Magazine Le Mensuel

Nº 2900 du vendredi 7 juin 2013

  • Accueil
  • general
  • Prix Samir Kassir pour la liberté de la presse. Une reconnaissance du journalisme engagé
general

Prix Samir Kassir pour la liberté de la presse. Une reconnaissance du journalisme engagé

Pour la huitième année consécutive, le Prix Samir Kassir pour la liberté de la presse a été attribué à des journalistes qui ont fait preuve de bravoure et de courage. Qui ont dénoncé toutes les exactions faites dans le monde arabe à l’égard des peuples qui continuent à payer le lourd tribut pour se libérer du joug de l’oppression et de la terreur.
 

L’ambassadeur Angelina Eichhorst, chef de la délégation de l’Union européenne au Liban, a souligné que le prix a été créé pour réaffirmer l’engagement de l’Union européenne à commémorer l’assassinat de Samir Kassir et sa lutte pour la liberté d’expression. «Les dossiers reçus, dit-elle, dénoncent la censure, le harcèlement sexuel, les violences contre les femmes, ainsi que l’exploitation des migrants et des réfugiés. Ils plaident pour une meilleure représentativité de tous dans la vie publique, la participation et l’égalité. Ils encouragent la tolérance pour la diversité confessionnelle, les droits civiques et aussi le mariage civil. Ils sont la preuve que les journalistes ont le courage et la détermination de dénoncer les violations des droits de l’homme». «Cette année, poursuit-elle, plus de 70% des finalistes étaient des femmes et 60% ont moins de 30 ans, ce qui prouve que la nouvelle génération de journalistes est formée d’un nombre important de la gent féminine et de jeunes».
Gisèle Khoury Kassir, présidente de la Fondation Samir Kassir, a rappelé les objectifs du prix et a assuré que Samir Kassir a été assassiné «parce qu’il a établi un lien entre le Printemps de Beyrouth et le Printemps arabe». «Il était syrien, indique-t-elle et partageait le même combat que les Syriens contre l’oppression. Il était palestinien et défendait le droit à la résistance contre l’occupation». Et de poursuivre, s’adressant à son mari assassiné: «Ceux qui t’ont fait taire souhaitent transformer la Syrie en un cimetière croyant qu’en établissant des alliances avec certaines forces régionales ou autres, ils parviendront à tuer la liberté… Mais en fait, le rêve n’est pas mort. Huit ans après, ton sang est toujours chaud alors que le langage des oppresseurs est froid et sans âme».
C’est Doha Hassan, Syro-Palestinienne, qui a remporté le prix de la catégorie article d’opinion pour son article intitulé Quand mon professeur m’a dit: Hafez el- Assad à l’instar de Dieu ne meurt pas», prix qu’elle va dédier aux journalistes qui croupissent dans les geôles syriennes. Doha est journaliste et photographe. Elle est diplômée en média et journalisme de l’Université de Damas. Actuellement installée à Beyrouth, elle écrit pour le site Now Media.
Pour le journalisme d’investigation, c’est Ahmad Abu Draa qui sera récompensé. Titre de l’article: Des gangs torturent au Sinaï des Africains qui tentent de s’évader de leurs pays d’origine. Ahmad est le correspondant du journal égyptien al-Masry al-Youm et de la chaîne de télévision ON-TV. Il est lauréat du Prix de Dubaï pour le journalisme arabe.
Luna Safwan remportera le prix dans la catégorie reportage audiovisuel. Luna est étudiante en troisième année de journalisme. Elle écrit pour Nahar al-Shabab et réalise des reportages pour la chaîne Orient-TV. Elle milite auprès de l’association March qui défend la liberté d’expression au Liban.

Danièle Gergès
 

Les membres du jury
Un jury indépendant a départagé les candidats. Il était composé de Shirine Abdallah, membre fondateur de la Fondation Samir Kassir. Figure principale de la société civile, elle a développé des stratégies de communication et des campagnes liées à la mémoire de la guerre et au refus de la violence.

Ghazanfar Ali Khan, journaliste à Arab News, lauréat du prix AN du meilleur reporter et finaliste du prix Daniel Pearl.
Geraldine Coughlan, journaliste spécialisée en justice internationale.
Philippe Dessaint, directeur des événements internationaux à TV5 Monde.
Sami Moubayad est chercheur invité au Carnegie Center où il prépare un ouvrage sur la révolte syrienne.
Diana Moukalled est la rédactrice en chef Web de la chaîne de télévision Future TV.
Samia Nakhoul est l’éditrice de l’information de l’agence Thomson Reuters au Moyen-Orient. Elle a été lauréate du prix de «la Paix à travers les médias» à l’«International Media Awards».

Related

Le Futur et la présidentielle. Non à Aoun… pour mieux négocier?

admin@mews

Déchets. Retour à la case départ

admin@mews

Wardi (The Tower). La tragédie des Palestiniens dans le regard d’un Norvégien

admin@mews

Laisser un commentaire


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.