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Nº 2866 du vendredi 12 octobre 2012

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Michel Sleiman en Amérique du Sud A la rencontre de la diaspora

Tout au long de sa tournée sud-américaine du Pérou, en Argentine et en Uruguay, le chef de l’Etat, Michel Sleiman, a transmis le même message à la diaspora libanaise: inscrivez vos enfants au plus vite auprès des ambassades libanaises afin de recouvrer leur nationalité libanaise.

C’est un appel à reconstruire les liens avec leur pays d’origine. Des liens qui devraient se traduire prochainement par l’octroi du droit de vote aux immigrants qui ont conservé leur nationalité d’origine.
Depuis des années, les présidents de la République libanaise n’avaient plus effectué de visites dans ces pays lointains, où pourtant l’importante diaspora libanaise joue un rôle prépondérant. En 1954, le président Camille Chamoun s’était rendu au Brésil, en Argentine et en Uruguay. A l’occasion de sa visite à Sao Paulo au Brésil, une avenue a été baptisée,  « Avenue de  la République libanaise », en hommage au président libanais.
Cinquante-huit ans plus tard, c’est le président Michel Sleiman qui se rend en Argentine, en Uruguay et au Pérou. Il avait déjà fait, en 2010, une visite au Brésil. Il adresse partout le même message de rapprochement des Libanais de la diaspora de leur pays d’origine. Les crédits nécessaires, affirme le chef de l’Etat, seront votés ces quelques jours au ministère des Affaires étrangères pour mettre en place le système de vote électronique auprès des ambassades du Liban permettant aux émigrés de participer à la vie politique au Liban.
Pour le président Sleiman, dit-on, les 6 millions d’Hispaniques,  descendants de Libanais, constituent «l’or blanc» du Liban et l’une de ses principales sources de richesses. Le Liban reçoit annuellement plus de 7 milliards de dollars des émigrés, a-t-il souligné, marquant ainsi l’important apport des émigrés à l’économie nationale.
On compte plusieurs millions d’émigrés d’origine libanaise dans le monde. La plus importante communauté est installée en Amérique latine, notamment au Brésil (10 millions), en Argentine (1 million 500 mille), en Colombie (840 mille) et au Mexique. Les Libanais d’Uruguay constituent la troisième communauté du pays après celle de l’Espagne et de l’Italie. Ils sont actuellement quelque 70 000 habitants d’origine libanaise.
A tous les Libanais qui vivent en Amérique latine, le président Sleiman a rappelé l’importance de leurs liens avec leur mère-patrie. Il les a rassurés sur l’avenir politique et économique du Liban, d’autant, a-t-il dit, que «la transition démocratique dans le monde arabe est une bonne chose pour le Liban et son avenir».
M. Sleiman a également mis l’accent sur la stabilité du Liban, leur pays  d’origine et leur a affirmé que la situation s’était rétablie «en dépit de certains événements inquiétants que l’on a pu voir à un moment donné». Dans ses interventions, le chef de l’Etat s’est voulu rassurant sur l’avenir qu’il a qualifié de prometteur du Liban sur les plans politique, économique et sécuritaire. «Nous sommes conscients de l’inquiétude que vous ressentez, dit-il, en ce qui touche le Liban, à l’ombre des circonstances que traversent les pays arabes, et surtout à la vision des horribles photos illustrant la situation dans le pays que vous aimez. Je voudrais toutefois vous assurer que la situation que connaissent les pays arabes et les transformations qu’ils subissent vers plus de démocratie ne peuvent que servir l’intérêt du Liban à l’avenir.»
Si en Argentine et en Uruguay, c’est le discours libanais qui a prévalu, au Pérou, le président Sleiman a prononcé un discours au 3ème Sommet de l’Aspa à Lima, dans lequel il a plaidé pour une paix juste et globale au Proche-Orient. Devant un parterre de quelque 400 hommes d’affaires et entrepreneurs des pays de l’Aspa, qui réunit les membres de la Ligue arabe et de l’Union des nations d’Amérique latine (Unasur), M. Sleiman a défendu le droit de retour des Palestiniens, notamment les réfugiés au Liban depuis plus de six décennies.
Le président Sleiman a mis à profit son périple pour une plus large communication avec les membres des diasporas en Amérique latine. Son allocution d’adieu en Argentine est significative: «Je vous attends au Liban», leur a-t-il dit. Répondront-ils à l’appel?

Arlette Kassas

Les rencontres
Au cours de son passage à Montevideo, le chef de l’Etat s’est entretenu avec son homologue José Mujica et a visité le Parlement uruguayen. Il a accueilli des délégations libanaises à son hôtel.
En Argentine, il a été reçu par la présidente Cristina Fernandez de Kirchner qui a fait l’éloge de la communauté libano-syrienne en Argentine. Le président a toutefois mis un bémol à cette déclaration en précisant qu’il y avait les Syriens et les Libanais. Il a rencontré le président du Sénat et des députés argentins d’origine libanaise comme il l’a fait également à Buenos Aires où il s’est vu octroyé un doctorat honorifique de l’université du 3 février de Buenos Aires. Il n’a évidemment pas manqué le monument consacré à Gibran Khalil Gibran, où il a planté un cèdre.  

Le sommet de l’Aspa
Au Pérou, le président Sleiman a participé au 3ème sommet de l’Aspa, initialement prévu en février 2011 et reporté en raison des événements liés au « printemps arabe ».
Les représentants de 20 des 32 membres de l’Aspa ont participé au Sommet. Toutefois, seuls quatre chefs d’Etat arabes ont fait le voyage: le président Sleiman, le président tunisien Moncef Marzouki, l’émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa al-Thani et le roi de Jordanie, Abdallah II. M. Sleiman s’est entretenu avec le roi de Jordanie et avec ses homologues équatorien, tunisien et chilien.
 

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