Magazine Le Mensuel

Nº 2934 du vendredi 31 janvier 2014

Semaine politique

L’indice «L’état de notre Etat». Le Liban obtient un triste 3,5 sur 10

L’indice 2013 intitulé Etat de notre Etat, publié comme chaque année par la fondation Renaissance Liban, fait état d’enjeux de taille, pour lesquels la fondation compte bien œuvrer cette année.
 

La fondation Renaissance Liban a publié comme chaque année son indice intitulé Etat de l’Etat 2013. Cet indice compile les observations de quatorze anciens acteurs de la scène libanaise, tous membres de la fondation Renaissance Liban. Venant de tous horizons, du civil au politique, en passant par l’économique, les auteurs de l’index comptent même un ancien ministre des Finances, le Dr Jihad Azour.
Les quatorze experts ont élaboré treize critères auxquels ils ont attribué chacun une note. «Ces critères ont été élaborés spécialement pour le cas du Liban. Certains critères ne seraient en effet pas légitimes pour étudier la situation d’autres pays». Fady Bustros, responsable communication de la fondation, fait référence aux critères «contrôle du gouvernement sur son territoire», «capacité de résister à une influence étrangère», ou encore «autorité de la loi», qui se posent avec une acuité particulière au Liban.

 

Le modèle scandinave
Comme tout indice, la fondation Renaissance Liban établit une comparaison, où chaque note de chaque critère retenu est attribuée au Liban et à la Norvège. «Les pays scandinaves représentent un modèle de bien-être et de confort pour beaucoup de Libanais. De plus, la Norvège affiche la même volonté politique de neutralité que le Liban», explique Bustros. Ainsi, sur une échelle de 10, la Norvège ne tombe pas en dessous de 8, alors que le Liban obtient pour 7 critères une note inférieure à 3. En faisant la moyenne des 13 notes correspondant aux 13 critères retenus, l’écart entre le Liban et la Norvège est frappant, les deux pays obtenant respectivement les notes de 3,4 et 8,5 sur 10.
Si la scientificité et la validité de cet indice peuvent être discutées, de par la subjectivité des critères retenus et leur applicabilité à un pays comme la Norvège, Bustros nous rassure sur la vocation de cet indice. «L’indice 2013 Etat de notre Etat a un double objectif. D’abord, il s’agit de cerner et de montrer au public les priorités pour nos programmes d’actions futures. Ensuite, cet index permet à nos contributeurs, notamment étrangers, de comprendre l’urgence et la gravité de la situation au Liban, et de nous faire confiance pour l’année à venir, à travers leurs donations.
Agissant principalement à travers l’information et l’éducation, le récent indice va très certainement aboutir à des programmes de formation des prochains dirigeants politiques du pays (le critère «qualité des dirigeants politiques» a recueilli la triste note de 2,3), ainsi qu’à des campagnes visant à sensibiliser l’opinion sur l’importance de la neutralité du Liban.

Elie-Louis Tourny

Un groupe de réflexion
La fondation Renaissance Liban est un 
organisme privé, financé par des contributeurs privés. Opérant comme un groupe de réflexion, la fondation bénéficie de l’expérience d’acteurs chevronnés de tout bord. Se revendiquant des idéaux inspirés de «la révolution du cèdre» de 2005, la fondation œuvre pour un Liban 
indépendant, démocratique et libéré du 
radicalisme. Persuadée que le secteur privé et la diaspora libanaise doivent œuvrer pour la cause nationale, la fondation est active au Liban et à l’étranger, disposant d’un siège à 
Washington où elle a vu le jour.

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