Il y a quelques mois, le Pnud et l’Un-Habitat ont lancé, en partenariat avec le Comité de dialogue libano-palestinien, un projet sur trois ans, portant sur l’amélioration des conditions de vie des habitants des camps de réfugiés palestiniens au Liban.
Après la guerre israélo-arabe de 1948-1949, la résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations unies garantit le droit au retour des Palestiniens. Entre-temps, ceux qui ont fui leur pays sont hébergés dans des camps installés dans les pays avoisinants. Pour les aider dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban et en Syrie, un programme de l’Organisation des Nations unies est mis en place: l’Unrwa (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens au Proche-Orient).
Peu après la guerre de 1948, quelque 100 000 Palestiniens ont trouvé refuge au Liban.
L’Unrwa a enregistré, au cours des dernières années, un total de plus de 400 000 réfugiés palestiniens. Toutefois, beaucoup ont quitté le pays, d’autres sont venus s’y réfugier, surtout en provenance de Syrie, du camp de Yarmouk, près de Damas.
Il existe, au Liban, douze camps palestiniens officiels dispersés dans les différentes régions du Nord, du Sud, à Beyrouth et dans la Békaa. Il existe aussi quarante-deux foyers peuplés de réfugiés palestiniens, dont les habitants ne reçoivent l’aide de l’Unrwa que sur les plans médical et éducatif. Certains sont adjacents aux camps officiels, d’autres sont construits sur des terrains appartenant aux municipalités libanaises.
Jusqu’en 2000, les réfugiés palestiniens avaient le droit de posséder une maison au Liban. La loi a été modifiée en 2001. L’article 296 de cette loi prévoit que toute personne qui n’a pas la nationalité d’un pays reconnu ne peut être propriétaire de biens immobiliers au Liban, un tel acte est en contradiction avec les dispositions de la Constitution relatives au refus de l’implantation. Les appartements achetés par les réfugiés avant l’amendement de la loi doivent désormais être enregistrés aux noms de Libanais en cas de décès. Les jeunes Palestiniens ne peuvent pas hériter de leurs parents.
Pendant de nombreuses années, les Palestiniens ne pouvaient travailler légalement dans certains domaines: la comptabilité, le secrétariat… ils ne peuvent être représentants, électriciens, gardes, chauffeurs, cuisiniers ou coiffeurs. Ils n’avaient pas le droit non plus d’être patrons d’entreprises commerciales, ou s’occupant de change, d’or, d’imprimerie, d’édition, de réparation de voitures, d’ingénierie ou de services de santé. Généralement, les Palestiniens peuvent pratiquer la plupart des professions ou posséder leur propre affaire à l’intérieur des douze camps officiels, mais les restrictions s’appliquent partout ailleurs sur le territoire libanais.
L’accès à l’emploi
En juin 2005, le ministre libanais du Travail a proposé des amendements à la loi permettant à des centaines de milliers de réfugiés palestiniens d’exercer certaines professions, mais pas celles qui sont gérées par une coopérative professionnelle (ingénierie, médecine et pharmacie). Toutefois, pour accéder aux professions autorisées, les réfugiés palestiniens doivent être détenteurs d’un permis de travail.
La présence palestinienne au Liban a été source d’inquiétude au fil des ans, et cause directe de deux invasions israéliennes. Aujourd’hui, la situation dans les camps laisse à désirer, cependant, le Comité du dialogue libano-palestinien tente de contourner les difficultés d’ordre social et humain, pour normaliser mieux la situation dans ces camps.
Arlette Kassas
Les camps du Liban
Selon les chiffres officiels, le Liban contient douze camps officiels. Seulement plusieurs milliers de Palestiniens vivent dans des camps non officiels. Burj el-Barajné, Aïn el-Heloué, El-Buss, Wavell, Nahr el-Bared, Chatila, Mar Elias, Miyé Miyé, Beddaoui, Burj el-Chemali, Dbayé et Rachidié. Les camps détruits sont: Dekouané, Jisr
el-Bacha et Nabatiyé.