Elle gère les centres d’Afel avec passion et détermination. Amal Farhat Bassil est une femme engagée qui considère sacrés les droits des enfants et déploie toute son énergie pour l’expliquer à Magazine. Dans le but de sensibiliser le plus grand nombre et assurer des fonds, l’association a lancé un marathon XTRM «une course extrême pour une cause extrême». Une première au Liban.
Vous lancez un marathon intitulé XTRM avec le slogan «Une course extrême pour une cause extrême». D’où est venue cette idée et qu’en attendez-vous?
C’est Ghassan Hajjar, qui a participé à plusieurs marathons, qui a donné à l’Afel l’idée de courir pour l’association. Le but étant la réinsertion des enfants à travers l’éducation et la scolarisation. Il a donc décidé de participer au nom de l’Afel au Marathon des sables au Maroc. Les enfants ont été très emballés par l’idée de Ghassan. Ce projet leur donne de l’espoir et de la résilience, afin de dépasser les problèmes et les traumatismes vécus pour pouvoir changer leur trajectoire de vie et s’assurer un avenir meilleur. Ce projet, entrepris par Ghassan, est aussi porteur d’espoir pour le pays. C’est un homme qui a réussi dans la vie, qui a décidé de rester au Liban et d’aider à sa façon les enfants qui souffrent de carence affective, de privation, d’abandon… Avec ce marathon, nous avons décidé de créer une grande chaîne de solidarité autour des enfants maltraités, une conscience sociale, une plus grande sensibilisation… A l’Afel, nous avons besoin d’aide afin de continuer à développer nos activités, d’améliorer le quotidien de nos enfants…
Comment avez-vous réagi face à l’idée d’un tel projet qui, le moins que l’on puisse en dire, est révolutionnaire?
Nous avons adopté l’idée sur-le-champ. Après 40 ans au service de l’enfant, ce projet contribue à faire mieux connaître l’ONG auprès d’un public plus large et plus varié, afin de pouvoir en assurer la pérennité. Ce sont Gabriel et Simone Wardé, accompagnés d’autres personnes engagées, qui ont fondé l’Afel. Ils y ont mis un esprit d’engagement familial. Nous suivons toujours leurs principes, tout en modernisant notre approche et en révisant notre structure. Une commission de levée de fonds et de communication est mise en place. Cette commission travaille également sur l’image d’Afel, le message à faire passer… Les réseaux sociaux font aussi partie de nos priorités et plusieurs initiatives sont lancées dans ce sens. Afel, spécialisée dans la maltraitance, a publié un manuel pour les professionnels, pour la prévention et le suivi des enfants maltraités. A la fin du mois, en collaboration avec le ministère des Affaires sociales et grâce au financement de l’ambassade d’Italie − à travers son programme Mosaïque au Liban − et l’ONG Ab3ad, nous organisons une formation pratique, étalée sur trois jours, pour les professionnels des ONG signataires de contrats avec le ministère des Affaires sociales. Notre objectif est d’établir une charte de protection des enfants au sein de ces organisations.
Par ailleurs, nous préparons notre déjeuner annuel qui aura lieu le 6 juin prochain, à la Marina de Dbayé. Tous nos amis, supporters et donateurs y participeront pour nous apporter leur soutien.
Propos recueillis par Danièle Gergès