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Nº 3090 du vendredi 1er juin 2018

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Routes, eau, télécoms, ports, aéroports. Les projets prioritaires

Plus de 250 projets sont prévus par le gouvernement dans le cadre de son Plan national d’investissements en infrastructures, établi pour stimuler l’économie et redresser le pays à tous les niveaux.

Une cinquantaine d’Etats et d’organisations internationales se sont mobilisés pour aider le Liban à financer son plan pluriannuel (2018- 2030) de développement. La délégation libanaise conduite par Saad Hariri avait présenté au cours de la Conférence Cedre, le 6 avril, la première étape du Plan national échelonné sur 12 ans, avec une enveloppe totale de 23 milliards de dollars. Le premier cycle du programme, s’étalant entre 2018 et 2022, prévoyant un coût total de 10,8 milliards de dollars, comprend plusieurs projets initiés avec le secteur privé, et concerne principalement les secteurs des transports, de l’électricité, de l’eau, de la gestion des eaux usées, des télécoms, du traitement des déchets solides, ainsi que de la culture et du tourisme. La phase II s’étend entre 2022 et 2026, avec des fonds de 7 milliards USD.

Réformes indispensables
Les réformes que le Liban devra adopter ont été aussi exposées à CEDRE ainsi que sa vision économique globale, dont la réforme de l’électricité, à travers la suppression de la subvention des prix, qui se traduirait par une hausse des tarifs. D’autres réformes budgétaires sont envisagées, telles l’abolition des subventions des prix de l’essence et l’augmentation une nouvelle fois de la TVA, ainsi que des mesures de lutte contre la corruption.
Plusieurs projets présenteraient une nécessité pour le Liban et un intérêt certain pour les investisseurs. Parmi eux, l’agrandissement de l’aéroport de Beyrouth, la construction de l’autoroute Khaldé-Nahr Ibrahim (avec péage), la construction de deux centrales électriques (voir page 20) et la création d’un centre national de données.

Ports et aéroports
Le nouveau plan d’expansion de l’aéroport international de Beyrouth permettra d’accroître sa capacité d’accueil de 6 millions de passagers actuellement à 8 millions. Il prévoit la construction de nouveaux hangars, ainsi que des travaux supplémentaires pour améliorer l’infrastructure, avec de nouvelles techniques pour les chariots et les points de sécurité, ou encore des améliorations sur les routes menant à l’aéroport. Le coût prévu pour ce projet est de 500 millions dollars. Cette première phase fait partie d'un plan à long terme visant à augmenter la capacité d’accueil à 20 millions de voyageurs par an. En parallèle, une réhabilitation de l’aéroport René Moawad (Kobeiyat) est prévue, afin de contribuer à l’essor économique d’une des régions les plus pauvres du pays. Cela pourrait contribuer à une diminution du trafic routier, avec la programmation de vols internes. Le port de Jounié et la construction d'un port à Saida pour remplacer la plateforme actuelle, devenue vétuste, sont également prévus.

Autoroutes
Parmi les projets jugés prioritaires, une autoroute avec péage de 38 km reliant Khaldé à Nahr Ibrahim, avec des tunnels, des viaducs, des ponts, des routes, dans le but de régler le problème du trafic intense dans ces régions, de créer des opportunités de travail et de réduire la facture de consommation du fuel. Le montant prévu pour l’exécution de ces travaux est de l’ordre de 2,8 milliards $.

Télécoms
Dans le secteur des télécoms, plusieurs projets sont listés en vue de la création d’un Centre national de données, qui nécessite une importante infrastructure: optimiser l’Internet, la Submarine Line,
le Spectrum Analysis, la Cyber écurité. Les sommes annoncées pour les différents projets dans ce secteur sont de 700 millions de dollars.

Eau
Dans le secteur des ressources hydrauliques, la construction d’un barrage sur le fleuve de Nahr el-Bared afin d'alimenter en eau Tripoli, Minnyé et Akkar est au programme. Dans ces régions, le déficit dépasserait 47% des besoins. L’objectif est aussi d’améliorer les situations sanitaire et sociale, et de sauvegarder l’eau pour assurer une ressource continuelle. Le coût total de ce chantier s’élèverait à 300 millions $. Un autre projet prévoit la construction d’un barrage à Aïn Dara-Azzounié (Aley) pour assurer la fourniture en eau de 66 villages du Mont-Liban et combler un manque de 64% (115 millions $). Un troisième barrage est prévu à Maaser el-Chouf visant à alimenter en eau 25 localités dans le caza du Chouf pour un coût total de 87 millions de dollars. Le nouveau gouvernement pourra-t-il relever tous ces défis et finaliser tous ces chantiers pour rénover l’état de l’infrastructure et lancer un programme économique pour les années à venir ?

Arlette Kassas
 

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