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Nº 2862 du vendredi 14 septembre 2012

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Nicolas Nahas, ministre de l’Economie. L’Etat ne renoncera pas à son rôle

Le gouvernement assumera ses responsabilités jusqu’au bout; l’Etat existe et peut servir de dénominateur commun; le cabinet se doit d’être juste et équitable; les élections doivent avoir lieu à la date prévue. Autant d’idées et de prises de position exprimées par Nicolas Nahas, ministre de l’Economie et du Commerce.

Est-ce vrai que le gouvernement se maintient parce qu’il est doté de plusieurs vies, comme l’a dit Mikati?
La stabilité, la paix civile sont des éléments essentiels au Liban. Pour nous prémunir contre les incidences des développements extérieurs, il faut que le pouvoir puisse exercer ses prérogatives dans tous les sens du terme. Il ne faut pas mettre en doute l’existence de ce pouvoir qui a une mission à accomplir jusqu’au dernier jour. Depuis un certain temps, et précisément lors de la séance du dialogue national, des voix se sont élevées pour réclamer un changement ministériel, ce qui a créé une grande confusion. Le président Mikati a voulu rectifier l’idée et la mettre dans son juste cadre, en disant que «celui qui assume ses responsabilités, ne se rétracte pas. Au contraire, il entreprend, assume ses responsabilités et au final, les citoyens le jugent sur le résultat»

Pourquoi le gouvernement a-t-il pris maintenant la décision d’approuver la grille des salaires qui a suscité tant de débats?
La grille a été approuvée suite à plusieurs développements. A commencer par le projet de loi avalisé par le Parlement avec un amendement portant sur la grille des salaires des magistrats, sachant que le Conseil de la Fonction publique avait procédé à une étude indiquant que le Parlement ne dispose pas de prérogatives lui permettant l’adoption de lois ayant un impact sur les finances de l’Etat. Cela s’est quand même produit. Il y a eu ensuite l’amendement de la grille des enseignants universitaires, ce qui a entraîné des revendications du côté des militaires, des professeurs et des fonctionnaires. Nous avons démarré avant même d’examiner la grille des salaires dans son ensemble à la lumière des moyens réels dont l’Etat dispose. C’était une erreur, il fallait examiner les possibilités. Le gouvernement n’est pas responsable de ce démarrage incorrect, on avait franchi une étape et le gouvernement se doit d’être équitable envers ses citoyens. Lorsque deux grilles sont amendées, on ne peut pas dire aux autres: débrouillez-vous! Le Premier ministre avait indiqué, dès le départ, qu’il était favorable à un règlement équitable à deux conditions: assurer le financement du projet tout d’abord, et veiller à ce qu’il n’y ait pas des retombées économiques négatives.

Votre commentaire sur les critiques concernant l’augmentation faramineuse des salaires des présidents, ministres et députés?
Nous ne devons pas regarder l’arbre lorsqu’il y a une forêt devant nous. J’approuve la proposition de Freij Sabounjian qui veut qu’on donne l’exemple, mais le problème est plus profond.

Y a-t-il eu coordination avec le Hezbollah avant de mener les perquisitions dans la banlieue sud?
Je ne voudrais pas aborder cette question, elle dépend des organes sécuritaires. Mais politiquement, je peux dire que la décision est prise.

Mais les gens se demandent quel est le secret qui a poussé l’Etat à récupérer une partie de son autorité?
Les deux présidents de la République et du Conseil avaient déclaré que l’Etat a les moyens d’agir, même ultérieurement. Nul n’a renoncé à son rôle. Mais en présence d’une conjoncture inhabituelle, irrationnelle, de divergences au niveau national qui dépassent le registre politique, vous avez besoin de jouer un rôle de rassembleur, pour pouvoir à la fois veiller à la sécurité des citoyens et préserver l’autorité de l’Etat au milieu d’un clivage national enraciné dans le pays. La situation traîne depuis au moins 1975 et finalement nous ne sommes jamais parvenus à un règlement définitif sur la coexistence et une même loi qui s’applique à tous. Nous sommes toujours divisés en tribus et groupes de toutes sortes, mais l’Etat existe toujours et peut servir de dénominateur commun à tous.

Allez-vous vous porter candidat à Tripoli avec le président Mikati?
Chaque chose en son temps!

Que pensez-vous de ceux qui mettent en doute la tenue des législatives à l’échéance constitutionnelle?
Pourquoi vouloir prédire? Le gouvernement croit à la tenue des élections et je déclare que si jamais elles n’ont pas lieu, ce sera un grand échec pour le Liban. Le président Sleiman a dit qu’il ne le permettra pas. Œuvrons en gardant en tête cette conviction. Pour ma part, j’appuie toute formule qui mène à un meilleur équilibre et à une meilleure représentativité.

Propos recueillis par Saad Elias

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