Aoun optimiste, Frangié persévère
Un vent d’optimisme souffle sur Rabié et les milieux du général Michel Aoun, qui se mure dans son mutisme, sont confiants en son accession à Baabda, considérant les données suivantes: l’ouverture de l’Arabie sur Aoun, l’accord pétrolier avec Nabih Berry, l’attitude favorable à Aoun de Walid Joumblatt, le débat qui a lieu au sein du Moustaqbal et les dates butoirs pour l’élection présidentielle fixées par le président Saad Hariri et le ministre Nouhad Machnouk.
Cela sans miser, à l’instar des adversaires, sur les développements extérieurs, ajoutent les milieux du CPL. En revanche, le candidat Sleiman Frangié ne semble pas atteint de lassitude, bien que la courbe des chances aounistes soit à la hausse. Les proches de Bnechaï sont convaincus que le parcours du général à Baabda est jalonné de mines qui peuvent lui exploser à la figure à tout moment.
Non aux candidats éternels
Une rencontre entre le député-candidat Sleiman Frangié et un cadre supérieur du Hezbollah dans la banlieue sud, il y a quelques semaines, n’aurait abouti à aucun résultat, comme le révèle une source du Nord. Frangié a perçu que l’appui du parti chiite au général Michel Aoun était ferme et inflexible. Par conséquent, rien ne présage une élection présidentielle imminente, ajoute la source, c’est pourquoi il faut mettre un terme à ces candidatures à durée illimitée et considérer plutôt celle d’un candidat non inclus dans la liste des quatre de Bkerké. Sinon la présidentielle au Liban restera suspendue ad vitam æternam et toujours liée aux ambitions et intérêts régionaux.
Rencontre Roukoz-FL
Série de rencontres, dans un climat qualifié de positif, entre le général Chamel Roukoz et un haut responsable des Forces libanaises (FL). Alors que le cas Roukoz s’impose progressivement dans le cercle chrétien et surtout dans les coulisses du Courant patriotique libre (CPL), les Forces libanaises semblent vouloir dire que leur approche du général Roukoz n’est pas du tout négative. Même les propos sur le Dr Samir Geagea attribués au général à la retraite ne sont pas perçus négatifs. Les FL tiennent à traiter avec lui de façon positive au même titre que tout leader aouniste.
Parallèlement, Maarab observe avec intérêt les tiraillements au sein du CPL et dit miser sur la sagesse de Michel Aoun et le courage de Gebran Bassil pour contrôler la situation.
Entente gazière: Berry commente
Commentant les déclarations critiques, formulées par certains à l’encontre de l’entente sur le dossier des hydrocarbures entre lui et le général Michel Aoun, le président Nabih Berry s’est interrogé: «Ceux qui nous attaquent sont ceux-là mêmes qui nous invitaient à conclure un accord avec Aoun. Maintenant, ils nous accusent de vouloir nous partager les quotes-parts. Même si, hier, nous avions élu un président, son mandat aurait expiré avant les sept ans nécessaires pour le début de l’extraction des ressources énergétiques». Berry se dit étonné de la réaction du président Tammam Salam qui «avait encouragé la conclusion d’un accord avec Aoun». Abordant l’attitude du ministre Nouhad Machnouk, le président de l’Assemblée n’a pas hésité à dire: «Le problème avec certains ministres, c’est qu’ils exercent les spécialités des autres».
Les prévisions du bey: Trump président
Walid Joumblatt redoute que le règlement de la crise présidentielle se prolonge jusqu’au printemps, jusqu’à ce que le nouveau locataire de la Maison-Blanche installe sa nouvelle Administration. D’après les données en sa possession et sa lecture des faits, c’est Donald Trump qui sera élu. Le Brexit, d’après le député, est un indice qui va dans ce sens. Ce n’est pas sans inquiétude que Joumblatt fait remarquer que la conjoncture en Syrie est favorable au président Bachar el-Assad, révélant des visites effectuées à Damas par des responsables sécuritaires italiens et allemands, ainsi que par une délégation européenne… Ce qui prouve que les conditions exigées par le régime d’Assad pour une coopération sécuritaire avec les Européens sont exaucées graduellement. Il n’est pas exclu que le dialogue sécuritaire évolue en dialogue politique, rapportent les visiteurs de Moukhtara citant le propriétaire des lieux, celui-ci prévoit une modification favorable à l’axe irano-russe du rôle régional de la Turquie.
