Deuxième branche offrant le plus grand nombre d’opportunités de travail après la fonction publique, dépassant ainsi les autres secteurs économiques, l’industrie attire aujourd’hui beaucoup de jeunes.
Il représente 13,6% du PIB (Produit Intérieur Brut) et emploie près de 140 000 personnes, soit l’équivalent de 25% de la population active au Liban: il s’agit du secteur industriel libanais qui fait désormais intrusion dans les universités. Les formations qui y sont assurées répondent aux trois éléments-clés autour desquels tourne tout secteur industriel:
● Inventer;
● Fabriquer;
● Commercialiser les biens de consommation et les équipements de la vie quotidienne.
Que serait un pays sans industrie? Quel aurait été le sort des transports, de l’informatique, des vêtements, des sources d’énergie…, surtout lorsque l’on sait que ce secteur aura toujours besoin de 80 000 à 100 000 personnes par an jusqu’en 2022. Rencontre avec Mireille Kallassy, responsable pédagogique du Master en technologie industrielle, à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth.
Comment percevez-vous l’état actuel du secteur industriel au Liban?
Le secteur industriel actuel au Liban stagne en raison de la situation socio-économique du pays. Son développement à l’échelle nationale est également inconsistant à cause de la crise à laquelle le Liban est confronté.
En quoi consistent les formations relatives à ce secteur? Quels sont les enjeux d’une telle formation?
Dans une industrie, il y a plusieurs départements: le département de la production, de la gestion de la qualité, de la chaîne d’approvisionnement, du marketing, de la gestion,
des ressources humaines, de la recherche et du développement, etc. Ainsi, le secteur industriel recrute des personnes aux profils variés: des ingénieurs, des scientifiques, des responsables marketing, des gestionnaires, des responsables qualité… Toutefois, les formations doivent être suffisamment prévisibles, ouvertes à tout changement et attentives au développement et aux enjeux socioéconomiques pour répondre, au mieux, aux besoins évolutifs du secteur.
Comment évaluez-vous le degré d’adéquation entre la demande et les filières proposées?
Il y a une saturation du marché du travail actuel. Des formations nouvelles avec des profils qui sortent du classique sont nécessaires afin de créer du changement, du développement et, par conséquent, de nouvelles opportunités de travail. Former des personnes capables d’innover, de trouver des solutions aux problèmes auxquels font face les industriels, des personnes qui comprennent le langage de tous les départements de l’industrie est nécessaire afin d’amorcer le développement et l’innovation dans le secteur industriel. Les objectifs suivants devraient figurer dans le cadre de toute structure académique relative aux formations en industrie:
● Bénéficier d’une synergie entre l’industrie locale et l’université;
● Avoir une réponse directe aux besoins et exigences de l’industrie locale et régionale;
● Mettre en œuvre des compétences: dans les différents domaines de l’entreprise industrielle libanaise, afin de développer des outils utiles pour améliorer les procédés de production mis en place et surtout pour les optimiser; dans les différents départements de l’industrie notamment les départements de qualité, recherche et développement, production et management.
● Préparer les étudiants à devenir de futurs entrepreneurs industriels.
On parle aujourd’hui de l’émergence de l’«industrie du futur». Que signifie cela? En quoi constitue-t-elle une opportunité pour l’industrie libanaise?
L’échange d’informations par voies numériques et l’accès aux données ont beaucoup influencé le secteur industriel. L’industrie du futur consiste principalement en des machines capables d’échanger des informations et de former des systèmes autonomes. Le progrès technologique accélère cette transformation. Avec des capteurs plus petits et mieux connectés, des réseaux de communication plus développés, des processeurs rapides avec une capacité de mémorisation importante, une nouvelle dimension s’offre au secteur industriel. L’industrie du futur ou industrie 4.0 est basée principalement sur le numérique qui révolutionne ce secteur et qui est à l’origine de nouveaux modèles commerciaux.
Conditions d’admission
Les conditions diffèrent d’une spécialité à l’autre, parfois d’un établissement à l’autre. Assurez-vous que votre dossier est complet (diplômes, bac, relevés de notes, lettre de motivation, formulaires administratifs…) et veillez à retenir les délais pour l’inscription. Vous pourrez éventuellement être appelés à un entretien oral et, dans certains cas, à des tests écrits de connaissance générale.
Un secteur aux multiples branches
Une formation en industrie peut toucher à de multiples domaines. A vous de choisir. Il peut s’agir du domaine de la santé, de la chimie, du luxe, des transports, de l’énergie, de l’électronique, de la mécanique ou encore de la métallurgie. Toutes les spécialités n’existent pas encore au Liban. Dans ce cas, un séjour à l’étranger s’impose: universités, centres de formation professionnelle, écoles d’environnement, écoles d’agronomie, écoles d’ingénieurs, écoles d’aéronautique, etc. dispensent toutes les options en matière d’industrie.
Natasha Metni Torbey