Magazine Le Mensuel

Nº 2889 du vendredi 22 mars 2013

Confidences Moyen-Orient

Confidences Moyen-Orient

Rien ne va plus entre Hamas et les Ikhwan
L’attaque qui avait provoqué la mort de seize soldats égyptiens dans le Sinaï, en août 2012, aurait été commanditée par le mouvement palestinien Hamas. C’est du moins ce qu’affirment des médias égyptiens, qui ont pointé du doigt Ayman Nawfal, Mohammad Abu Chamala et Raëd el-Attar. Selon Le Caire, les trois leaders des Brigades al-Qassam auraient directement supervisé l’opération. Fureur des islamistes qui ont accusé les Israéliens d’être derrière ces accusations infondées. Entre-temps, le président égyptien Mohammad Morsi semble décidé à couper les ponts avec le Hamas en ordonnant à l’armée de détruire tous les tunnels reliant Gaza au Sinaï. Il n’y a pas très longtemps encore, le Hamas avait perçu l’élection de Morsi comme une grande victoire pour tous les mouvements islamistes.  

 

Les Kurdes vers la porte de sortie
La province irakienne semi-indépendante du Kurdistan serait sur le point de se séparer définitivement du gouvernement fédéral de Bagdad. Les tensions entre les deux entités ont atteint leur apogée, après qu’Erbil eut vu son projet de budget 2013 purement et simplement supprimé par le pouvoir central. C’est ce qui a poussé le leader kurde Massoud el-Barzani à dire que son peuple ne pouvait pas vivre dans une union forcée qui ne lui rapporte rien, et que l’indépendance était plus que jamais à l’ordre du jour. Le Premier ministre irakien Nouri el-Maliki, principale cause de la nouvelle discorde, n’a toujours pas réagi à ces menaces.         

Jamal Obeid le chef du mouvement Fateh dans la bande de Gaza, vient d’échapper à une tentative d’assassinat à sa sortie de la prière du vendredi. Ses assaillants, qui ont aussitôt pris la fuite, seraient, selon Fateh, des membres du Hamas. Des accusations démenties par les islamistes qui contrôlent la bande depuis 2006, mais qui n’ont, pour autant, rien fait pour arrêter les agresseurs armés. Cet incident survient alors que les relations entre les deux mouvements palestiniens se sont de nouveau détériorées, ce qui compromet sérieusement les tentatives de réconciliation. Jamal Obeid, quant à lui, a assuré que cet attentat ne le fera pas fléchir et qu’il restera à Gaza malgré tous les dangers et toutes les menaces qui pèsent sur les membres du Fateh.

Chakib Khelil ancien ministre algérien de l’Energie et des Mines, se trouve dans l’œil du cyclone depuis les accusations graves portées contre lui par le tout-puissant FBI américain. Evincé du gouvernement en mai 2010 pour son rôle dans le scandale qui a touché la compagnie nationale de gaz Sonatrach, il avait tenté de rester dans l’ombre pour échapper à la justice algérienne. Mais c’était sans compter avec l’Administration américaine qui a confisqué tous ses biens et qui veut le voir derrière les barreaux. Résultat, une enquête menée par les deux gouvernements est en cours.

En pointillé…
La participation du président iranien Mahmoud Ahmadinejad aux funérailles du président vénézuélien Hugo Chavez n’est pas passée inaperçue à Téhéran. La photo de Nejad embrassant la mère du défunt a mis en colère les milieux conservateurs en Iran, qui ont sévèrement critiqué cette «impudeur et cet acte intolérable». Pire encore, avant de quitter Caracas, le président en fin de règne a assuré que Chavez resurgirait le jour de la réapparition de l’imam al-Mehdi. Cette supercherie n’a pas plu du tout à l’ayatollah Ahmed Jannati, l’imam de la mosquée de Téhéran, proche du Guide suprême Ali Khamenei, qui a considéré que ces propos étaient impardonnables. Jannati a ainsi souligné qu’il aurait été préférable que le président s’informe à travers les écrits sur les conditions de la réapparition d’al-Mehdi avant de faire de telles déclarations.      

Un prisonnier pas comme les autres
Le cheikh Abou Hamza el-Masri, un des leaders historiques de la Jamaa Islamiya égyptienne, proche d’al-Qaïda, détenu aux Etats-Unis, serait bien traité, contrairement à la propagande salafiste. Depuis son transfert à New York en octobre 2012, les islamistes prétendent que leur cheikh serait maltraité en prison. Mais ces allégations sont tombées à l’eau après l’annonce faite par la police new-yorkaise, selon laquelle de nouvelles prothèses lui ont été apportées dans sa cellule. Les autorités pénitentiaires lui ont même fourni un ordinateur, sans qu’il puisse pour autant accéder à Internet. Abou Hamza avait financé un groupe d’al-Qaïda qui avait pour objectif d’installer un camp d’entraînement militaire dans l’Etat de l’Oregon. Son procès aura lieu en mars 2014 et il est peu envisageable de le voir un jour sortir de prison.   

