Magazine Le Mensuel

Nº 2918 du vendredi 11 octobre 2013

Confidences Liban

Confidences Liban

Le pape François au Liban?
Le pape François inclura-t-il le Liban sur la liste des pays qu’il compte visiter? Selon les prévisions des sources de l’Eglise, cela est fort possible sachant, d’après l’un de ses proches, qu’il considère le Liban comme un pays-message et une terre exemplaire de dialogue entre les religions et les civilisations. Cette visite aurait, par ailleurs, une valeur symbolique dans le cadre de l’intérêt que porte le Saint- Père aux chrétiens d’Orient, surtout en ces temps difficiles. Il a mis sur pied une cellule de crise au Vatican chargée de suivre de près leur situation.

 

Fattouche réclame ses 230 millions $
La querelle qui oppose le ministre des Finances, Mohammad Safadi et le ministre d’Etat, Nicolas Fattouche, a suscité l’intérêt des observateurs. Ce dernier a accusé les «Finances» de «corruption» et «d’anarchie» et mis en doute la bonne gestion du ministre responsable. La réponse de Safadi ne s’est pas fait attendre. Reprenant un poète arabe, il aurait rétorqué: «Si une personne médiocre profère des insultes à ton encontre, c’est que tu es parfait». A l’origine de la dispute Safadi-Fattouche, le refus du ministre des Finances de verser les 230 millions de dollars que le Conseil d’Etat avait accordés à Fattouche lorsque celui-ci avait gagné le procès intenté contre l’Etat à la suite de la fermeture de ses carrières dans la Békaa.

 

L’ex-bâtonnier accuse
L’ex-bâtonnier, Michel Elian, a violemment critiqué les ministères des Finances et des Télécommunications pour leur manque de coopération avec le tribunal international, notamment en ce qui concerne la data réclamée en matière de communications. Aussi a-t-il reproché au ministère de l’Intérieur et au procureur général près la Cour de cassation de ne pas faire le nécessaire pour appréhender les quatre accusés de l’assassinat du président Rafic Hariri. Il ne suffit pas, dit-il, d’informer le tribunal que les prévenus n’ont pas été trouvés aux adresses mentionnées sur les mandats d’arrêt, l’Etat a le devoir de les conduire devant le tribunal.

 

Cap sur Vienne pour Sleiman
Le président Michel Sleiman s’envolera pour l’Autriche le 27 octobre, en réponse à une invitation officielle que lui a adressée le président Heinz Fischer. Le chef de l’Etat libanais souhaite être accompagné d’une délégation ministérielle, administrative et médiatique afin de mieux appréhender l’expérience de la neutralité autrichienne, surtout après l’adoption de la déclaration de Baabda dont le but est de mettre le Liban à l’abri des conflits régionaux et internationaux. Des spécialistes en droit international pourraient se joindre à la délégation.

Querelle sur fond de présidentielle
Malgré toutes les démarches et les efforts déployés par plus d’une instance du 8 mars pour raccommoder le général Michel Aoun et le député Sleiman Frangié, la situation est au point mort. Frangié aurait de multiples reproches à faire sur la façon d’agir du général de Rabié, et sur le processus de décision unilatérale appliqué au sein du Bloc du Changement et de la Réforme. Des milieux politiques pensent qu’en arrière-plan des différends, qui opposent les deux leaders maronites, se profile la prochaine présidence de la République. Frangié étant le candidat favori de la coalition du 8 mars, alors que le général qui ne souhaite plus présenter sa candidature, voudrait mettre en avant son gendre, Gebran Bassil.

Le Tachnag va-t-il changer de cap?
Après son élection, le nouveau secrétaire général du parti Tachnag, Hagop Katcharian, accompagné du député Hagop Pakradounian, a effectué une tournée auprès des instances politiques. Selon des milieux proches du parti, la nouvelle direction centrale introduira des changements d’ordre politique qui s’inscriront dans le sens d’un retour au centrisme, via le soutien à la légalité et aux institutions constitutionnelles, et la tenue à l’écart des alignements politiques locaux, en se positionnant à équidistance des différents camps présents sur la scène libanaise.

 

 

 

 


Nominations impossibles
Echec pour le Conseil supérieur de la magistrature qui n’a pas pu, jusqu’à présent, parvenir à un accord sur les nominations juridiques globales, en raison des interventions politiques. C’est pourquoi, le ministre de la Justice, Chakib Cortbaoui, a décidé de demander au Conseil de préparer une liste visant à combler, même partiellement, les principaux postes vacants actuellement occupés par intérim. Le magistrat Hatem Madi, du temps où il était procureur général auprès la Cour de Cassation, avait tenté cette aventure semée d’embûches, mais les ingérences politiques avaient bloqué toute avancée en la matière.

Le Futur révise ses positions
La célèbre rencontre de deux heures entre les présidents Nabih Berry et Fouad Siniora à Aïn el-Tiné, qui a eu lieu à un moment-clé tant du point de vue local que régional, (le renversement de la formule des 3 huit par Walid Joumblatt, l’ouverture des Etats-Unis sur l’Iran et l’émergence du congrès de Genève II) et au cours de laquelle a été abordé le conflit sunnite-chiite en profondeur, n’a pas été très médiatisée. Selon des sources informées, cette visite de Siniora à Aïn el-Tiné indique que le Moustaqbal a révisé ses dernières prises de position politiques, surtout vis-à-vis de l’initiative du président de la Chambre que le courant sunnite avait dénigrée ne retenant que ses aspects négatifs. Ainsi, il y aurait des divergences entre les faucons du Moustaqbal, le député Ahmad Fatfat en tête, et les modérés dont le député Farid Makari. La position du courant a fini par se réguler en s’orientant dans le sens défini par l’ex-Premier ministre Saad Hariri via des démarches concrètes effectuées par le président Siniora.

