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Nº 2902 du vendredi 21 juin 2013

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POLITIQUE

Ghazi Zéaïter, député de Baalbeck-Hermel. Ersal doit se désolidariser d’al-Nosra

Pour Ghazi Zéaïter, «le plus dangereux, c’est l’existence d’une partie extérieure qui commet 
un crime dans le but de semer la discorde». Pour le député de Baalbeck-Hermel, les habitants 
de Ersal doivent se désolidariser du Front al-Nosra.
 

Dans quelle mesure le fait de décréter la Békaa zone militaire peut-il apaiser la situation dans cette région?
Il s’agit surtout de consentir des pouvoirs à l’armée qui devient la détentrice du pouvoir sécuritaire sur le terrain. D’après les textes, la sécurité est du ressort des FSI, et en cas de besoin, celles-ci peuvent demander l’aide de la troupe. En principe, les soldats doivent se trouver dans leurs casernes et dans des postes bien précis. Dans une zone déclarée militaire, l’institution militaire a le droit de dresser des barrages, tout d’abord, et d’agir sans attendre un feu vert puisqu’elle est elle-même en charge de la sécurité. Mais la région de Baalbeck-Hermel est toujours une zone militaire selon la décision toujours en vigueur du Conseil des ministres. Le problème aujourd’hui n’est pas une question de zone militaire ou non militaire. Il y a quelques jours, des routes ont été bloquées près de la Cité sportive et au Nord en raison de l’arrestation de suspects. Lorsque l’armée veut appréhender un repris de justice en fonction d’un mandat, il est essentiel que les gens ne réagissent pas en coupant les routes et en enfreignant les lois.

Où allons-nous avec ce phénomène de blocage 
des routes?
Au chaos. Cela nécessite une décision politique de la part du 14 et du 8 mars, du gouvernement, du président de la République, ainsi que du plus petit élément de l’Etat. Il est impératif que nous nous accordions sur une constante: s’abstenir de couvrir un coupable.

Après les réactions qui ont suivi l’assassinat des quatre jeunes gens des familles Amhaz et Jaafar, 
est-ce que les choses sont rentrées dans l’ordre?
Il est certain que l’affaire était effarante et qu’il n’était pas aisé de contenir la colère et la douleur des gens. C’est un massacre odieux qui a été suivi par une mutilation inhumaine des corps. Nous avons, Dieu merci, réussi à contrôler la situation, mais il faut y remédier rapidement.

Jusqu’à quand pourrez-vous en tant qu’Etat et que leaders empêcher le désordre total?
Il n’y a pas de délai fixé. Les régions sont imbriquées les unes dans les autres, qu’il s’agisse de Ersal, du jurd de Ersal, ou des passages. Le plus dangereux, c’est sans doute l’existence d’une partie extérieure qui commet un crime ou provoque un incident dans le but de susciter des réactions pour semer la discorde.

Le président de la municipalité de Laboué a lancé un appel pour déraciner le Front al-Nosra de Ersal. Les habitants de ce village ont-ils les moyens de le faire?
Je le dis franchement et sans connotation politique, la relation entre Ersal et son environnement était excellente avant ce climat qui est né suite aux événements en Syrie, lorsque 10 à 15% des habitants de Ersal ou des groupes précis, dont le chef de la municipalité et d’autres, ont accueilli certains individus. Du côté de Qoussair et de son proche entourage, les habitants n’ont pas reçu les soldats de l’armée syrienne régulière dans les villages de Qasr ou Hoch Sayyed Ali. Je souhaite, pour le bien de toute la région, que nous restions à distance de la catastrophe qui pointe et que les habitants se positionnent par rapport au Front al-Nosra ou à tout groupe armé. Je ne parle pas des déplacés auxquels nous devons réserver un bon accueil.

Sayyed Hassan Nasrallah a démenti les rumeurs 
sur l’origine du pilonnage des régions de 
Hermel-Baalbeck. Il a même dit que les tirs 
provenaient de l’extérieur du territoire libanais.
La position de sayyed Hassan est claire et franche. Tout le monde sait sans doute que les obus ne proviennent pas de Ersal, bien que l’on dise que le chef de la municipalité a déclaré contrôler 70 km de frontières entre le Liban et la Syrie. Mais il est possible que les tirs partent du territoire syrien ou même du territoire libanais, nul ne peut le savoir à part les gens de la région. Prenez pour exemple, le village de Qasr au Nord après Hermel, nul ne sait à part les villageois si l’on se trouve en territoire syrien ou libanais.

Dans quelle mesure l’implication du Hezbollah à Qoussair a contribué à l’escalade des tensions 
au Liban?
L’environnement favorable aux combattants n’est pas né après l’implication du Hezbollah à Qoussair. Soyons réalistes. Tout le monde sait qu’on passait par le Nord, ou par Ersal, ou même par la Békaa centrale. Ceci a commencé avant et se consolide aujourd’hui. L’entrée du Hezbollah à Qoussair n’est pas la raison directe qui a provoqué le regain de tension. Rappelons-nous comment, avant Qoussair, les éléments armés et l’ASL ont pris le contrôle de Qoussair et de ses villages et comment ils ont chassé les Libanais, comment ils ont tué et emprisonné des gens.

Propos recueillis par Saad Elias

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