Selon les psychologues, consciemment ou non, l’homme recherche, dans toute rencontre amoureuse, la femme qui aura le profil de la mère. A l’occasion de la Saint-Valentin, Magazine revient sur tous les profils possibles que Monsieur aimerait voir réunis chez sa partenaire.
La mère amoureuse
Tout en elle témoigne de l’admiration amoureuse qu’elle voue à son fils: son regard, ses gestes, ses mots, ses attitudes… Toujours prompte à vanter ses qualités, physiques et morales, elle se rengorge lorsqu’il remporte des succès spectaculaires. Elle ne veut pour lui que le meilleur, prête à se sacrifier pour ce fils, une de ses principales raisons d’être. Son soutien est à la hauteur de son exigence, elle ne supporte la médiocrité ni chez lui, ni autour de lui. Même lorsqu’elle est discrète, se tenant en retrait, elle l’encourage à coups de compliments. La force que transmet cette mère est toute puissante. Le fils confiant en cet amour en retire une confiance en lui-même très solide, grâce à laquelle il affrontera sans crainte les obstacles de la vie.
Sur le plan affectif, il est assuré et ambitieux. Porté par un amour maternel inconditionnel, il partira en quête de celle qui prendra le relais de sa mère et qui le couvera à vie du même regard émerveillé. Il aura donc une préférence pour une femme qui lui donnera la priorité. Elle peut être séductrice, ambitieuse, courageuse ou simplement femme au foyer… ce qui compte essentiellement aux yeux de monsieur c’est qu’elle l’admire, l’encense et l’accompagne dans le fabuleux destin que la vie lui tracera. Il la préfère belle, intelligente, sûre d’elle et sociable, bref à la mesure de ce qu’il est: un homme à qui tout réussit.
La mère surprotectrice
C’est une mère anxieuse, intrusive, possessive et fusionnelle. Son but: prolonger le plus possible l’exclusivité du lien avec son fils et gare à celle qui osera s’immiscer entre elle et lui. Elle n’hésite pas à lui faire subir régulièrement des douches froides: elle exagère tous les dangers, affectifs et matériels, qui peuvent entraver son chemin, les obstacles qu’il lui faudra traverser… avant de s’empresser à le réconforter, le gâter et le cajoler, tentant ainsi de se présenter en personne salvatrice sans laquelle la vie serait dure à affronter. Profondément angoissée, elle transmet à son fils sa vision pessimiste des relations humaines, renforçant chez lui anxiété et dépendance affective. Ecrasés par le poids de cet amour féroce, ces fils grandissent dans l’immaturité affective et la culpabilité. Intimité difficile à établir, communication verbale réduite, émotions verrouillées… S’ils parviennent à couper le cordon ombilical, c’est avec violence et de manière définitive. Dans le cas contraire, ils leur restent dévoués. S’ils tombent amoureux, on s’en doute, les femmes aimées trouvent rarement grâce aux yeux de leurs belles-mères potentielles. A ce type d’hommes correspondent des femmes un peu infantiles que la Mama peut téléguider à sa guise, des femmes qui préfèrent arrondir les angles au lieu de confronter les situations, ou alors des femmes qui ont tout compris à ce genre de belle-mère et qui, avec finesse et perspicacité, sont capables d’amadouer la mère de l’homme aimé le temps de le mettre sous leur coupe et de l’éloigner subtilement de l’influence malsaine de sa génitrice.
La mère distante
Blessée par la vie, doutant de ses qualités maternelles, cette mère vit dans la crainte de mal agir, de mal se comporter, d’être maladroite dans ses attitudes, bref de faire souffrir son enfant. Tout ce qui vient d’elle lui semble dangereux: ses émotions, ses initiatives, son contact. Elle préfère se mettre en retrait, physiquement et affectivement, et compter sur son mari dans la difficile tâche de l’éducation d’un enfant. Ce qui ne signifie pas qu’elle n’aime pas son fils, bien au contraire. Mais tant qu’il n’a pas compris la souffrance de sa mère derrière sa froideur, il se sent mal-aimé.
Les fils de ce profil de mères distantes sont souvent des misogynes, voire des misanthropes. N’ayant pas connu la chaleur et la sécurité de l’amour maternel, ils ont du mal à faire confiance aux femmes et tiennent un discours cynique sur l’amour et la sexualité. Dans les relations affectives, ils restent toujours prudents, et affichent, pour se protéger, une froideur dissuasive. Inconsciemment, ils reproduisent avec les femmes la distance maternelle et en souffrent. Celles qui ont le courage de passer outre leur attitude froide, qui feront preuve de chaleur, de générosité, celles qui leur porteront un amour inconditionnel, qui les réconforteront ne le regretteront pas puisque, une fois apprivoisés, ces hommes s’investissent sans compter et avec beaucoup d’amour dans leur couple.
La mère castratrice
Elle est en guerre avec les hommes qu’elle veut mettre sous sa coupe. Pour la psychanalyse, c’est une femme qui veut le «phallus», c’est-à-dire le pouvoir pour elle seule. Pas question de le partager avec quiconque. Dominatrice, autoritaire, forte de caractère, elle fait marcher son petit monde à la baguette et gare à celui qui ose s’en plaindre. Elle rappelle à chaque instant à son fils qu’il n’y a qu’un maître à bord. Que c’est elle qui commande. Que c’est elle qui décide. Que c’est elle qui choisit. Et gare à celui qui ose lui tenir tête. Elle le lui fera payer cher.
Les hommes qui ont eu ce profil de maman craignent la rencontre intime avec les femmes. Les fils de ces mères surpuissantes ont une attitude paradoxale. Ils semblent les fuir tout en recherchant leur copie conforme, afin de rejouer avec leur compagne la relation dominante-dominé. Pourtant, lorsque le couple s’installe dans la durée, c’est par l’infidélité qu’ils tentent de se dégager de ce lien qu’ils peuvent considérer asphyxiant, sans toutefois parvenir à s’en affranchir. Ils peuvent aussi faire preuve de violence, verbale ou physique, lorsqu’ils se sentent agressés dans leur virilité, se vengeant ainsi de toutes les humiliations maternelles. Pour eux, la femme idéale est celle qui sait les respecter dans leur masculinité, qui les laisse prendre des décisions tout en leur tenant tête au besoin. Chez eux, tout est dans la contradiction, ils veulent une chose et son contraire, celle qui comprendra ce jeu gagnera leur cœur.
La mère bienveillante
C’est une femme heureuse, comblée par son compagnon, qui ne projette sur son fils ni attentes excessives ni idéal inaccessible. Attentive aux besoins de son fils, elle n’est pas anxieuse ni autoritaire. Elle veille au bien-être de sa famille et laisse au père la place qui lui revient. Ses sources de plaisir sont variées, l’enfant n’est pas son unique raison d’être. Si elle est à l’écoute de son fils et sait en être complice, à l’adolescence notamment, elle n’est jamais intrusive ni possessive. En un mot, elle l’aime sans l’empêcher d’aller désirer et aimer d’autres femmes qu’elle. Ce type de mère construit des hommes confiants, bien dans leur masculinité et à l’aise avec la gent féminine. Avoir eu une mère heureuse avec son mari donne envie d’être celui qui comblera une femme à son tour. Les fils des mères bienveillantes savent accueillir, exprimer leurs émotions et séduire sans bluffer ni dominer. La femme idéale à leurs yeux est celle qui reprendra le scénario équilibrant et équilibré de leurs mères. Il préfère donc les relations sans rapport de force, rassurantes, paisibles, où la vie ressemble à un long fleuve tranquille.
Danièle Gergès