Les éditions Tamyras ont été gagnées par un esprit d’optimisme qui souffle sur le pays malgré tout, qu’elles ont réussi à déceler au cœur de la société civile. Le livre Positive Lebanon n’est qu’un jalon de cette campagne.
Etre positif, être optimiste, malgré tout, malgré la situation toujours instable, éternellement instable. Malgré le pays, au-delà du pays, au cœur du pays. Positive Lebanon; les éditions Tamyras, à l’initiative de leur fondatrice Tania Hadjithomas Mehanna, avaient lancé cette idée de «positivisme» dès l’année dernière, peut-être même celle d’avant, avec leurs deux derniers agendas 365 jours pour rester positif au Liban en 2012, et 365 jours pour vivre Peace & Love au Liban en 2013, et qui se poursuit avec l’agenda 2015, 365 jours pour des week-ends de rêve au Liban.
Entre-temps, l’idée a fait son chemin, s’est développée en stickers, pins, de bouche à oreille, en coulisse, elle s’est de plus en plus ancrée au cœur de l’équipe des éditions Tamyras, ses collaborateurs, ses amis, ses fidèles, son entourage. Et voilà le premier résultat concret, palpable de cette campagne: un livre intitulé tout simplement Positive Lebanon qui se veut avant tout, comme le dit Tania Hadjithomas Mehanna dans la préface, un «hommage à la société civile… qui doit réaliser aujourd’hui qu’elle est le véritable moteur du Liban, qu’elle a du pouvoir, qu’elle seule fait avancer les choses et qu’elle a atteint un niveau très haut et très intelligent dans les idées et les réalisations sur le terrain».
Que d’initiatives civiles
Le livre emmène, effectivement, ses lecteurs sur le terrain, à la découverte ou la redécouverte de toutes ces initiatives de la société civile, peut-être oubliées avec le temps ou encore inconnues. Arc-en-ciel, Brave Heart Fund, Beta, Bassma, Kunhadi, Indy Act, Live Love Beirut… autant d’ONG et de démarches sociales et humaines, humanistes, qui sont répertoriées au fil des pages et qui croisent encore d’autres initiatives, culturelles cette fois, que ce soient des festivals, des associations, des plateformes virtuelles ou non, comme la Maison internationale des écrivains à Beyrouth, le collectif Kahraba, Waraq, Pure Nostalgia, l’office de tourisme du Liban à Paris… Tant de rassemblements, de groupements et regroupements d’individus, de personnes, de Libanais et d’étrangers, habitués et amoureux du Liban. Les années et les dates s’emmêlent, pour célébrer le premier mariage civil au Liban, l’existence de phoques sur nos côtes, la Journée internationale des archives… la vie dans ses petits détails, ses plaisirs, ses particularités, ses bizarreries, ce qui fait de Beyrouth ce qu’elle est, du Liban ce qu’il est. Indescriptible peut-être, insaisissable sûrement. Perçus par bribes, par mots, par clichés, par images qui tentent de capter cet incernable effluve.
Mais Positive Lebanon n’est pas qu’un simple répertoire de toutes ces initiatives. Le livre contient également des textes, des photos et des illustrations, montrant, chacun à sa manière, un aspect du pays, ses rues, ses façades, ses habitudes, ses habitants. Croquant le Liban en mots et en images, ceux du Liban et de Beyrouth, les célèbres taxis-services locaux croisent les graffitis sur les murs, et toutes ces bizarreries bien de chez nous. Les croquis de Maya Zankoul, Deborah Pharès, Zina Mufarrij, emmêlent le parler libanais, le désir d’immigration, les coupures récurrentes du courant électrique… Les textes, en français ou en anglais, de Tom Fletcher, ambassadeur du Royaume-Uni au Liban, de David Hury, d’Emilie Thomas Mansour, de Katherine Pancol… des témoignages qu’on a peut-être déjà croisés ailleurs, dans d’autres livres, sur le Net, sur les réseaux sociaux, ou peut-être pas. Et que Tamyras a rassemblés ici pour nous rappeler encore les spécificités de notre Liban, quitte à être accusé d’optimisme, comme si c’était «une pathologie, un genre de maladie». Et Tania Hadjithomas Mehanna de poursuivre que la réalité a «toujours fait le grand écart dans une sorte de ballet ininterrompu d’horreurs et de bonheurs. Alors inquiète? Euh… oui. Toujours optimiste? Euh… oui».
Nayla Rached
Encore une initiative
«Seuls nous n’irons pas loin. Ensemble nous bougerons des montagnes». C’est en soulignant bien haut cette vérité que les éditions Tamyras, mues par «un souci de diffuser cette dynamique dans tout le pays», décident que «pour chaque livre vendu un autre sera offert aux écoles, universités et bibliothèques publiques sur tout le territoire libanais». Un appel est également lancé pour rejoindre le mouvement Positive Lebanon…
www.tamyras.com