La Fondation Gebran Tuéni, la famille et le quotidien an-Nahar, le PNL et le secrétariat général du 14 mars ont commémoré séparément l’assassinat du député décédé il y a neuf ans dans un horrible attentat. L’occasion pour les partisans du 14 mars de se réunir et de confirmer leurs constantes.
C’est au Palais des Congrès à Dbayé que la Fondation Gebran Tuéni a commémoré l’assassinat du député. La cérémonie a débuté par des documentaires retraçant le parcours de journaliste et de militant de la victime, entrecoupés de témoignages de camarades qui l’ont bien connu. Des séquences d’interviews accordées par Tuéni aux différents médias ont défilé. L’émotion a atteint son apogée lorsqu’apparut sur les écrans le moment de l’annonce de l’attentat qui lui a coûté la vie. Des prix ont été remis en son nom, au cours de la cérémonie, aux lauréats-journalistes. Le ministre de l’Education Elias Bou Saab a annoncé, à cette occasion, que la fondation et l’Université américaine de Dubaï ont conclu un accord pour décerner deux bourses universitaires à des étudiants dans le secteur des médias.
Le secrétariat général du courant du 14 mars a, de son côté, commémoré l’assassinat de Gebran Tuéni à l’hôtel Alexandre à Achrafié sous le slogan «Le chemin de la liberté». A l’issue de la rencontre, les participants ont publié la déclaration de Gebran 2014, un document dans lequel ils insistent sur la nécessité de promouvoir les libertés dans la reconstruction de l’Etat libanais, affirmant que la bataille pour la souveraineté ne peut se faire sans l’élection d’un chef à la tête de l’Etat. «Aujourd’hui, nous réitérons notre détermination à persévérer sur le ‘‘chemin de la liberté’’ que Gebran avait emprunté, et à rester constants dans notre unité pour la souveraineté, l’indépendance et l’édification de l’Etat… La majorité des Libanais n’acceptent pas que le Liban soit un outil au service d’une partie régionale contre une autre, ni une boîte postale pour des messages qui déstabilisent le pays ou l’installent dans un rôle qui n’est pas le sien, comme celui de soutenir l’oppresseur contre l’opprimé en Syrie. Nous, chrétiens et musulmans, faisons devant Dieu le serment de rester unis éternellement pour défendre le Liban… Nous voulons, nous Libanais, rester unis dans la Constitution pour élire un président de la République, car la présidence n’est pas une affaire propre aux maronites, tout comme la présidence de la Chambre n’est pas une affaire chiite ni celle du Conseil une affaire sunnite… Nous sommes des Libanais unis contre toutes les formes de terrorisme parce qu’il n’y a guère de terrorisme sunnite, chiite, chrétien ou druze. Toute personne qui porte des armes aujourd’hui hors du cadre de la légalité libanaise et utilise ces armes à des fins politiques est un terroriste». Tel est le texte qui a été proclamé.
Le Parti national libéral (PNL) a également organisé une rencontre pour commémorer cet assassinat. Le président de l’organisation étudiante, Simon Dergham, a rappelé qu’il n’était pas permis que les chrétiens déterrent le passé à chaque nouveau danger. Michelle Tuéni, la fille de Gebran, a déploré que nous soyons un peuple démissionnaire qui ne se révolte pas, mais se livre des guerres au nom de la foi, des communautés et de Dieu.
Le ministre du Parti socialiste progressiste, Akram Chéhayeb, a critiqué le régime de Damas, alors que Dory Chamoun a dénoncé l’allégeance de certaines parties libanaises à l’Iran et à la Syrie. L’organisation estudiantine du PNL a profité de cette occasion pour rendre hommage à l’analyste politique et économique Sami Nader, les présidents des conseils municipaux de Jbeil et de Dekouané, Ziad Hawat et Antoine Chakhtoura, et le conseiller de Michel Sleiman, Béchara Khaïrallah.
Danièle Gerges
Messe de requiem pour Tuéni
C’est par une messe, présidée par le métropolite de Beyrouth pour les grecs-orthodoxes, Mgr Elias Audeh, que la famille Tuéni et le quotidien an-Nahar ont commémoré l’assassinat du député. Dans son homélie,
Mgr Audeh a appelé à la démocratie et au respect de l’autre et de ses opinions afin d’édifier un véritable Etat sur la base des constantes nationales. La fille de Gebran Tuéni, Michelle, a pour sa part regretté que le Liban d’aujourd’hui ne ressemble plus à celui pour lequel son père avait donné sa vie, avec le terrorisme qui fait rage, la vacance présidentielle et la seconde prorogation du mandat du Parlement, concluant que le Liban finira par se relever, comme il l’a toujours fait.