Magazine Le Mensuel

Nº 3062 du vendredi 15 juillet 2016

  • Accueil
  • general
  • Elie Ferzli, ancien vice-président de la Chambre. «L’extraction du pétrole se répercutera positivement sur le Liban»
general

Elie Ferzli, ancien vice-président de la Chambre. «L’extraction du pétrole se répercutera positivement sur le Liban»

Dans une interview recueillie par Magazine, Elie Ferzli donne à la visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, «une simple valeur médiatique». «Rien ne peut se passer sans l’aval des Américains, insiste l’ancien vice-président de la Chambre. Toute solution doit prendre en considération le renforcement des prérogatives du président».

Dix ans après le déclenchement de la guerre israélienne contre le Liban, qu’est-ce qui a changé?
A mon avis, rien n’a réellement changé à part le fait que le panorama est devenu plus clair, plus net, après les déclarations d’Elliott Abrams qui a affirmé qu’Israël avait pris la décision d’attaquer le Liban indépendamment des actions du Hezbollah ou de ses provocations. Son but était essentiellement de renforcer le gouvernement de Fouad Siniora, Premier ministre à l’époque, et d’éradiquer le Hezbollah. Certaines forces politiques régionales et locales ont appuyé cette guerre et en ont été franchement complices, en pensant ainsi se débarrasser définitivement du Hezb. Les choses ont fini par se retourner contre elles, mais je ne pense pas qu’elles aient appris quelque chose de leurs erreurs. Si c’était à refaire, elles le referaient sans aucun scrupule et sans remords, faisant fi du mal infligé au pays.

Que pensez-vous de la visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault? Pourra-t-elle contribuer à la résolution du dossier présidentiel, comme certains l’ont prétendu?
Cette visite n’a qu’une valeur médiatique. Rien ne peut se passer sans l’aval des Américains. En tout cas, toute résolution de cette question doit prendre en considération le renforcement des prérogatives du président, des prérogatives qu’il a perdues avec les accords de Taëf. Il faut rectifier le tir dans cette direction et mettre un terme à l’injustice et au manque d’équité qui touchent la communauté chrétienne. Il faut aussi que le candidat le plus représentatif de sa communauté accède à la Première magistrature.

Vous parlez du général Michel Aoun?
Selon les chiffres, c’est lui qui est incontestablement le plus représentatif des chrétiens. Non?

Le 14 mars ne semble pas convaincu de ce scénario. Saad Hariri a réitéré, à maintes reprises, son appui pour la candidature de Sleiman Frangié au risque même de déplaire à son allié Samir Geagea. Donc, pas de présidentielle en vue?
Le 14 mars n’existe plus. Actuellement, le décideur dans l’autre camp, c’est le Courant du futur, et plus précisément Saad Hariri. Or, au lieu d’agir logiquement, et de manière réfléchie, il fait de la surenchère sur les positions de Fouad Siniora. C’est désolant.

Il semble que l’extraction du pétrole et du gaz au Liban est en bonne voie. Suspendue depuis des années à cause des divergences politiques, la question a été résolue en un clin d’œil ces dernières semaines. Que s’est-il passé?
Les Américains ont donné quelques conseils sur la nécessité de résoudre cette question et de s’entendre sur le sujet. Mais il existe  aussi une volonté nationale de prendre en considération l’intérêt du Liban sur le moyen et le long termes. Les répercussions seront certainement positives sur l’ensemble du pays. C’est pourquoi il est impératif de mettre l’extraction du pétrole en exécution le plus rapidement possible.

Dans un autre registre, l’Arabie saoudite a appuyé le congrès de l’opposition iranienne à Paris. Quelles sont les répercussions d’une telle mesure sur les relations bilatérales et sur l’ensemble du Moyen-Orient?
Rien de bien grave sur le terrain, à part augmenter les dissensions entre les deux pays et servir le jeu d’Israël qui mise sur les contradictions pour asseoir sa puissance et affaiblir les Arabes.
 

Propos recueillis par Danièle  Gergès

 

Related

Un attentat à la Défense déjoué de justesse. Les filières jihadistes franco-belges au centre de l’enquête

Salim Jreissati, ancien ministre. «Les options du Hezbollah seront renforcées»

Jihad international. Al-Nosra change de nom, mais quid de l’idéologie?

Laisser un commentaire


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.