Magazine Le Mensuel

Nº 3056 du vendredi 3 juin 2016

Société

Couverture médiatique. Renforcer l’égalité des genres

Les associations Recherche d’une plateforme commune et Alef ont initié un projet financé par le Mepi sous le slogan «Tout le monde a gagné». L’objectif? Renforcer l’égalité des genres dans la couverture médiatique. Une stratégie visant à améliorer la représentation des femmes dans les médias et dont le but est de modifier le traitement de leur image dans les produits médiatiques arabes.

Les associations Recherche d’une plateforme commune et Alef concernées, entre autres, par les droits de la femme, comptent mener des débats et des actions axés sur l’importance du renforcement des droits de la femme, notamment sur le double plan économique et social. Conscients que le journalisme consiste à pourvoir la société de renseignements pour contribuer à l’élaboration d’une opinion publique responsable qui sert l’intérêt général, les acteurs de ce programme estiment que l’une des priorités globales est la promotion de l’égalité entre les sexes, compte tenu des capacités des médias à intégrer le souci de cette égalité dans leurs productions et leurs programmes, tout en profitant de leurs potentialités en tant qu’agents véhiculant des modèles de comportement et des idéologies.
 

Les médias pointés du doigt
C’est pourquoi il relève de la responsabilité des médias et du corps journalistique de contribuer au renforcement du pouvoir d’action des femmes et leur pleine participation sur un pied d’égalité dans tous les domaines de la vie sociale, y compris aux prises de décision et l’accès au pouvoir.
Il revient aussi aux médias de promouvoir les droits de la femme, l’égalité des droits, des chances et de l’accès aux ressources, le partage égal des responsabilités familiales, un partenariat harmonieux entre les femmes et les hommes étant essentiel à leur bien-être et à celui de leurs familles, ainsi qu’à l’affermissement de la démocratie.
La participation des femmes au développement économique et social, l’égalité des chances et la pleine participation, sur un pied d’égalité, des femmes et des hommes, en tant qu’agents et bénéficiaires d’un développement durable au service de l’individu sont des conditions essentielles à l’élimination de la pauvreté au moyen d’une croissance économique soutenue, du développement social, de la protection de l’environnement et de la justice sociale. La condition de la femme s’est améliorée dans certains domaines importants au cours de la dernière décennie, mais les progrès ont été inégaux, les inégalités entre hommes et femmes persistent et d’importants obstacles subsistent, ce qui se répercute négativement sur le bien-être de l’humanité entière.
Or, les acteurs du projet Tout le monde a gagné ont constaté que les médias propagent actuellement une image négative de la femme, en la décrivant comme une victime ou un objet sexuel sans mettre en lumière ses réalisations. Ainsi ont-ils insisté sur l’importance d’intégrer des programmes d’éveil qui mettent en valeur la réussite de la femme dans divers domaines, de pointer le doigt sur les inégalités au niveau des lois et d’avoir recours à des femmes en tant que spécialistes économiques, politiques, sociales… et non seulement aux hommes. En fin de compte, c’est du devoir des médias, selon les organisateurs, de contribuer, de façon ferme et efficace, à faire la promotion des femmes et de leurs réalisations pour une société juste.
Selon les révélations de l’Unesco, les acteurs politiques et la société civile dénoncent, sans cesse, la représentation négative des femmes véhiculée par les médias et encouragent le développement d’une culture médiatique fondée sur l’égalité entre les sexes et le respect des droits et de la dignité des personnes. Malgré cette attitude favorable à la promotion de l’égalité comme socle de base essentiel à la construction des sociétés développées, les médias dans le monde arabe ont toujours du mal à s’ériger en promoteurs de la culture de l’égalité et continuent à véhiculer des représentations stéréotypées, des images réductrices et des contenus portant atteinte aux droits et à la dignité des personnes.

Danièle Gergès

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