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Nº 3045 du vendredi 18 mars 2016

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Start-up libanaises en Californie. Des drones pour surveiller les forêts

Le mois dernier, deux start-up libanaises étaient sélectionnées pour se faire accélérer dans la Silicon Valley américaine via le programme américain Black Box. De retour des Etats-Unis, les fondateurs de NAR, (Next Automated Robots) et de Rational Pixels reviennent sur leurs expériences californiennes. Rencontre.

L’aventure de Next Automated Robots (NAR) est née d’un projet de fin d’année universitaire. En 2014, Charlie Khoury, alors étudiant en informatique à la Lebanese American University (LAU) à Byblos, assiste à un feu de forêt qui ravage les alentours de la maison de son actuel associé et ancien camarade de classe Nicolas Zaatar.
«Nous nous sommes alors rendu compte que les pompiers avaient été avertis trois heures après le début du feu, se souvient le jeune entrepreneur. En tant qu’ingénieurs, nous avons alors voulu créer un procédé technologique capable d’alerter les autorités au plus vite. Nous avons naturellement pensé aux drones car, après Internet et les smartphones, nous sommes définitivement entrés dans leur ère», estime-t-il. Les deux camarades ont alors trouvé leur projet de fin d’année. C’est la naissance de NAR.
 

Les premières commandes
Passionnés par leur projet, les jeunes ingénieurs présentent l’idée au concours de Microsoft Imagine Cup, en mai dernier, et remportent la première place. «Lorsque nous avons gagné ce prix, nous nous sommes dit: pourquoi ne pas aller encore plus loin, raconte Charlie. Nous avons gagné en confiance et cela nous a confortés dans l’idée de faire passer NAR du stade de l’idée à celui de l’entreprise».
Pour Charlie et Nicolas, l’aventure entrepreneuriale débute alors. Après avoir rejoint le programme d’accélération de Speed, le rêve continue lorsqu’ils sont sélectionnés pour poursuivre leur accélération dans la Silicon Valley américaine via le programme américain Black Box.
De retour au Liban, le jeune entrepreneur a des étoiles plein les yeux. «La Silicon Valley pour un entrepreneur c’est le voyage de rêve, s’exclame-t-il. Nous avons pu rencontrer des hommes d’affaires à succès qui ont partagé avec nous les clefs de la réussite. Nous avons beaucoup mûri grâce à cette expérience», poursuit le jeune chef d’entreprise.
Parmi les leçons que Charlie et son associé ont retenues de la Silicon Valley, «celle de toujours suivre son cœur, et ce même dans le monde des affaires. Les entrepreneurs à succès sont ceux qui ont suivi leur instinct, insiste Charlie. Une start-up c’est comme dans une relation amoureuse: il faut apprendre à dire non. Au début, en tant que jeune chef d’entreprise, on a envie de dire oui à chaque opportunité, d’assister à chaque événement. Aux Etats-Unis, j’ai appris qu’il faut parfois pouvoir dire non et se concentrer sur son produit».
Une stratégie qui semble porter ses fruits. A peine rentrés des Etats-Unis, les deux entrepreneurs de NAR ont déjà décroché leurs premières commandes pour des clients américains. «La Californie est une des régions les plus touchées par les feux de forêts, ajoute Charlie. Nous avons ainsi pu obtenir des contrats et devrions livrer nos premiers drones d’ici l’année prochaine aux Etats-Unis».
Aujourd’hui, les deux associés comptent bien mettre en application toutes les leçons qu’ils ont tirées de l’expérience californienne. L’équipe est actuellement en train de développer son produit dans le but d’être fin prête pour ses premières commandes.
«Avant de nous envoler pour la Silicon Valley américaine, nous n’étions encore qu’au stade de l’idée, raconte Charlie Khoury. Aujourd’hui, nous sommes passés au stade du business, ce qui est primordial pour une start-up. Nous avons développé un véritable modèle économique avec des cibles bien identifiées, une méthode pour générer des revenus. En somme, nous sommes devenus, grâce à notre séjour en Californie, une véritable entreprise».
Charlie est actuellement en train de finaliser son produit dans l’optique de le commercialiser très prochainement. Son rêve à terme? Diversifier l’industrie du drone à d’autres secteurs d’activités comme la surveillance pétrolière et gazière ou encore l’agriculture.

Soraya Hamdan

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