Echéances impérieuses
Le début du Ramadan 2017 est prévu au mois de mai, ce qui portera les autorités à rapprocher l’organisation des législatives d’au moins 20 jours, c’est-à-dire à la fin du mois d’avril, sachant que le délai fixé pour la convocation du corps électoral est de 90 jours avant l’ouverture des urnes. Si l’on admet que l’ouverture de la session extraordinaire de la Chambre, consacrée à l’étude du budget, se déroulera en janvier 2017, cela signifie qu’il sera impératif d’élire un nouveau président ou d’adopter la réforme électorale au cours de la session ordinaire qui commence à la mi-mars.
Les échéances sont pressantes, dit-on du côté de Rabié, et la perspective est claire: si la vacance présidentielle se prolonge, et si la loi électorale ne voit pas le jour… l’inconnu nous guette. La boussole du président Nabih Berry conforte cette théorie. Si on conserve la loi de 1960, il faut s’attendre à une révolution populaire, a-t-il déclaré, et le refus du package deal global risque de nous entraîner à la constituante.
Mokbel préfère Kahwagi
Le ministre de la Défense, Samir Mokbel, aurait opté pour une deuxième prorogation du mandat du général Jean Kahwagi, faisant fi des contestations du CPL et en dépit de la menace proférée par son chef, Gebran Bassil, de transformer le gouvernement en cabinet d’expédition des affaires courantes. Au sein du parti aouniste, les avis sont partagés sur la question:
Le premier camp estime que le nouveau commandant en chef de l’armée, quel qu’il soit, ne pourra pas demeurer à son poste si jamais un nouveau chef d’Etat est élu. Il est donc inutile de mener une bataille dans ce but au sein du pouvoir exécutif, en l’absence d’un consensus sur un successeur à Kahwagi.
Le deuxième camp préfère remplacer Kahwagi, même s’il faut se battre pour y parvenir, en brandissant la menace de suspendre la participation du CPL au Conseil des ministres sans démissionner pour autant.
Bassel Houjeiry menacé
La tension est à son paroxysme à Ersal après la propagation d’informations sur une liste, qui remonterait à plus d’un mois, de personnes ciblées dans le village, sans compter les menaces reçues par le président de la municipalité, Bassel Houjeiry, il y a deux semaines, lorsqu’il a annoncé son intention, pour des raisons sécuritaires, de prendre des mesures restrictives sur le terrain, dont l’application d’un couvre-feu sur les ressortissants syriens, sachant que le village compte quelque 90000 déplacés.
A l’heure où les institutions étatiques sont absentes de Ersal, les habitants craignent que l’interdiction de circuler la nuit pour les Syriens ne soit pas appliquée, les agents municipaux n’étant pas armés, ne disposent d’aucun moyen pour protéger la population. Le chef de la municipalité est présent dans l’ancien bâtiment municipal, sis au centre du village, et n’ose même pas transporter ses bureaux au nouveau bâtiment limitrophe du regroupement des camps des réfugiés!
