Lancé récemment au Liban, le nouveau traitement antidiabétique permet, à travers l’élimination de l’excès de glucose, de réduire le taux de glycémie des diabétiques de type 2 indépendamment de l’insuline. Il entraîne, selon les experts, une perte de poids et une diminution de la pression artérielle avec une efficacité durable de plus de quatre ans. Explications.
Le diabète est une maladie chronique causée par l’incapacité du corps à produire ou à utiliser l’insuline. Sans celle-ci, les taux de glucose dans le sang augmentent et peuvent causer des dommages à long terme au niveau des organes et des tissus. Le diabète de type 2 est la forme la plus fréquente de diabète. Il se manifeste à l’âge adulte. Dans ce cas, la production d’insuline par les cellules du pancréas est insuffisante. Selon le président de la Société libanaise d’endocrinologie, de diabète et des lipides, le Dr Mounzer Saleh, plusieurs patients qui souffrent du diabète de type 2 n’atteignent pas les résultats désirés de leur traitement, ce qui augmente le risque de complications et suppose l’introduction de nouvelles thérapies, notamment en raison des besoins non satisfaits malgré les traitements disponibles. Le Dr Saleh explique, par ailleurs, que le nouveau traitement pour le diabète de type 2, qui fonctionne indépendamment de l’insuline, permet l’élimination de l’excès de glucose et des calories qui y sont associées dans l’urine. Il comporte de nombreux avantages dont une perte de poids et une diminution de la pression artérielle, en plus d’une diminution significative et durable des taux de glucose dans le sang (HbA1c). «Dapagliflozin est introduit au Liban par des tablettes de 10 mg à prendre une fois par jour à n’importe quelle heure, indépendamment des repas. La dose quotidienne n’a pas besoin d’ajustement en fonction de l’âge, du genre, du poids, de l’insuffisance rénale légère ou de l’insuffisance hépatique légère ou modérée», précise le médecin en insistant sur la nécessité d’une prescription médicale pour ce traitement. Avec l’introduction de ce nouveau traitement, le plus prescrit de sa classe au niveau mondial, les médecins sont actuellement dotés d’une nouvelle option pour améliorer le contrôle glycémique qui vient compléter la panoplie d’antidiabétiques disponible, de la metformine jusqu’à l’insuline, offrant en plus du contrôle glycémique d’autres avantages comme une diminution du poids et une réduction de la pression artérielle. C’est le premier médicament de la nouvelle classe d’inhibiteur SGLT2 lancé mondialement pour le traitement du diabète de type 2 par AstraZeneca. Le traitement agit au niveau des reins, en inhibant de manière sélective le SGLT2, ce qui entraîne une excrétion de l’excès de glucose et des calories qui y sont associées à travers l’urine.
12,2% de diabétiques au Liban
La Fédération internationale du diabète estime que la prévalence de la maladie au Liban est de 12,2% chez les adultes âgés entre 20 et 79 ans, ce qui représente 464 200 personnes. 41,7% de ces personnes ne sont pas diagnostiquées et demeurent donc non traitées. Non contrôlé, le diabète peut causer des complications graves telles que les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux (AVC), l’insuffisance rénale, la cécité ou l’amputation des pieds. Le diabète de type 1 survient lorsque le corps produit très peu d’insuline ou n’en produit pas du tout et apparaît le plus souvent durant l’enfance ou l’adolescence. Le diabète de type 2 survient, pour sa part, lorsque le corps ne produit pas suffisamment d’insuline et touche 90% des diabétiques. Parmi les causes du diabète, les experts notent le surplus de poids, l’âge, le tour de taille élevé, l’hypertension artérielle, l’hérédité et les habitudes alimentaires.
NADA JUREIDINI