affaires publiée par le Premier ministre démissionnaire, Najib Mikati. Un organe de surveillance ayant dressé un inventaire des «infractions» commises par des ministres, l’a remis aux présidents de la République et du Conseil, avec copie au président de la Chambre. C’est dans les ministères qui assurent des services aux citoyens que l’on compte le plus grand nombre «d’infractions», dont un ministère régalien qui supervise plusieurs Directions générales et institutions d’ordre public.

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