Cadres débordés, mères surbookées, ados submergés… Le stress guette toutes les tranches de la société. Quand faut-il dire stop? Comment faut-il faire pour sortir de cette spirale? Des avantages du stress dosé aux méfaits du stress chronique… Tout ce que vous devez savoir pour profiter des vacances!
Face aux pressions professionnelles, technologiques, sociales ou affectives, face à la routine, à l’emploi du temps surchargé, face à la crise, à l’actualité déprimante déversée par les médias, le stress devient partie intégrante de nos vies. Mais le stress n’est pas une maladie dont on ne peut se défaire comme certains ont tendance à le croire. C’est même une fonction du corps indispensable à la vie, qui permet de s’adapter à une contrainte nouvelle ou inattendue de l’environnement. Avant de nous paralyser, le stress nous permet d’augmenter notre vigilance ou de mobiliser nos connaissances quand besoin est. Le problème se déclenche quand cette réaction devient trop intense.
Certains individus réagissent moins bien que les autres au stress. Cela est dû à des facteurs génétiques, mais aussi au fait que ceux qui accordent beaucoup d’importance à ce que les autres pensent d’eux ou qui manquent de confiance en eux auront une réaction de stress plus marquée que d’autres. Entrent également en jeu les conditions de travail et les conditions familiales. En effet, certains métiers, certaines responsabilités engendrent de la tension plus que d’autres. Il en est de même pour quelques situations familiales, surtout quand elles sont conflictuelles ou quand elles ne s’épanouissent que dans un rapport de force.
Le stress est néfaste pour la santé. Le sommeil est le premier à s’affecter. L’insomnie est au rendez-vous. Quand nous stressons, nos nuits sont fragmentées et nos phases de sommeil profond, facteur régénérateur, grignotées. L’irritabilité, la nervosité, voire l’agressivité augmentent. Le stress augmente aussi les risques de maladies cardiovasculaires. Il nuit à la tension artérielle et entraîne des risques accrus de diabète. Sans compter que le stress favorise le tabagisme et la consommation d’alcool. L’immunité aussi en pâtit. L’organisme devient alors plus sensible à tous genres de maladies. De plus, le stress retarde la cicatrisation, augmente les risques de dépression ou de troubles obsessionnels compulsifs et a un lien avec la prise de poids.
Stop!
En été, le rythme est moins lent, les heures de travail plus limitées, le soleil est au rendez-vous… Vous avez le temps pour des vacances, le choix de travailler un peu moins. Vous créer des espaces de respiration encourage à corriger vos comportements et à revoir vos priorités pour sortir de la spirale infernale du stress.
Le stress induit un état d’hyper-réveil qui contrarie l’endormissement et fragilise le sommeil. Pour combattre ce fléau du siècle, il faut d’abord bien dormir. Pour ce faire, essayez de vous coucher à des heures régulières et en vidant votre tête de tout élément perturbant ou angoissant. Essayez de regarder la télévision, bon somnifère naturel, en privilégiant les émissions légères, ou de lire un livre léger jusqu’à ce qu’il vous tombe des mains. Evitez tout élément excitant comme le thé, le café, les boissons énergisantes, les excès d’alcool − 
un verre ne fait aucun mal −, la cigarette que l’on fume à la chaîne, le gras… Le stress se répercute volontiers sur l’appétit et sur vos choix alimentaires. Vous êtes alors surtout attiré par le gras et le sucre d’où une prise de poids mauvaise pour la santé et l’estime de soi. Privilégiez donc les protéines − viande, poisson, œufs, les fruits et les légumes. Prenez la peine de faire une pause-repas, de déguster les mets, car plus on savoure et moins on est tenté d’ingurgiter de grande quantité.
Essayez la sieste. Une courte sieste de près de trente minutes après le déjeuner est efficace et réduit la tension physique et psychologique. Faites du sport. L’activité physique développe les capacités de percevoir ses propres émotions et de les contrôler. L’exercice physique aide à maîtriser la colère, à persévérer dans des efforts sains et à utiliser l’énergie à bon escient. Relaxez-vous, faites-vous masser, faites l’amour, partez en week-end loin de la ville et de son brouhaha.
Les vacances sont indispensables pour se ressourcer, l’organisme ayant besoin d’un équilibre entre les périodes de tension et celles de relâchement. Des situations régulières de plaisir peuvent rééquilibrer les secrétions de dopamine et de sérotonine, les hormones du bonheur, selon plusieurs chercheurs.
Profitez des temps de pause pour relativiser, pour vous poser les bonnes questions: pourquoi le travail est-il si central dans votre vie au point de vous capturer au détriment de votre famille et de vos loisirs? Pourquoi avez-vous tendance à ne pas profiter de cet argent gagné en contrepartie de beaucoup d’effort? Pourquoi toujours tant et si bien faire quitte à épuiser votre santé et vos relations avec autrui? Un peu de recul suffit souvent à se déconditionner.
Déconnectez-vous de temps en temps de l’actualité. Les médias ont tendance à raconter tout ce qui ne va pas, à s’attarder sur tous les malheurs qui menacent le monde… Chaque jour, des événements positifs se produisent dans le monde, mais on n’en parle pas! Inconsciemment, l’actualité nous rend donc pessimistes et angoissés.
Et pourquoi ne pas se déconnecter d’Internet ne serait-ce que pour un laps de temps? Les nouvelles technologies vous rassurent certes, en vous donnant l’impression de ne jamais être seul et, de ce fait, créent une dépendance qui peut contribuer à la hausse du taux de stress. Trouvez-vous des hobbies. Développer une passion permet de se créer une soupape de sécurité qui préserve du stress, d’atteindre une impression fugace de liberté, d’oubli de soi. Choisissez des occupations qui vous motivent pour elles-mêmes et non pour des résultats ou des performances.
Il faut sans doute un certain temps pour sortir du cercle vicieux du stress mais, finalement, vous verrez que votre vie en sera complètement changée, vos rapports avec autrui également.
Danièle Gergès
Le saviez-vous?
♦ Avoir une mère protectrice et aimante durant l’enfance réduit le taux de cortisol, hormone de stress, à l’âge adulte.
♦ Une vie de couple harmonieuse protège du stress.
♦ Stressés, nous avons tendance à choisir des aliments plus caloriques.
♦ Sucre, caféine, alcool et cigarette font
partie des produits stressants.
♦ L’eau, les légumes, les fruits, les poissons gras, le sport combattent le stress.
♦ Nous ne sommes pas égaux face au stress, la génétique y joue un rôle.
Dix signes d’alerte
♦ Une grosse fatigue, votre corps ne suit plus et l’impression de ne pas pouvoir
récupérer.
♦ Une perte de motivation avec des
difficultés à vous lever le matin du lit.
♦ Des troubles réguliers du sommeil,
difficultés d’endormissement, insomnies…
♦ L’impression que vos responsabilités
augmentent, que vous êtes débordé.
♦ Votre humeur se détériore, un rien vous met hors de vous.
♦ Le sentiment que votre rendement
diminue.
♦ Une perte de mémoire. Vous oubliez les rendez-vous et les échéances.
♦ Vous ruminez sans cesse de mauvaises pensées.
♦ Vous avez de plus en plus tendance à vous isoler, à fuir les autres.
♦ Vous avez des douleurs au corps comme de la tension au niveau du cou, du dos, des maux de tête…