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Nº 2995 du vendredi 3 avril 2015

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Franc succès pour la Nuit des musées. Le patrimoine à la portée de tous

Ils l’ont annoncée haut et fort. Partout et pendant plusieurs jours. Ils l’ont rêvée et ils l’ont réussie. La Nuit des musées a tenu ses promesses et a offert, le 27 mars, une échappée culturelle, rare depuis quelque temps, mais qui s’est avérée fort appréciée du public.

Il y avait là des familles, des couples, des personnes âgées, des groupes de jeunes. L’affluence était massive. On se serait cru, pour un soir, touristes dans notre propre pays. Le Liban dont on rêve, intéressé et curieux, était au rendez-vous pour découvrir des richesses qui étaient à portée de main, passionnantes et diverses. L’événement, organisé en clôture du mois de la Francophonie et en partenariat avec le ministère de la Culture, a ouvert les portes de dix musées et a, du même coup, réellement fait le bonheur de centaines, voire de milliers de Libanais. Visiteurs d’un soir pour qui des bus nolisés ont fait la navette en ville, sur deux circuits entre les différents musées, avec des départs toutes les trente minutes. Au Musée national, chaque demi-heure, une projection en 3D mettait en scène, sur les fameuses colonnes, les petits bonhommes phéniciens longitudinaux. Dedans, vins et jus étaient offerts au public. Mais encore mieux, réception personnalisée avec guides et explications ciblées. De quoi être fiers des colosses en pierre, vestiges de nos glorieux ancêtres.
Un peu plus loin, niché au Campus du sport et de l’innovation de l’Université Saint-Joseph un véritable trésor, le Mim, le musée des minéraux privé, constitué par Salim Eddé qui abrite 1 400 joyaux provenant de plus de 60 pays. Des minéraux de 300 espèces d’une rare beauté, le tout appuyé par des stations scientifiques qui expliquent l’art de la minéralogie. L’USJ avait aussi ouvert un autre musée sur son campus (de la rue Huvelin), celui de la préhistoire qui révèle les mystères des outils et pierres de cette époque.
L’une des grandes découvertes de cette soirée fut le musée de la Banque du Liban. Le bâtiment muré et réservé aux très sérieux banquiers de jour était, ce soir-là, ouvert au grand public. On pouvait même y garer devant sa porte d’entrée. Un piano à queue recevait les visiteurs sur son esplanade, alors qu’à l’intérieur, quelques employés retraçaient généreusement la genèse de la monnaie libanaise. Un musée nickel, avec des stations interactives autour de la monnaie, pièces et billets. De quoi être «riche» de connaissances.
De nouvelles poteries, verres, figurines, pièces de monnaie, urnes, tablettes au Musée de l’AUB, avant d’aller admirer les magnifiques tableaux de la Villa Audi.
Mais la nuit, trop courte, nous a fait manquer le palais Debbané à Saïda, le Musée des Arméniens catholiques de Bzommar et celui du catholicosat de Cilicie à Antélias, ainsi que le musée ethnographique de l’Université de Balamand à Koura.
De quoi se rattraper certainement à la troisième édition de cette nuit des musées attendue déjà pour l’année prochaine.

 

Gisèle Kayata Eid

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