Selon des statistiques récentes, une personne sur dix est atteinte d’un certain degré d’insuffisance rénale chronique. Après l’âge de 40 ans, la filtration des reins a tendance à diminuer de près de 1% par an. Explications avec les experts en néphrologie et hypertension à l’occasion de la Journée mondiale des reins qui avait lieu le 12 mars dernier.
L’insuffisance rénale chronique est reconnue comme un problème de santé publique, souvent causé par le diabète et l’hypertension. Le président de la Société libanaise de néphrologie et d’hypertension, le Dr Ali Hazimeh, explique qu’en plus du vieillissement naturel des reins, de nombreux facteurs qui les endommagent sont fréquents chez les personnes âgées, parmi lesquels: le diabète, l’hypertension artérielle et les maladies cardiovasculaires. L’insuffisance rénale chronique augmente le risque de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux, et dans certains cas, elle peut mener à une insuffisance rénale qui nécessite des dialyses ou des greffes rénales. Le médecin met l’accent sur l’importance de conserver des reins sains. «Les reins ont plusieurs fonctions dans le corps. Ils travaillent pour éliminer les déchets normalement produits par l’organisme et l’excès de fluides du sang. Ils jouent aussi un rôle vital pour préserver des os forts, réguler la tension artérielle et équilibrer le phosphore et le calcium», dit-il dans une conférence de presse organisée par Sanofi. Il faut donc respecter les règles d’or qui réduisent les facteurs de risque d’insuffisance rénale chronique, notamment rester en forme et actif, contrôler le taux de glycémie et la tension artérielle, manger de la nourriture saine et garder un bon poids, conserver des apports suffisants de liquides, éviter de fumer, s’interdire de prendre régulièrement des médicaments sans ordonnance et se faire examiner les reins, surtout lorsque l’individu présente un ou plusieurs facteurs de risque comme le diabète, l’hypertension et des antécédents familiaux de maladies rénales. Le dérèglement de phosphore menant à une hyperphosphatémie est la source fondamentale de conséquences négatives associées à l’insuffisance rénale chronique et maladies osseuses. Le Dr Samir Mallat, professeur agrégé de médecine clinique de la Division de néphrologie et d’hypertension du Département de médecine interne au Centre médical de l’Université américaine de Beyrouth (AUBMC), insiste pour sa part sur les effets de l’hyperphosphatémie chez les patients qui souffrent d’insuffisance rénale chronique. «L’hyperphosphatémie est fréquente dans les dernières phases de l’insuffisance rénale chronique; elle est associée à des taux élevés de parathormones, une minéralisation osseuse anormale, une calcification osseuse amplifiée et un grand risque d’incidents cardiovasculaires et de mort».
Malgré le progrès des traitements, il existe toujours des besoins non satisfaits pour couvrir les traitements de l’insuffisance rénale chronique. Selon les médecins, il y a un besoin précoce et plus agressif pour l’utilisation des chélateurs des phosphates afin d’améliorer encore plus les résultats chez les patients qui souffrent d’une insuffisance rénale chronique et maladies osseuses. Des économies importantes peuvent être réalisées en évitant des incidents cardiovasculaires et une hospitalisation, et en retardant le début des dialyses, notamment grâce à un traitement approprié d’hyperphosphatémie, sans oublier que celle-ci est un facteur de risque en lui-même. Le «sevelamer carbonate» est un chélateur des phosphates qui ne contient pas du calcium, ni du métal, et qui n’a pas de risques de santé associés à l’absorption ou l’accumulation; il est indiqué pour le traitement de l’hyperphosphatémie chez les patients qui souffrent d’une insuffisance rénale chronique, de maladie rénale en phase terminale, et sous dialyse. Ce nouveau traitement atténue la progression de la calcification chez les patients souffrant d’insuffisance rénale chronique, et il devrait de ce fait réduire les risques de complications cardiovasculaires causées par la calcification.