Le Syndicat des Enseignants de Yoga au Liban (SYTL), en partenariat avec l’USEK, organise, le 5 octobre, le colloque Yoga pour Tous. Carla Moukarzel, présidente du Syndicat, explique cette discipline qui compte de plus en plus d’adeptes.
«Le yoga, en sanskrit, signifie union, soit l’union du corps et de l’esprit, pour atteindre un bien-être». Carla Moukarzel, présidente du Syndicat des enseignants de Yoga au Liban nous parle du colloque en insistant sur la notion de «paix intérieure qui offre un espace où chacun rentre dans sa propre spiritualité». Durant ce colloque, qui se tiendra de 14h à 19h30, prendront la parole d’éminents académiciens libanais et français, des philosophes, des religieux… à l’instar du vice-recteur Père Jean Akiki, d’Isabelle Morin-Larbey, Gisèle Siguier-Sauné, Jad Hatem…
L’objectif est d’«expliciter les véritables fondements intellectuels, historiques, philosophiques et éthiques du yoga, afin d’éviter toute polémique qui pourrait advenir». Comme celle qui a eu lieu l’année dernière. «Le yoga a fleuri ces dernières années, affirme Carla Moukarzel, et il se peut qu’il y ait, en chemin, des déviations, car il n’y a pas de cadre». C’est ce que tente de faire le syndicat depuis sa création, en 2016, en entourant les enseignants stagiaires, en leur assurant une formation complète et continue, en organisant des colloques, des séminaires, des conférences… Mais les défis et les problèmes sont nombreux sur le terrain et le travail est de très longue haleine.
Enseignante de yoga depuis 1999, au bout de 4 ans d’études, diplômée de l’Ecole française de Yoga de Paris, Carla Moukarzel estime «qu’on ne peut être dans une transmission d’une philosophie, d’une discipline aussi profonde, aussi ancienne qui a pu traverser tous ces siècles, en quelques mois d’apprentissage». Une discipline qui n’est pas appelée à être figée, mais «à s’adapter à l’évolution de l’être humain tout en gardant ses constantes, ses 8 piliers».
«L’homme du XXIe siècle a faim de cette spiritualité, qui lui donne une dimension autre. Après l’ère de l’attitude matérialiste, nous étions devenus comme des robots. Or, nous sommes tous en quête de liberté. Le yoga intervient comme une des voies de retour vers soi, de communion, de communication, non pour nous isoler, mais pour nous ouvrir à l’autre dans sa différence… Le yoga me place dans une attitude de dépouillement, de discernement pour que je me recentre, que je puisse être dans une certaine vérité et m’épanouir». Le Syndicat est donc là pour que le yoga soit une véritable profession. «Être enseignant, c’est avoir aussi une responsabilité. Ce souffle ou pranayama nous est offert par le Créateur… Le yoga, on le pratique au sol, devant notre propre Soi, en toute humilité».
Encadrement nécessaire
Carla Moukarzel insiste sur la nécessité d’être dans une situation de dialogue continu, de totale ouverture de l’esprit, afin de sauvegarder une image juste du yoga. «C’est une discipline qui commence à grandir, et l’encadrement est devenu nécessaire». Il faut donc «chercher un bon enseignant, avec une personne à l’écoute et un nombre d’années de pratique pour être dans une véritable transmission de cette philosophie ancienne». Le yoga diffère d’une discipline sportive. «Il faut rester vigilant: les postures ne sont qu’un élément du yoga. On ne fait pas de yoga, on est dans un état de yoga. Le yoga est un chemin qui mène vers un état de bien-être, c’est passer du verbe avoir au verbe être».
Nayla Rached