L’implantation fait son chemin
Des diplomates occidentaux ont informé les autorités libanaises que leurs pays n’étaient pas disposés à négocier l’établissement de zones de sécurité à l’intérieur du territoire syrien pour l’accueil des déplacés. «Il n’y a pas de région sûre en Syrie, insistent-ils. Il est donc impossible de transférer des dizaines de milliers de Syriens vers des zones qui pourraient être touchées par la guerre. Cette option sera possible lorsqu’on aboutira à un règlement définitif de la crise syrienne». Ce qui signifie que la boule de feu doit demeurer au Liban et que l’implantation sera un fait accompli, avec le temps. Même si la naturalisation ne se fait pas de façon légale, la courbe démographique jouera en faveur des sunnites face au Hezbollah et aux chiites… Pour ce qui est des chrétiens, certaines parties occidentales les encouragent à prendre le chemin de l’immigration. Au cours du Sommet arabe, Tammam Salam n’a pas réussi à convaincre l’Arabie saoudite d’élaborer une formule claire pour la création d’une commission arabe qui œuvrerait à la création de zones d’accueil pour les réfugiés en territoire syrien, rapportent certaines sources. De plus, son appel à la mise sur pied d’une caisse arabe, pour renforcer les capacités des pays d’accueil et améliorer les conditions de vie des réfugiés, n’a pas eu d’écho. Tout cela alimente les craintes sur les intentions réelles de Riyad à l’égard de la scène libanaise, et sur l’éventuelle reproduction du scénario de Bahreïn où 120000 sunnites ont été naturalisés en l’espace de dix ans.
Jirair Sefilian: le rebelle libano-arménien
Le groupe armé du Libano-Arménien Jirair Sefilian, qui a occupé le bâtiment de la police dans la capitale arménienne, Erevan, pendant deux semaines, bénéficiait du soutien des Américains, selon des rapports diplomatiques. Les éléments armés avaient réclamé la démission du président de la République, Serge Sarkissian, et la libération de Jirair, chef du Parlement fondateur arrêté en juin. Celui-ci devant répondre à des accusations de détention d’armes illégales, de tentative d’occupation de bâtiments officiels et de radios. L’objectif derrière les protestations consistait à perturber la stabilité pour préparer la voie à une «révolution colorée». Ce soulèvement renverserait le régime de Sarkissian qui refuse de s’engager dans la stratégie de l’Otan dans le Caucase et la mer Caspienne. Les combattants s’étaient rendus aux autorités, le 31 juillet, après une prise d’otages qui s’est soldée par la mort d’un policier. L’épouse de Sefilian, Nanour Parseghian, travaille à l’ambassade du Liban en Arménie. L’homme, ex-membre du Tachnag (Parti révolutionnaire arménien), avait quitté le Liban au milieu des années 90 pour participer à la guerre de Nagorny/Karabakh contre l’Azerbaïdjan. Aujourd’hui, il mène un mouvement d’opposition extrémiste en Arménie.
Les Américains frapperont-ils le Hezbollah?
Commentaires ironiques et critiques sur les réseaux sociaux du Washington Post à la suite de la publication d’un article appelant l’Administration américaine à frapper le Hezbollah. Certains ont mis en doute l’intention de l’auteur, qui veut entraîner les Etats-Unis dans de nouveaux conflits, et ont vu l’ombre du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, se profiler derrière cet article. Quelques commentateurs ont accusé l’Etat hébreu d’exercer des pressions sur les responsables à Washington, pour qu’ils attaquent le parti chiite libanais impliqué en Syrie, et affirmé qu’il était impossible de connaître la vérité à travers les grands médias.
Les drones du Hezbollah à Alep
Le film diffusé par le «groupe d’élite» du Hezbollah est venu confirmer les informations propagées le 9 août concernant l’apparition d’armes nouvelles entre les mains des combattants du parti sur le front d’Alep. Armes susceptibles de renverser l’équilibre des forces. Selon les experts, les drones utilisés pour le pilonnage des bases terroristes dans le village de Khalsa, dans le rif sud d’Alep, constituent un développement tactique de grande importance. Ils ajoutent que Tel-Aviv, qui intervient de tout son poids pour attiser le feu syrien, a senti la puissance des obus lâchés par ces avions. Les bombardements aériens avaient ciblé des bâtiments fixes, des véhicules mobiles et des groupes. Le général Amos Yadlin, directeur du Centre de recherches de la Sécurité nationale israélienne, a déclaré, il y a quelques jours, que «le Liban constitue une plaie profonde pour Israël. Nous avions le sentiment que le facteur temps jouerait en notre faveur et que le Hezbollah serait finalement liquidé. Mais telle n’est pas la situation».