Magazine Le Mensuel

Nº 3016 du vendredi 28 août 2015

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Mayada el-Hennaoui. Une passionnée de la musique

Considérée l’une des plus grandes chanteuses orientales de tous les temps, Mayada el-Hennaoui a enchanté, le vendredi 21 août, son public, au Festival international de Baalbeck.

La «chanteuse de l’amour» a interprété ce soir-là des chansons célèbres telles que Ana baachaak (Je t’adore), Kan yamakan (Il était une fois) et el-Hob elli kan (L’amour qui était), au cours d’un concert unique de «tarab» oriental. C’est pour la première fois que la chanteuse à la voix d’or fait son apparition dans le cadre d’un festival libanais, une performance longtemps attendue par le public du pays du Cèdre.
Née le 8 octobre 1959, en Syrie, Mayada el-Hennaoui ne tarde pas à se forger un futur prometteur. Ses parents lui transmettent leur passion pour la musique, la jeune fille s’étant habituée à s’endormir au rythme des chansons d’Oum Koulthoum et de Mohammad Abdel-Wahab, qu’elle rencontre en 1976. Alors qu’elle n’a que 17 ans, Mayada el-Hennaoui découvre en elle un talent qui mérite de se faire reconnaître, interprétant la chanson Lessa faker de la légendaire Oum Koulthoum dans la station balnéaire d’un hôtel quatre étoiles. C’est alors que Mohammad Abdel-Wahab propose à la jeune fille, ainsi qu’à ses parents de se rendre avec lui au Caire afin d’initier l’adolescente à l’air du chant. Sa passion pour le chant se développe progressivement, et ce sont grands paroliers et compositeurs qui s’acharnent à lui offrir des chansons, à l’image de Mohammad el-Mougui qui met à sa disposition Ya ghaëban la yaghib (O toi absent, très présent) ou encore Ahmad Rami et Riad Sonbaty, tous deux anciens paroliers et compositeurs d’Oum Koulthoum, qui lui écrivent respectivement Awel ma chouftak habbeitak (Je t’ai aimé du premier regard) et Fatet sana (Un an est passé). Cependant, c’est le compositeur égyptien Baligh Hamdi que Mayada el-Hennaoui préfère, ayant composé pour elle la majorité de ses plus grandes chansons (environ 25 titres) en deux ans seulement: Sidi ana (Mon maître à moi), el-Hob elli kan, mais aussi Ana baachaak. La chanteuse a toujours cherché à ce que les paroles de ses chansons reflètent sa personne, pour que son public puisse toujours se sentir proche d’elle, établissant ainsi un lien impressionnant avec ce dernier lorsqu’elle se retrouve sur scène. Soupçonnée d’espionnage dans les années 80, Mayada el-Hennaoui est interdite de séjour en Egypte pendant longtemps. Cet «exil» ne tardera pas et l’artiste finira par retourner dans ce pays qu’elle chérit, à la suite d’une invitation qui lui a été envoyée par l’ancien ministre de l’Information Safouat el-Charif. Mayada a toujours réussi à faire flamber les cœurs, ce qui a été prouvé lors du Festival de Baalbeck.

Natasha Metni

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