Magazine Le Mensuel

Nº 2918 du vendredi 11 octobre 2013

Diaspora

Robby Ameen, batteur. Le Libanais qui a fait ses preuves

Robby Ameen s’est récemment produit, comme à son habitude, au Zinc Bar, à New York, lieu de rencontre incontournable des amoureux de l’afro jazz, du blues, du funk. Une fois de plus, le batteur d’origine libanaise a été acclamé par une foule d’admirateurs et a reçu la reconnaissance de ses pairs.
 

Vous souvenez-vous de la série new-yorkaise Sex and the city? Eh bien, Robby Ameen en a été l’un des batteurs. Mais outre cette série, il y a eu bien d’autres. Télévision, collaboration avec des stars mondiales… Son nom est devenu presque une légende. Où et comment l’artiste a-t-il construit sa carrière? Pour lui, les années 1980 ont été marquantes.


Entre jazz et scène latine
C’est à New Haven, dans l’Etat du Connecticut, qu’il grandit. Il profite alors de sa proximité avec New York pour se rendre régulièrement, dès son plus jeune âge, à des clubs de jazz. Il part alors à la rencontre des grands maîtres et effectue plusieurs auditions. Mais cela ne l’empêche pas d’être très actif à New Haven, où il est impliqué dans le jazz local et sur la scène latine. Dès ses débuts, Ameen marque les esprits et rappelle le grand Ed Blackwell qui, d’ailleurs, l’a initié à cet art au cours de ses études secondaires.
Quelques années plus tard, il décide de déménager à la fameuse «Big Apple». Dans la ville qui ne dort pas, il commence ses collaborations. Il enregistre d’abord avec le flûtiste Dave Valentin, ensuite avec Ruben Blades, premier chanteur de salsa à ajouter un batteur à plein temps à son groupe Seis del Solar. Il collabore également avec le trompettiste, chef d’orchestre et compositeur, Dizzy Gillespie.
L’artiste a fait également ses preuves sur la scène latine. Il a enregistré de nombreux disques avec Eddie Palmieri, pianiste portoricain qui combine le jazz aux rythmes latins. Ameen a travaillé avec Mongo Santamaria, Paquito D’ Rivera, Hilton Ruiz et Willie Colon. Et ce n’est pas tout. Marc Anthony, ex-mari de Jennifer Lopez, l’a choisi comme son batteur pour le premier concert historique qu’il a présenté en solo au Madison Square.
De la carrière riche d’Ameen, on retiendra surtout les relations artistiques fortes qui le lient au compositeur, producteur, percussionniste et animateur, Kip Hanrahan, avec qui il a déjà effectué des enregistrements et des tournées depuis 1987. Autre étape importante dans son parcours, son travail avec Paul Simon. Ce dernier est l’un des compositeurs de la fameuse pièce The Capeman, basée sur la vie du meurtrier Salvador Agrón.
Robby Ameen a dernièrement sorti son projet solo, Days in the life, composé de ses meilleures musiques. Et avec Lincoln Goines, il a sorti le livre et CD, devenu un best-seller, Funkifying the clave: afro-cuban grooves for bass and drums. Dès sa sortie, le livre est acclamé par la presse et par les lecteurs adeptes de la musique latino, rock. Beaucoup voient en lui un outil de familiarisation avec les différents styles et rythmes de musique. Pas de doute, Robby Ameen n’a pas fait seulement ses preuves en tant que batteur mais également en tant qu’auteur.

Pauline Mouhanna (Etats-Unis)
 

Des études poussées
Après avoir obtenu un diplôme en Littérature de l’Université de Yale, Robby Ameen étudie la percussion classique avec le célèbre Fred Hinger. Depuis le début de sa carrière, il est déjà apparu dans des revues telles que Modern Drummer, Drumhead Magazine, Rhythm…

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