Joe Kodeih est de retour pour un nouveau spectacle en solo, un nouveau one-man show: Le JoCon. Sur le divan du psy, Joe Kodeih se confie et explore la vie du Libanais, de sa conception à l’âge adulte.
Joe Kodeih a habitué son public à ses apparitions scéniques en solo, dressant à chaque fois un portrait du Libanais enrobé d’humour, d’anecdotes, de blagues, de jeux de mots et de piques emmêlés. Cette fois-ci non plus, il ne déroge pas à la règle.
Après Hayet el Jagal Saabeh, Ashrafieh, Ana, Film Cinama et sa tournée internationale avec son Best of, Joe Kodeih voulait arrêter ses apparitions scéniques en solo pour se consacrer à la mise en scène. Mais il s’est vu inspiré par le divan du psy. Quel meilleur emplacement pour pouvoir remonter dans le passé et dérouler progressivement le fil de toute une vie imaginée, concoctée pour le spectateur. La vie du Libanais, de sa conception, en passant par sa naissance, son enfance, jusqu’à l’âge adulte. Quand Joe Kodeih se moque de lui-même, c’est toute une tranche de la population qu’il cible: le Libanais dans tous ses défauts et ses qualités, ses coutumes, ses habitudes, ses comportements. Le Libanais, qu’il habite dans son pays d’origine ou à l’étranger, est le même, à en croire Kodeih. Ses habitudes bruyantes et ses comportements de bon vivant se retrouvent, presque intacts, chez le Libanais de la diaspora.
Toujours habillé de noir, Joe Kodeih apparaît sur scène. Une scène dépourvue de tout ornement, à part un luminaire et un canapé. Le divan du psy. Voilà qu’il s’y installe, embarrassé, troublé parce que «consulter» est toujours un sujet tabou au Liban. Et une première pique est lancée. «Vous voulez que je vous parle de ma relation avec ma mère! Vous êtes malade docteur!». Joe Kodeih est à l’aise sur scène. Cela se voit, se sent d’un coup. A l’aise pour pouvoir mieux communiquer avec la salle, pour pouvoir mieux manipuler ses jeux de mots. Vulgaires, dit-on? Oui, il le sait, il l’avoue, il reconnaît qu’on l’accuse d’être vulgaire. Mais qu’importe. Le style de Joe Kodeih est bien défini, bien déterminé, bien amusant. Avec Kodeih, on s’est habitué, tout est matière à rire. Jusqu’à la schizophrénie qui s’empare de lui entre Mona et Lisa, face à la Joconde et ce qu’elle lui renvoie comme image.
Faut-il établir des comparaisons entre les spectacles antérieurs de Joe Kodeih et celui-ci? Le JoCon contient les mêmes éléments qui ont fait son succès et lui ont assuré la fidélité de son public, à chaque fois remaniés d’une façon différente. Le rire est assuré, si vous êtes un fan du «one man show» et du comédien lui-même. Mais là où ses autres spectacles étaient plus serrés, plus dépouillés, Le JoCon semble s’étaler par moments en longueur inutile et facile, remaniant parfois les mêmes idées déjà explorées, comme quelqu’un qui raconterait une série de blagues déjà entendues dans un cercle d’amis. Est-ce parce que c’était la première et que l’audience était composée d’amis et de connaissances? En tout cas, cela fait ressortir les moments fulgurants du spectacle, tellement bien réussis, que le rire vous prend à la gorge et vous secoue de manière immanquable. Tels ces «phénico-cananéens», ou ces «NMM, névrosées, ménopausées, mal-baisées»… et d’autres piques encore. Et vous vous mettez à rire, en y repensant.
Nayla Rached
Le JoCon est présenté au théâtre Monnot, du 7 au 24 février, à 20h30.
Reprise d’El Orba3a Bnoss el Jom3a
Après 24 représentations au théâtre Monnot en novembre et en décembre 2012, la pièce écrite et mise en scène par Betty Taoutel, El Orba3a Bnoss el Jom3a, sera reprise au théâtre al-Madina, du 13 au 24 février, à 20h30.
Tout commence quand deux afficheurs de panneaux publicitaires se retrouvent au croisement d’une rue pour les besoins de leur boulot. Progressivement, le décor s’instaure à mesure que les personnages se croisent et s’entrecroisent au détour de cette rue, par hasard ou de manière volontaire. Un microcosme du Liban où s’emmêlent les histoires d’amour, de mariage, de doute, de rencontre, d’engagement, de séparation, de voyage, de divorce. La vie dans tous ses états avec le Liban et ses changements en toile de fond. Une pièce où le rire se marie à la mélancolie. Avec Hisham Khadage, Andrée Nacouzi, Jessy Khalil, Abdo Chahine, Wadih Aftimos, Josette Aftimos, Jacques Mokhbat, Walid Abou Hamad et Betty Taoutel.
Du 13 au 24 février, tous les mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche, à 20h30.
Billets au théâtre al-Madina (01.753010) et à la Librairie Antoine: 35000 L.L. – 25000 L.L. – 15000 L.L. (étudiants).