Magazine Le Mensuel

Nº 2995 du vendredi 3 avril 2015

Film

Projection inédite en 3D. Au bonheur de Yaya

Dans le cadre du mois de la Francophonie, l’agence de communication digitale Cre8mania, en partenariat avec l’Université Saint-Joseph (USJ) et sous le patronage de l’ambassade de Suisse, a présenté au public la projection du court métrage en 3D, Au bonheur de Yaya, inspiré du livre éponyme de Zahi Haddad. Une expérience inédite.

Son aventure a débuté en 2011 et se poursuit toujours, encore plus dense, encore plus forte. L’aventure de Zahi Haddad, l’aventure d’un Libano-Suisse et sa redécouverte de son pays d’origine, le Liban. A travers les mots, à travers l’écriture d’abord, et maintenant à travers l’image tridimensionnelle. Après le livre, Au bonheur de Yaya, publié aux éditions Tamyras, place au film. Un film de quelques minutes seulement qui a été projeté le 26 mars, lors d’une soirée spéciale au Campus de l’innovation et du sport de l’USJ, dans le cadre de la programmation du mois de la Francophonie. Une soirée spéciale parce que le film a été réalisé avec une technique particulière, en 3D, encore inédite au Liban. Dès le début, on a évoqué un projet un peu fou, une véritable expérience sensorielle qui éveille tous les sens, tout le corps.
Au bonheur de Yaya le film est le fruit d’un intense travail initié, pensé et exécuté par l’agence de communication digitale Cre8mania, toute l’équipe de cette boîte que Zahi Haddad a tenu à remercier. D’abord l’instigatrice de ce projet, Carole Abi-Saad, également scénariste du film, ainsi que Kabalan Samaha, le réalisateur. Dès l’entrée dans l’auditorium François Bassil, Zahi Haddad est assis sur scène, le visage tout peint en blanc et arborant également une chemise blanche, un écran traditionnel en arrière-plan. C’est que la projection des images s’est faite simultanément sur le visage et le buste de Zahi Haddad, ainsi que sur l’écran. Une double projection en 3D qui a sûrement nécessité une très minutieuse gestion de l’espace et du temps, ces deux entités insaisissables. Inspirées du livre, les images défilent, alternant prises de vue réelles et animations, qui s’entrecroisent, se télescopent, se défilent, se retrouvent. A mesure que les mots se verbalisent en voix-off, que la musique emplit l’espace, que les sons raniment la vie, les tableaux ainsi composés, tout enrobés de poésie, renvoient à la ville de Beyrouth, au Liban, à ses particularités, à l’amour, à l’identité, à la douleur, à la renaissance… autant de thèmes abordés dans le livre qui retrace la saga d’une famille du Proche-Orient, tout au long du XXe siècle. Pour exacerber cette immersion des sens, la soirée a été clôturée par une dégustation de plats tirés des recettes glanées tout au long du livre. 

Nayla Rached

La francophonie à l’ère du numérique
La projection du film a été suivie d’une table ronde autour de La francophonie au Proche-Orient, à l’heure du digital, modérée par Elsa Yazbeck Charabati. Parmi les intervenants: l’ambassadeur de Belgique, Alex Lenaerts, qui a remplacé son homologue, François Barras, retenu par d’autres obligations, ainsi que Salam Yamout, coordinatrice à la présidence du Conseil pour la stratégie nationale (TIC), Pascal Monin, professeur à la Faculté des arts et des sciences humaines à l’USJ, Fouad Zmokhol, président du Rassemblement de dirigeants et chefs d’entreprises libanais (RDCL), Nagi Boulos, directeur général de Memac Ogilvy et vice-président Mena pour les affaires gouvernementales. Parmi les différents sujets évoqués, les intervenants ont surtout noté une faible présence de la langue française sur la Toile, essentiellement pour cause de facilité, l’anglais étant toujours véhiculé comme le moyen de communication international, surtout que, comme on le dit souvent, «les francophones sont beaucoup plus anglophones que les anglophones ne sont francophones». En marge du débat autour de la francophonie, Fouad Zmokhol a souligné l’importance de l’économie créative, à l’instar de cette initiative de Cre8mania pour renforcer l’économie du pays, auparavant basée sur le commerce et les échanges.

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