Magazine Le Mensuel

Nº 2935 du vendredi 7 février 2014

general

Problème des déchets. Traitement, coût et solution

Pendant plusieurs jours, la capitale et ses banlieues avaient été noyées sous des tonnes de déchets. Le problème, provoqué par l’opposition des habitants à utiliser la décharge de Naamé, trouvera une solution provisoire. Elle ne sera fermée définitivement qu’au début de 2015. D’ici là, il n’existe aucun dépôt des déchets organiques.
 

En 1997, la décharge de Naamé, d’une surface de 700 000 m2, est réservée aux ordures ménagères. Elle aurait dû être fermée en 2004. Elle est toujours ouverte. Le prochain gouvernement devra traiter ce dossier. Les décharges et les problèmes de l’Etat avec la société Sukleen sont à l’ordre du jour.
A Beyrouth et au Mont-Liban, deux entreprises sont en charge: Sukleen pour le ramassage et Sukomi pour le traitement et dépôt dans les décharges.
En 1994, le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) lance un appel d’offres international pour la collecte de 1 400 tonnes de déchets par jour dans la région du Grand-Beyrouth. Sukleen remporte l’adjudication à raison de 18 dollars la tonne pour l’entretien des rues et le ramassage des ordures ménagères. Le contrat est renouvelé l’année suivante pour une période de cinq ans puis pour une seconde fois.
En 2003, le Conseil des ministres décide de lancer un appel d’offres international pour une durée de dix ans, pour le traitement et l’enfouissement des déchets sur la base d’un cahier de charges préparé par le ministère de l’Intérieur. Sukleen devait collecter et transporter les ordures jusqu’aux usines de tri et de compostage du Coral et de la Quarantaine et les déchets inertes − qui ne subissent aucune modification physique, chimique ou biologique − jusqu’à la décharge de Bsalim. Sukomi, du même groupe, se voyait confier le traitement et l’enfouissement des déchets, notamment dans les usines de compostage et dans la décharge de Naamé. Le Conseil des ministres a confié au CDR la mission de fusionner les contrats. Celui, initialement conclu avec Sukleen, a été révisé en fonction des nouvelles activités que l’entreprise était appelée à assurer.
Au début de 2010, le renouvellement du contrat de la société Sukleen fait l’objet de longues discussions. Le gouvernement propose même l’ouverture d’un appel d’offres international permettant à de nouvelles compagnies d’y participer. Un comité est appelé à entreprendre des contacts avec Averda pour baisser les prix établis sur chaque sac de déchets solides, ceux-ci étant jugés trop élevés. Les municipalités versaient plus de 120 dollars par tonne de déchets, soit environ 120 millions par an au Mont-Liban, alors que la moyenne régionale se situait entre 45 millions et 60 millions de dollars annuellement. Ce montant est prélevé sur la Caisse autonome des municipalités, le Trésor public comblant la différence. En fin de compte, le contrat avec Sukleen est renouvelé jusqu’au début de 2015.
En attendant, une solution semble trouvée. Jamil Rima, docteur en chimie, a inventé une machine qui transforme des sacs d’ordures en quinze minutes en résidus de carbone de couleur noire. Dans la machine, la température arrive à 400 degrés et lorsqu’on y place des déchets de tous genres, l’eau s’en dégage totalement, se transforme en vapeur qui s’évapore dans l’atmosphère. Pour les autres matières, il en reste un résidu de carbone utilisable dans les maisons ou dans certaines industries comme les cimenteries. Le prix de cette opération est inférieur à celui qui coûte aux municipalités.

Arlette Kassas

Le mandat de Sukleen
Depuis 1997, Sukleen assurait la collecte de quelque 1 700-1 800 tonnes de déchets par jour au Grand-Beyrouth, dont 1 250 du cœur de la capitale. Six cents tonnes sont triées à l’usine d’incinération de Amroussié, le reste est traité à l’usine de la Quarantaine, où la présence d’un laboratoire des plus modernes permettait d’industrialiser de l’engrais agricole de bonne qualité. Les déchets non organiques étaient acheminés vers la décharge de Naamé.
La société Sukleen a vu le jour en 1994. Elle a été chargée des services de la collecte des déchets et du nettoiement de la voirie en 
vertu d’un contrat de cinq ans, à partir de 1996. Ses services étaient initialement 
limités à Beyrouth, mais ils ont été 
progressivement élargis à d’autres régions du Grand-Beyrouth et du Mont-Liban.

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