Le mea culpa de l’ASL
L’Armée syrienne libre, qui mène une guerre sans relâche contre le régime du président Bachar el-Assad, a promis aux organisations internationales de mettre un terme aux exactions commises contre les soldats loyalistes capturés par ses hommes. Or, jusqu’à récemment, les opposants exécutaient sur-le-champ les soldats fidèles à Bachar el-Assad, ce qui leur a valu d’être condamnés de toutes parts. Les Nations unies et Amnesty International avaient accusé l’Armée syrienne libre et les milices armées de ne pas respecter les conventions internationales concernant les prisonniers de guerre. Les rebelles visaient en particulier les soldats alaouites, transformant leur lutte pour la liberté en règlement de comptes sectaire. Cette attitude a permis au régime de justifier la violence avec laquelle l’opposition est réprimée.

 

Qaradawi fait parler de lui
Le très controversé cheikh extrémiste Youssef el-Qaradawi, considéré comme le guide spirituel de l’émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, pourrait visiter très bientôt la bande de Gaza. Selon des sources bien informées, Qaradawi, invité par le ministre des Affaires religieuses du gouvernement du Hamas, aurait accepté cette invitation. Cette annonce a provoqué la colère du gouvernement palestinien à Ramallah et des autorités israéliennes, qui apprécient peu ce théologien pur et dur qui, depuis le début du Printemps arabe, n’a pas hésité à encourager les mouvements radicaux à prendre le pouvoir, et à écarter les partis laïques et libéraux qui ne méritent pas, selon lui, de gouverner les peuples musulmans. Il n’est pas sûr cependant que Tel-Aviv se laissera faire, puisque Qaradawi avait émis par le passé plusieurs fatwas encourageant les attentats suicide contre l’Etat hébreu. Feuilleton à suivre.   

Rabat hausse le ton
Les relations bilatérales entre le Maroc et l’Espagne n’ont jamais été au beau fixe et la vidéo diffusée sur Internet montrant des garde-côtes espagnols écrasant des immigrants en provenance du Maroc n’a pas arrangé les choses. Le ministère des Affaires étrangères à Rabat a convoqué en urgence l’ambassadeur de Madrid pour exiger des explications de cet acte «inhumain et inacceptable». Le royaume a même présenté une plainte officielle devant la Cour de Las Palmas, afin que les agents de sécurité responsables de ce crime soient traduits en justice. Cette attaque avait causé la mort de sept immigrés et la police espagnole avait prétendu qu’elle était due à un problème technique. Mais la vidéo postée sur YouTube a prouvé le contraire et a mis le gouvernement du Premier ministre Mariano Rajoy dans l’embarras.    

Mort mystérieuse
Noura el-Dassem, étudiante koweïtienne sans histoire, issue d’une famille pauvre, espérait décrocher son baccalauréat. Elle voulait trouver un emploi lui permettant de subvenir aux besoins de sa famille. Mais début mars, sa courte vie a connu une triste fin. Elle fut battue à mort par ses maîtresses. Son crime? N’avoir pas présenté son devoir à temps. Cette histoire, qui a causé tristesse et stupeur dans la société koweïtienne, est survenue au pire moment pour le gouvernement, qui fait face à une grogne populaire et politique sans précédent. A cette affaire si accablante, le ministère de l’Education a opté de répondre par la politique de l’autruche, prétendant que cette mort était naturelle et que l’adolescente n’avait subi aucune maltraitance. Pour enterrer l’affaire, le régime Al-Sabah a demandé à cheikh Nasser el-Mohammad, cousin de l’émir du pays, de transmettre à la famille les condoléances des autorités. Une visite effectuée en grande pompe, suivie d’un don généreux à la famille de la défunte.             

500000 euros est la somme obtenue par le gouvernement tunisien de la vente des biens du président déchu Zine el-Abidine Ben Ali. Les autorités espéraient faire entrer des millions d’euros dans les caisses de l’Etat mais la foire organisée pour vendre ces biens a tourné au fiasco. La principale raison étant que les dizaines de voitures de luxe exposées, n’ont pas trouvé preneurs. Le pays des Jasmins, berceau du Printemps arabe, fait face à une crise économique sans précédent, ce qui expliquerait le manque d’intérêt des hommes d’affaires et entrepreneurs locaux pour de telles acquisitions. Pourtant, la vente aux enchères avait attiré plus de trois mille personnes, qui s’étaient déplacées pour admirer les Porsche et les Lamborghini appartenant au clan des Ben Ali. Cet échec n’a cependant pas découragé le gouvernement, qui a promis de répéter cette opération dans quelques semaines avec l’espoir de récolter les dix millions d’euros initialement prévus. L’ancien président continue de décevoir, même après sa chute.      

2,5 milliards de dollars est le montant des bénéfices que devront recueillir les gouvernements nord et sud soudanais pour le seul mois d’avril. Les deux pays qui ont, enfin, trouvé un accord sur l’exportation du pétrole du Sud vers le Nord, à travers Port- Soudan, pourront ainsi renflouer leurs économies respectives. D’ailleurs, les marchés à Juba et Khartoum ont réagi positivement à cette bonne nouvelle, ce qui expliquerait la montée en puissance de la livre soudanaise face au dollar américain. Une première depuis plus de deux ans. Mais malgré ce climat optimiste, certains observateurs ont prévenu qu’il faudra attendre des mois avant que les taux d’exportation du pétrole n’atteignent leur niveau de 2011. D’autres analystes ont relevé que, par le passé, les deux gouvernements avaient prétendu s’être mis d’accord pour calmer les pressions du Conseil de sécurité, sans que ces accords n’aient été vraiment respectés sur le terrain.        

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