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Nº 3059 du vendredi 24 juin 2016

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Beirut & Beyond International Music Festival. La scène alternative est la scène musicale

Le 16 juin, Beirut & Beyond International Music Festival a lancé ses activités, en prélude au festival qui se tiendra en décembre, du 8 au 11.

Le jeudi 16 juin, au soir, le «rooftop» de Station est bondé. Sur la scène, le musicien et compositeur égyptien Maurice Louca, accompagné de Bashar Farran à la basse et Tommaso Cappellato à la batterie, a donné un avant-goût de l’édition 2016 du Beirut & Beyond International Music Festival.
Plus tôt dans la journée, avait eu lieu, à Station, une conférence de presse pour lancer le programme et faire connaître, à ceux qui ne le connaissent pas encore, le festival, sa genèse, son objectif, son ambition, ainsi que sa trajectoire pour 2016. Amani Semaan, la directrice du festival a, en effet, rappelé que Beirut & Beyond est né, en 2013, d’un besoin dans le secteur musical au Liban et dans le monde arabe. «Une scène très riche, avec de nombreux jeunes artistes prolifiques, mais qui, hélas, font face à des obstacles et défis».
Véritable plateforme pour ces musiciens, Beirut & Beyond travaille sur deux lignes directrices: d’abord, permettre au public libanais de connaître des groupes internationaux qui viennent pour la première fois au Liban; ensuite, et c’est le plus important, programmer des groupes, jeunes et nouveaux, du monde arabe et inviter à leur rencontre des professionnels internationaux, dans le but de les aider à développer leur travail.
Issu d’une collaboration avec Oslo World Music Festival (Norvège), Beirut & Beyond a décidé cette année d’étendre ses partenariats, avec Visa for Music Festival (Maroc), Théâtre de La ville-Paris (France) et Ehdeniyat, au cœur de la création d’un conseil d’administration, dont les membres représentatifs étaient présents à la conférence; à savoir respectivement, Alexandra Archetti Stolen, Brahim el-Mazned, Soudabeh Kia, Rima Frangié, ainsi que le musicien et producteur libanais Ghazi Abdel-Baki.
Commissaire invité de l’édition 2016, le compositeur et musicien Wael Kodeih a donné un aperçu de la programmation. Les groupes invités ne sont pas des débutants, mais ils n’ont pas eu, jusqu’à présent, l’opportunité de confirmer leur professionnalisme, non dans le sens premier du terme, mais dans le fait de pouvoir vivre de leur musique. Dans ce prolongement s’insère la fenêtre Beirut & Beyond Creation, à travers laquelle sera invité, cette année, le groupe tunisien Ghoula, non seulement à présenter un concert, mais à une sorte de résidence artistique afin d’avoir l’espace-temps nécessaire à créer, composer et s’entraîner. Parce que la musique est à la fois une passion et un métier, du sérieux dans le travail, le temps qui y est consacré… Dans notre région, dans notre pays, elle est loin d’être considérée comme telle, toujours catégorisée comme musique alternative, comme musique underground, souvent occultée. Wael Kodeih ne mâche pas ses mots, directs, francs, puisés d’un réel vécu et revécu: «Notre région est catastrophée mais pleine de talents et d’énergie qui n’ont pas l’espace nécessaire pour travailler et se développer. Nous exportons un talent que nous sommes incapables d’accueillir», pointant notamment du doigt le rôle défaillant des médias. A bon entendeur!
 

Nayla Rached

Aperçu du programme 2016
Wasl Trio
Composé de Kamilya Jubran (Palestine) au oud et chant, de Sarah Murcia (France) à la contrebasse et de Werner Hasler (Suisse) à la trompette et électronique, le groupe combine folklore et mélodies arabes traditionnelles aux influences occidentales rock, jazz et électros.  

Ghoula
Wael Jegham, alias Ghoula, est un musicien autodidacte et producteur vivant entre la France et la Tunisie. Son style original naît du mixage de différents genres de musique et de sonorités, d’enregistrements acoustiques et de beats électros, et a abouti à l’enregistrement de son premier album solo Hlib el-Ghoula.

Latlateh
Latlateh est un groupe de hip-hop et rap qui s’est formé au début du mouvement de révolte en Syrie en 2012. Son mix de musique arabe et de hip-hop reflète la vie surréelle et horrifique d’un pays déchiré par la guerre.

Bei Ru
Basé à Los Angeles, Bei Ru est un compositeur américano-arménien, producteur, DJ, spécialisé dans la fusion de beats moyen-orientaux et de sonorités électroniques.

Youmna Saba
Chanteuse libanaise, musicienne et auteure, Youmna Saba, qui a, à son actif, trois albums, Min aafesh el-beit (2008), Hal bent aa balha tghanni (2011) et Njoum (2014), emmêle dans ses compositions les rythmes traditionnels arabes aux influences électroniques.

http://www.beirutandbeyond.net

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