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Nº 2927 du vendredi 13 décembre 2013

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Bas la jupe – Hallucinations libertines d’un quadragénaire de Marwan Chebli. «Je ne sais pas si je suis obsédé sexuel»

Souriant, sympathique et très drôle, Marwan Chebli adore écrire. Dans ce premier opus, très agréable à lire et tellement vrai, il livre ses hallucinations libertines, fruit de frustrations. Obsédé sexuel? Il se demande s’il l’est. Ce qui est certain c’est qu’il n’aime pas prendre la vie au sérieux. Et il a bien raison! Magazine a rencontré cet homme qui a osé révéler ses pensées intimes, dans une société libanaise qui n’est pas toujours tolérante.
 

Vous êtes un homme d’affaires, comment l’idée de faire un livre vous est-elle venue?
J’écrivais des articles politiques que j’envoyais sur des blogs. Parfois, j’écrivais pour moi-même. J’aime écrire. J’aime m’exprimer sur papier. Souvent, je ne gardais pas de traces. Je perdais ou je déchirais. Ce qui m’a aidé, c’est Facebook et les réseaux sociaux. Je me suis inscrit dans un blog. Le fait de savoir qu’on est lu, incite à écrire. Je traversais la phase de la quarantaine, j’avais 38, 39 ans. J’ai ressenti fortement la crise du «Middle age». C’est très vrai quand on dit qu’à la quarantaine on commence à réfléchir différemment. Je voyais les choses d’une autre façon. J’avais envie d’écrire ce que je ressentais, ce qui me passait par la tête. Souvent j’expliquais ce qui est caché dans la société libanaise. On a une société tordue. Je ne suis pas là pour juger. Je voulais juste mettre les points sur les i. J’écris dans un style léger. Je n’aime pas me prendre au sérieux. Je critique même les gens qui se prennent au sérieux. Je crois que la vie elle-même ne doit pas être prise au sérieux. Je suis de l’avis de Sacha Guitry qui disait que la gravité c’est l’intelligence des imbéciles. La gravité dans le sens de prendre les choses au sérieux. Je lis beaucoup et cela ouvre des horizons et aide à édifier sa propre façon de voir les choses.         

Pourquoi un livre érotique?
Ce livre est né de frustrations. J’avais aussi envie de partager les fantasmes que je vis dans ma tête et de les vivre sur le papier. Peut-être que les autres ont les mêmes fantasmes. Ou pensent comme moi. C’est un mélange d’idées, de fantasmes, de vécus et de lectures. C’était une échappatoire pour moi parce que je travaille beaucoup. C’était une fenêtre de liberté.

Quel est votre message, à travers ce livre?
J’ai commencé, j’avais 38, 39 ans. J’écrivais et je publiais sur mon blog. J’ai eu, après, le courage, si on peut dire comme ça, de publier sur Facebook. Je voyais les réactions de mes amis. Ils étaient amusés et trouvaient les textes sympathiques. Ce qui m’encourageait à publier encore. Je n’ai pas publié tout ce que j’ai écrit. Certaines choses sont trop fortes et peuvent être mal interprétées. Le grand problème de la société c’est le manque de tolérance, et donc de communication. A travers ce livre, je voulais essayer de prêcher la tolérance.    

Toutes les réactions ont-elles été positives? Certaines n’ont-elles pas choqué?
Certains  amis sur Facebook n’ont pas aimé. Ils ont trouvé les textes crus. C’est vrai que le livre est parfois cru mais c’est la seule manière de faire bouger les choses. C’est ma façon de contribuer à une ouverture d’esprit. Par ailleurs, ça m’amuse de choquer les gens, de voir leurs réactions et de provoquer certains comportements. Non pas pour les importuner mais pour les réveiller un peu. J’ai constaté que les gens sont trop sérieux et n’aiment pas rire.  

D’où est venue l’idée du titre?
Le premier titre c’était Hallucinations libertines d’un quadragénaire parce que j’écris la nuit et j’étais aux abords de la quarantaine. Bas la jupe est venu ensuite. J’aime les femmes en jupe. Je fais une fixation là-dessus. Une obsession! Je ne sais pas si je suis obsédé sexuel. Pour revenir au  titre, bas la jupe en français c’est sans la jupe et en arabe bas la (bala) jupe, c’est sans la jupe aussi. D’une pierre deux coups.  

Un autre livre en préparation?
Je continue à écrire… Je participe aussi au salon littéraire de Sciences po.

Propos recueillis par Christiane Tager Deslandes

Bio en bref
Marwan Chebli est né en 1970, au Liban. Il poursuit des études de sciences économiques en France avant de rentrer au Liban en 1992 pour diriger l’entreprise familiale de transport international. Il obtient une maîtrise à 
l’Université Saint-Joseph et un MBA Executive de l’Esa. Il est marié et père de trois enfants.   

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