Magazine Le Mensuel

Nº 3088 du vendredi 6 avril 2018

à la Une Banque

Banques, assurances et TPME. Une relation d’alliés

Combien de dirigeants se plaignent que les relations entre leurs banques et leur entreprise sont difficiles? Et pourtant, en respectant des règles simples, il est simple de s’en faire des alliés précieux.

Que les entreprises fassent appel aux banques pour financer leurs investissements est une mauvaise stratégie, même si elles disposent d’une trésorerie importante. Recourir à elles dans l’urgence pour financer un découvert imprévu est également une solution inappropriée. Bien comprendre leurs mécanismes décisionnels est un grand atout pour négocier avec elles. Avoir de bonnes relations avec les banques est stratégique pour l’entreprise. Les banques sont des acteurs essentiels de l’économie. Leur rôle consiste à financer les besoins en investissements matériels ou immatériels à moyen et long termes, les besoins en fonds de roulement, les besoins à court terme de l’entreprise ainsi qu’à fournir un certain nombre de services. Les banques sont des fournisseurs particuliers par la matière qu’elles proposent à leurs clients, mais également des commerçants très classiques dans leur mode de fonctionnement.
La théorie économique souligne le lien qui devrait, en théorie, unir établissements bancaires et petites entreprises. Toutefois, un effort insuffisant d’acquisition d’informations de la part des banques peut conduire à un rationnement «aveugle» au détriment principal des PME. En améliorant la connaissance que peut avoir la banque de ses clients, la relation de la clientèle permet d’atténuer les répercussions néfastes des asymétries du marché du crédit.

Relation indispensable
Faire appel à une banque pour une entreprise est incontournable. En effet, lorsque vous créez votre entreprise, lorsque vous avez besoin de financement ou tout simplement pour la gestion quotidienne de celle-ci, la banque est un interlocuteur privilégié. D’ailleurs, si vous créez votre société, vous devez obligatoirement déposer le capital à la banque. Cette dernière vous délivre une attestation de dépôt de capital qui vous permet ensuite de demander l’immatriculation de votre entreprise au Registre du commerce et des sociétés. La banque vous demandera des projets de statuts et parfois un business plan pour l’ouverture d’un compte professionnel. Par ailleurs, elle peut vous apporter un vrai conseil. Evidemment, la banque est commissionnée, le conseil qu’elle vous apporte peut être biaisé. Mais elle sait que pour fidéliser ses clients, elle doit être capable de les conseiller au mieux. Si elle veut les garder en tant que clients c’est dans son intérêt que l’entreprise perdure et prospère. L’ouverture d’un compte professionnel n’est pas obligatoire pour une entreprise individuelle puisque le patrimoine personnel et professionnel est confondu. Mais en pratique, il est fortement conseillé d’ouvrir un compte professionnel. Ainsi, il permet de mieux gérer son entreprise mais également de bénéficier des services et des conseils de la banque s’occupant de professionnels. Alors que si vous n’avez qu’un compte personnel, vous ne pourrez bénéficier des offres dédiées aux clients professionnels, comme certains prêts dont les taux sont inférieurs aux crédits personnels, ou encore une autorisation de découvert adaptée à l’activité. La plupart des banques imposent l’ouverture d’un compte professionnel aux entreprises individuelles.   

Centre de profits
Le financement des entreprises constitue une part primordiale de l’activité des établissements financiers (près de la moitié des crédits octroyés aux entreprises). Cependant, l’accès au crédit n’est pas le même pour toutes les entreprises. Avec les grandes sociétés, les banques vont au-delà de l’octroi de crédit pour réaliser des prestations de conseil, des montages financiers, des opérations sur les marchés. A l’inverse, pour les petites entreprises, le financement peut s’avérer plus difficile, en particulier pour les TPE. Les TPME constituent l’extrême majorité du tissu entrepreneurial au Liban. Elles enregistrent même des taux de valeur ajoutée supérieurs à la moyenne de l’ensemble des entreprises mais elles ne peuvent accéder aux marchés pour se financer directement car trop petites; d’où l’enjeu crucial que comporte la relation avec les banques. Les sources de financement externes des TPME varient entre les crédits bancaires (y compris les crédits spécialisés) et, pour nombre d’entre elles, l’appel à des investisseurs à travers les montages réalisés par les fonds de capital investissement. Là réside le savoir-faire des banques libanaises.
 
