Peut-on concevoir un Liban sans francophonie? Que ce soit au niveau linguistique ou au niveau de la diversité culturelle, de l’éducation, du développement durable, de l’égalité des sexes, de la paix, de la démocratie, ou des droits de l’Homme, la francophonie est ancrée dans la vie des Libanais.
Loin d’entrer dans les chiffres et les pourcentages au niveau de la francophonie scolaire et universitaire ou de l’aménagement linguistique au Liban, il faut avouer que le français est une langue aimée par les Libanais francophones ou même par ceux qui ne le sont pas.
Au niveau culturel, les évènements francophones, essentiellement initiés par la mission culturelle française au Liban, sont nombreux et attirent un public francophone nombreux.
Le paysage médiatique francophone n’en est pas moins important. Trois grands titres de la presse écrite: un quotidien, L’Orient le Jour, et deux mensuels, Magazine et le Commerce du Levant.
Les radios francophones dont Radio Liban, Light FM et Nostalgie font un très bon audimat.
Les démarches entreprises par les institutions publiques libanaises au niveau des partenariats avec des institutions françaises démontrent l’attachement du secteur public à la francophonie.
Le ministère de l’Information a poussé loin en mettant en place un nouveau poste, celui de conseiller francophonie, pour prouver l’importance qu’il accorde à l’espace francophone.
L’ouverture d’un bureau de l’OIF à Beyrouth, après Tunis, contredit tous les propos concernant une éventuelle régression de la francophonie dans le pays.
Au niveau de la littérature, les écrivains francophones libanais comme Salah Staitié, Amine Maalouf, Andrée Chédid, Georges Corm et d’autres ont marqué la littérature française par leurs ouvrages.
Le monde serait triste sans la francophonie, le Liban le serait plus.
La francophonie est une cause sublime que nous devons défendre avec acharnement.
C’est un mode de vie, une ouverture aux cultures et aux civilisations, c’est le système bureaucratique français que le Liban adopte toujours, c’est l’architecture française, la gastronomie française, les bistrots de Beyrouth. La francophonie c’est Beaudelaire, Verlaine, Zola, et Flaubert qui font partie du programme scolaire, c’est Aznavour, Brel et Piaff dont les chansons sont imprégnées dans la mémoire des Libanais, c’est Beyrouth et ses rues aux noms français…
Arrêtons donc de faire des statistiques sur la primauté de l’anglais sur le français et pensons à cette francophilie diagnostiquée chez la majorité des Libanais.
A ceux qui sèment le doute dans les esprits je dis: les Libanais étaient d’ardents bâtisseurs de la francophonie et en resteront les fervents défenseurs.
Elissar Naddaf Geagea
Conseillère du ministre de l’Information
pour les médias francophones