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Nº 2987 du vendredi 6 février 2015

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Helen Zughaib. L’artiste chérie des institutions américaines

Artiste d’origine libanaise, elle a réussi à faire connaître son art aux institutions américaines. Ses toiles se trouvent dans plusieurs musées. Helen Zughaib a exposé un peu partout, cette fois, elle va à la conquête du Michigan, du Maryland, de la Virginie et de la Californie. Avec Magazine, elle revient sur l’exposition actuelle qui se tient à l’Arab American Museum.

Quand et comment avez-vous décidé d’organiser l’exposition Stories my father told me?
C’est le fruit d’un échange que mon père et moi avons eu au fil des années. Il me parlait de son enfance et de son adolescence vécues entre la Syrie et le Liban. Grâce à nos conversations, vingt-trois peintures ont vu le jour, correspondant à de véritables histoires. Ce sont justement ces peintures et des histoires écrites par mon père qui sont à découvrir dans cette exposition. Mon père considérait que les histoires sont un moyen important de nous informer et de nous former à la vie, aux traditions, à la communauté et aux valeurs. Chaque fois qu’il m’en contait une, j’en peignais un tableau jusqu’au moment où il m’a informée que le numéro 23 était le dernier.

Quelle a été la réaction du public jusque-là?
Très positive. Lorsque les gens lisent les histoires et découvrent les peintures, ils arrivent facilement à se mettre à notre place. Ils apprennent plus sur le monde arabe et, surtout, ils commencent à partager leurs propres histoires et leurs souvenirs tout comme ceux de leurs grands-parents. L’exposition démontre, en quelque sorte, à quel point les communautés vivant aux Etats-Unis se ressemblent.

Depuis votre arrivée aux Etats-Unis, vous avez fait du chemin et vous exposez un peu partout. Comment expliquez-vous votre succès et quelle exposition vous a touchée le plus?
Je suis ravie, qu’au fil des ans, j’arrive à toucher un large public. Cela est dû, en partie, aux médias sociaux et aux facilités qu’ils nous apportent. En outre, après les attaques du 11 septembre, les Américains se sont de plus en plus intéressés aux Arabes, aux perspectives arabo-américaines, notamment aux arts visuels arabes.
Il m’est vraiment difficile de dire quelle partie de mon travail me touche le plus. C’est comme si on vous demandait de choisir entre vos enfants. J’adore l’exposition actuelle, parce qu’elle me donne la possibilité de me connecter avec mon père et son passé d’une manière très spéciale. C’est une série qui renvoie à quelque chose de très émotionnel pour moi.

Quel rapport avez-vous avec le Liban?
Une grande partie de mon travail tourne autour du monde arabe, en général, et du Liban, en particulier. Ce dernier étant mon lieu de naissance, il est toujours présent dans mon travail, consciemment ou inconsciemment… Le Liban me manque tellement. En 2010, lorsque je m’y suis rendue, j’étais tellement heureuse d’y revenir avec mes parents et mon mari. Ce fut un voyage très émouvant pour moi car cela faisait 35 ans que nous avions émigré. Ma prochaine exposition aura lieu à Paris cette année. J’espère que je pourrais avoir des projets futurs avec le Liban.

Propos recueillis par Pauline Mouhanna

L’exposition Stories my father told me, à l’Arab American National Museum (Musée national arabo-américain), exposition solo, jusqu’au 19 avril prochain.

Bio en bref
Née à Beyrouth, Helen Zughaib a vécu au Moyen-Orient et en Europe avant d’aller étudier l’art aux Etats-Unis. Elle a obtenu son diplôme de l’Université de Syracuse. Elle expose à la Maison-Blanche, la Banque mondiale, la Bibliothèque du Congrès, le Consulat général des Etats-Unis, de Vancouver, l’ambassade américaine à Bagdad, en Irak… En 2008, elle est envoyée en Palestine où elle dirige un atelier avec des artistes palestiniennes à Ramallah. Et, en 2009, en Suisse.

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