Comme chaque année, la fondation Liban Cinéma organise sa Nuit des Mabrouk, consacrée à la promotion du cinéma et ses différents métiers. Pour l’édition 2015, place à la composition de musique de films.
Cette année, pour sa Nuit des Mabrouk, la fondation Liban Cinéma a décidé de mettre à l’honneur la musique de films, cette dimension vitale au 7e art, souvent occultée au profit du réalisateur et de l’acteur, dans le monde et au Liban en particulier. Par ce choix, la fondation poursuit la promotion auprès du grand public des nombreux métiers du cinéma, la musique donc cette fois, qui fait partie de l’écriture d’un film, qui suit, voire compose son rythme, participe de son succès, parfois s’y fond, parfois s’en détache… Ils sont célèbres les compositeurs de musique de films à l’échelle internationale… et pour ne citer que quelques exemples, que quelques noms, Hans Zimmer, Ennio Morricone, Nino Rota, Danny Elfman, Michel Legrand, Alexandre Desplat, Gabriel Yared…
Tout comme le 7e art, la musique est capable de raconter des histoires. Ces deux formes artistiques n’ont jamais cessé de cheminer ensemble, et ce depuis l’époque du cinéma muet. Le cinéma libanais ne fait pas exception et nous a souvent offert un mariage très réussi des deux formes artistiques, comme l’atteste le florilège qui a été proposé à La Nuit des Mabrouk, qui s’est déroulée le mercredi 11 novembre, au O1ne, dès 20h30, sous le patronage du ministre de la Culture, Rony Araiji, et en présence de nombreuses personnalités du monde culturel et surtout cinématographique.
Quand les arts se rejoignent
Place à la musique donc, avec une série de trois concerts qui ont émaillé la soirée, entre discours, projections et annonce des prix. C’est le quintette de Khaled Mouzannar (malgré son absence en raison d’un voyage) qui a ouvert les festivités musicales; les musiciens ont présenté certaines de ses compositions des films Caramel, Et maintenant on va où? C’est ensuite au tour de Zeid Hamdan et son groupe d’interpréter des morceaux qu’il a composés pour divers films, comme Beirut Hotel, Yanoosak, Un obus partout… Et la soirée se termine sur les notes du saxophoniste libanais à la reconnaissance internationale, Toufic Farroukh, et son groupe, venus spécialement de France pour l’occasion. Farroukh a joué des morceaux des films libanais Un homme d’honneur, Bonne à vendre, Falafel, Terra incognita, Histoire d’un retour, ainsi que plusieurs morceaux de son répertoire privé.
Pendant la soirée, et grâce à une compétition lancée depuis deux mois, des prix ont été décernés à des films produits et sortis en salle, depuis 2003 jusqu’à aujourd’hui. Ont été récompensés quatre compositeurs libanais: Charbel Habr et Scrambled Eggs pour le film Je veux voir de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, Nadim Mishlawi pour le film Ghadi d’Amin Dora, Khaled Mouzannar pour Caramel de Nadine Labaki et Cynthia Zaven pour The Last man de Ghassan Salhab.
Tout au long de la soirée, il a été question de musique, notamment à travers la projection de trois films: deux premiers, préparés par Pamela Nabhan et Myriam El Hajj de la fondation, qui ont rendu hommage l’un à Gabriel Yared, compositeur libanais de renommée internationale qui a collaboré avec des grands noms, à l’instar de Jean-Luc Godard, Anthony Minghella, Maroun Bagdadi…, et le 2e film aux Rahbani, de Mansour, Assi, Elias jusqu’à Ziad… pionniers de la musique de films au Liban. Le troisième film, signé Lara Saba, réalisatrice notamment de Blind Intersections, est un documentaire de 7 minutes intitulé Dessine-moi une musique, à travers lequel elle a voulu rendre hommage à tous les compositeurs de films, des pionniers aux plus jeunes.
Nayla Rached
Promotion du cinéma libanais
La nuit des Mabrouk a pour objectif premier la promotion du cinéma libanais et sa production annuelle auprès du public. Une industrie culturelle en expansion qui mérite tout le soutien. C’est ce à quoi s’attelle la fondation Liban Cinéma à travers ses actions, en jouant un rôle fédérateur et en encourageant secteurs public et privé à la mise en place d’un environnement favorable à son développement. La Nuit des Mabrouk veut également impliquer les professionnels du métier, et les principaux bénéficiaires, sans lesquels cette soirée de collecte de fonds n’aurait pas sa raison d’être.