Bank Audi: SME Banking
Les petites et moyennes entreprises (PME) jouent un rôle vital dans l’économie et constituent la pierre angulaire du développement économique, notamment dans les marchés émergents, et plus particulièrement au Liban. En effet, les PME, qui représentent 90% des entreprises au Liban, contribuent à procurer 800 000 emplois, ce qui équivaut à 82% des opportunités d’emploi en-dehors du secteur public, souligne Hassan Sabbah, directeurs des services bancaires aux PME à Bank Audi. Le professionnel ajoute qu’il est important de noter que les besoins de ces entreprises ne sont pas pris en charge séparément par les banques au Liban, et ce pour différentes raisons, surtout le manque d’information sur elles, les risques de crédit élevés, et les obstacles d’ordre organisationnel. Par ailleurs, et d’un point de vue propre aux PME, le coût élevé des transactions bancaires est une des principales raisons pour lesquelles ces compagnies tendent à ne pas traiter avec les banques.
Qu’a fait Bank Audi pour soutenir les PME? C’est au cours du quatrième trimestre de 2016 que la banque a lancé sa ligne de métier consacrée aux PME en tant que segment séparé. «Dans le cadre de ce nouveau métier, nous avons développé plusieurs aspects qui s’adressent aux préoccupations des PME et aux défis auxquelles elles font face, à savoir l’accès au financement, le facteur de proximité et les longs processus, explique M. Sabbah. L’aspect financement s’est vu traiter par l’intermédiaire d’un vaste éventail de solutions taillées sur mesure et consistant en des prêts et des facilités de nature différente, le tout conçu de façon à répondre aux besoins d’affaires de ces entreprises: financer leurs frais professionnels, soutenir leurs plans de croissance, ou les aider à faire des économies sur leurs transactions bancaires journalières. Par ailleurs, les programmes de prêts proposés aux PME n’exigent, dans certains cas, pas de garantie pour des montants n’excédant pas 150 millions de L.L. ou 100 000 $».
Pour pallier au problème des longs processus, celui de la banque a été simplifié et raccourci de sorte à prendre en charge les besoins de ces entreprises le plus efficacement possible, ajoute-t-il. Pour le facteur proximité, le personnel hautement qualifié du large réseau d’agences de Bank Audi est à la disposition de toute PME intéressée. Mais pour plus d’efficience, la banque a mis en place des centres d’affaires consacrés à ces entreprises dans toutes les régions libanaises. «Depuis le lancement du SME Banking de Bank Audi en septembre 2016, et grâce aux efforts déployés à ce niveau, 6 000 clients ont été servis, dont 60% ont pu bénéficier de notre offre aux PME, notamment nos programmes de prêts pour développer, agrandir ou préserver leurs entreprises, déclare M. Sabbah. Aujourd’hui, la part des PME dans le total des crédits accordés au Liban est de 16%, le double de la moyenne régionale (fixée à 8%), mais un taux encore bien éloigné de la moyenne de 26% propre aux pays développés. Cela, ajouté à l’ultime objectif de soutenir l’économie, vient accentuer la volonté de Bank Audi d’aider les PME à grandir et à garantir leur continuité», conclut-il.