 

Le calvaire des jeunes Syriennes
Les propos tenus par le président du Tribunal religieux du Mont-Liban, le juge Mohammad Hani Jouzou, au sujet de la multiplication des mariages entre les hommes libanais et les jeunes Syriennes, déplacées au Liban, prouvent bien la déplorable situation sociale des réfugiées, les mineures en particulier. Des juristes soulignent que le témoignage de Jouzou n’a suscité aucune réaction des institutions locales et des organismes internationaux qui semblent peu concernés par les souffrances des jeunes déplacées et adaptent leurs activités humanitaires à l’agenda des forces internationales et régionales qui alimentent la guerre en Syrie. Le juge du tribunal sunnite du Mont-Liban révèle, par ailleurs, que le quart des épouses syriennes sont mineures, certaines même n’ont pas encore atteint l’âge de 12 ans. Il assure que ce phénomène a un double aspect positif et négatif. Positif, parce qu’il consolide les liens sociaux entre les deux pays voisins et négatif parce que la majorité de ces unions sont construites sur des bases peu solides qui mèneront plus tard au divorce. Le juge suggère que les tribunaux chériés établissent des conditions et prennent des mesures pour lutter contre ce phénomène, comme l’interdiction de marier les jeunes adolescentes de moins de 12 ans ou encore la présentation d’un rapport médical certifiant que la jeune fille est physiquement prête au mariage.

Le Hezbollah reste en Syrie
Un jeune député a minimisé l’importance des nouvelles faisant état d’un retrait partiel des combattants du Hezbollah de Syrie. Il estime que les données politiques et stratégiques qui ont dicté au Hezb son intervention sur certains fronts n’ont pas changé; il existe même des indices sur un possible renforcement de la participation militaire à la lumière de la montée de la menace sécuritaire, en provenance de Syrie sur le Liban. Le député invite ceux qui contestent l’implication du parti chiite dans la guerre syrienne à relire la carte publiée, la semaine passée, dans le New York Times qui liste les mini-Etats arabes programmés à voir le jour sur les ruines de la Syrie, de l’Irak et de l’Arabie saoudite après leur partage et le traçage de nouvelles frontières communautaires, tribales et pétrolières. Le combat mené par le Hezb, ajoute la même source parlementaire, a consolidé la géopolitique du Liban dans le cadre de l’équilibre des forces interne, régional et international et a empêché l’émergence de mini-Etats enchevêtrés dans les régions frontalières libano-syriennes où sont regroupés des dizaines de milliers de combattants intégristes islamistes à l’est, au nord et même au sud est, en l’absence de forces régulières libanaises ou syriennes. Le Hezbollah, poursuit-il, qui a réussi à empêcher la vague takfiriste de s’étendre au Liban à travers l’Irak et la Syrie n’est pas pressé de retirer ses forces de Syrie en cédant aux pressions internationales et arabes.

Aide sociale et implantation
La situation des réfugiés palestiniens dans les camps du Liban se dégrade jour après jour, comme le rapporte une source palestinienne. Le dossier social est aujourd’hui prioritaire pour les forces politiques composées de l’OLP et de mouvements indépendants, et a fait l’objet de réunions entre une commission mixte représentative de toutes les forces concernées avec des délégués du Hezbollah, quelque temps après l’assassinat d’un habitant de Bourj Brajné à un barrage du Hezbollah dans la banlieue sud. «L’amélioration des conditions de vie des réfugiés palestiniens» figurait au cœur des débats. Les Palestiniens ont déploré la pauvreté qui règne dans le camp où les habitants n’arrivent plus à scolariser leurs enfants même dans les écoles semi-gratuites de l’Unrwa, suggérant que les plus pauvres parmi eux puissent bénéficier des institutions sociales du Hezb, notamment les établissements scolaires et hospitaliers. Les sources indiquent que les projets sociaux européens, américains et turcs qui s’infiltrent dans les camps palestiniens dissimulent en fait un objectif: l’implantation des Palestiniens au Liban et l’abolition du droit au retour.

Fateh el-islam fait la loi
Rien ne va à la prison de Roumié où on signale que certains détenus se plaignent de la qualité de la nourriture qui leur est servie et de la mainmise des islamistes sur la cuisine. «Le comptable en charge aurait procédé à une inspection surprise à la boutique de la prison et aurait découvert des produits laitiers et des conserves proposés à la vente bien qu’ayant dépassé leur date d’expiration, ainsi que des huiles et produits de nettoyage ne portant aucun label», d’après les informations rapportées par certaines sources. Les détenus de Fateh el-islam, ajoutent-elles, notamment ceux de l’aile B, agissent à leur guise en cuisine aussi. Ainsi, un Palestinien proche du mouvement islamiste aurait été détecté par le scanner alors qu’il avait sur lui des aliments volés.

 

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