Blom Bank: croissance exponentielle
«Les prêts aux TPME représentent 19,7% des prêts octroyés par notre banque en 2016, les principales caractéristiques de ces prêts se résument par un risque dilué ainsi que des marges plus avantageuses en ce qui concerne le pricing», déclare Charles Haddad, directeur des relations avec les PME. Le volume de ces prêts augmente auprès des banques libanaises, Selon lui, vu la nature de ces placements à risque modéré et à rendement intéressant, comparé aux autres alternatives de placement qui, durant les années 2011 jusqu’à ce jour, et à la suite du taux directeur infligé par la FED avoisinant la barre des 0%, les rendements sur placements auprès des banques correspondantes ou même sur les bons de Trésor souverains ont été limités. Donc, la tendance pour l’octroi des prêts aux TPME est en croissance exponentielle mais ne représente toujours pas le centre de profit initial.
Répondant à une question sur la stratégie particulière de Blom Bank pour le financement des TPME qui permet une prise de risque minime pour les deux parties à savoir l’établissement de crédit et de l’entreprise, Charles Haddad souligne que Blom Bank est connue pour ses niveaux de liquidités très élevés. Avant 2011, date de création du département PME, notre banque s’investissait rarement dans les prêts aux TPME. Ce changement majeur de politique a augmenté considérablement la part de BLOM dans ce segment, par les divers services offerts notamment les prêts subventionnés, soft loan, Credoc, etc. Ce qui a en parallèle abouti au cross-selling des produits bancaires Retail. «Blom Bank a constamment investi dans ce segment. Elle tient toujours à agrandir sa part de marché en proposant perpétuellement de nouveaux produits et solutions en se basant sur notre expérience de 2011 jusqu’à ce jour qui se manifeste par un bon rendement et des impayés négligeables», ajoute M. Haddad.
A la lumière du dernier reportage de Bloomberg sur la situation financière en crise au Liban, le secteur bancaire a-t-il pris des mesures hors pair concernant le financement des TPME nécessairement devenus encore plus fragile? Le directeur des services avec les PME à Blom Bank précise que «la situation globale au Liban, a toujours été instable. Notre banque s’est toujours adaptée à ces changements». Le financement des entreprises dépend d’un dossier qui reflète la situation financière de la compagnie en question ainsi que les garanties proposées. Tant que la situation est favorable et le niveau d’endettement de l’entité en question demeure acceptable, Blom Bank maintiendra son activité de crédit. Ainsi, la banque contribuera à la réussite du business de l’entité débitrice tout en assurant la sécurité au déposant.

AXA ME protège l’entreprise
AXA Middle East vous offre un plan global pour le PME. Le produit d’AXA ME dédié aux PME vous permettra de protéger et de maintenir votre bureau d’affaires.
Cette couverture complète contribuera à l’épanouissement de votre entreprise. Qu’il s’agisse d’un magasin de vente de chaussures, de vêtements ou de fournitures, cette police est tout ce qu’il vous faut pour être protégé. Elle couvre l’incendie (bâtiment et contenu) et autres risques similaires; le vol (contenu) et le vol à main armée ; la responsabilité civile (dommages matériels et corporels) et les accidents des employés au milieu de travail. Quant à l’assurance de responsabilité civile, elle couvre deux types de dommage: corporels et matériels découlant de l’exploitation de votre entreprise. L’objectif de cette assurance est de protéger les tiers, vos clients et visiteurs. Pour ce qui est des dégâts matériels, AXA ME couvre les domaines suivants:
● L’incendie et les risques alliés: les actes malicieux, les grèves, les émeutes et les mouvements populaires résultant d’actes volontaires et conscients de votre personnel ou de toute personne tierce.
● Le vol (contenu) et cas de vol à main armée.
● Les catastrophes naturelles, le bris de machine, la détérioration du stock.
Pour les dommages corporels sont couvertes:
● Les accidents causés aux employés au milieu du travail.
● Les actions en justice, les investigations nécessaires et les dommages et intérêts.
En cas d’action en dommages contre vous, l’assurance de responsabilité civile couvre: les frais d’investigation et d’avocat de la société comme l’aide juridique par un avocat, en cas d’action en justice résultant d’une responsabilité couverte.
AXA ME a conclu son premier partenariat stratégique avec la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Tripoli.
Ce programme sur l’assurance des PME s’intitule «Nous protégeons votre entreprise». Il prévoit de petites primes, une couverture globale, sachant que les sinistres subis par les PME les affectent de plein fouet alors que ceux des conglomérats sont en général d’être mieux absorbés.

Liliane Mokbel

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