Nejad, un astronaute?
Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, dont le deuxième mandat prend fin en juin 2013, ne sait pas encore ce qu’il fera à sa retraite. Ceci explique peut-être son désir de vouloir s’enrôler dans le programme spatial iranien pour devenir astronaute, dit-il avant d’ajouter: «Au cours des cinq prochaines années, nous enverrons un homme dans l’espace. Bien que ce soit une entreprise très dangereuse, je suis prêt à me sacrifier et à prendre part à cette expédition». Cette annonce, pour le moins inhabituelle, a fait rire les opposants de Nejad qui sont persuadés plus que jamais que leur président vit dans un monde virtuel.
Saïfallah Ben Hussein mieux connu sous le nom d’Abou Ayyad, est considéré comme le chef spirituel des mouvements salafistes-jihadistes tunisiens. Il vient d’annoncer en grande pompe que des dizaines de jeunes Tunisiens étaient présents sur le terrain en Syrie pour combattre dans les rangs des rebelles anti-Assad. Abou Ayyad a souligné que des centaines d’autres avaient participé aux combats au Mali et qu’il était du devoir de tout bon musulman de «combattre les infidèles». Le chef du mouvement Ansar al-Charia a mis en garde l’armée tunisienne contre la fourniture de tout soutien logistique aux forces françaises qui sont intervenues au Mali.
Saber Arab le ministre égyptien de la Culture a démissionné de son poste pour protester contre les politiques intransigeantes adoptées par le gouvernement de l’islamiste Hicham Kandil. Selon lui, les Frères musulmans tentent d’imposer leur vision extrémiste de l’islam sur la société et la culture égyptiennes, notant que lors du dernier forum du livre au Caire, le Premier ministre avait dépassé ses prérogatives en empêchant la vente de plusieurs œuvres considérées critiques envers l’expérience islamiste au Maghreb. Arab a révélé à ses proches qu’il avait en fait pris la décision de démissionner à la suite de l’adoption de la nouvelle Constitution qu’il estime injuste. Résultat: il est le troisième ministre de la Culture qui démissionne depuis la révolution du 25 janvier, prouvant qu’entre les islamistes et le mouvement culturel, rien ne va plus.
Opposition… quelle opposition?
Le régime soudanais n’a jamais été tendre avec ses opposants, mais il semble qu’à la suite du Printemps arabe, le président Omar Hassan el-Bachir désire en finir définitivement avec ses détracteurs. Le tout-puissant service de renseignements vient de demander purement et simplement au gouvernement l’interdiction de tous les partis d’opposition. Selon les militaires, le Front du salut national a commis l’irréparable en signant un accord avec les rebelles du Darfour et du Sud Kordofan, nécessitant une réponse claire et intransigeante. Entre-temps, Khartoum a choisi de s’allier au mouvement terroriste du Sahel en facilitant l’infiltration de centaines de membres d’ACMI qui avaient fui le désert malien devant l’avancée des troupes françaises. La fin justifie-t-elle les moyens?
En pointillé…
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, avait réussi durant les dix dernières années à maintenir de bonnes relations avec Washington malgré son alliance avec le régime du président syrien Bachar el-Assad et son ouverture sur Téhéran. Suite à sa décision de rompre les ponts avec ces derniers, l’Administration américaine avait renforcé les contacts avec Ankara. Mais les Américains n’ont pas supporté de voir le Premier ministre humilier les officiers de l’armée turque. Leur ambassadeur à Ankara, Francis Ricciardon, a demandé à l’autorité judiciaire de mettre fin aux poursuites contre un grand nombre de généraux connus pour leurs positions anti-islamistes. Fureur au sein du parti Justice et Développement qui a demandé au diplomate américain de respecter ses limites et de ne pas intervenir dans les affaires internes turques.
Les Mollahs ne lâchent pas Maliki
Le Premier ministre irakien, Nouri el-Maliki, doit tout à l’Iran. Cette réalité, qui n’étonne plus personne, explique sa capacité à se maintenir au pouvoir bien qu’il se soit mis à dos la majorité des partis politiques. Au moment même où les députés votaient une loi pour lui interdire de se représenter une troisième fois à la tête du gouvernement, la République islamique accueillait en toute discrétion des représentants des principaux partis chiites irakiens en vue de les pousser à soutenir Maliki contre vents et marées. Selon les observateurs, Téhéran a informé ses alliés qu’il était hors de question pour eux de voter favorablement la proposition de retirer la confiance au gouvernement actuel. Seul Mouktada el-Sadr manquait à l’appel. Le chef de file des Sadristes ne veut plus entendre parler de ce Premier ministre encombrant. Téhéran réussira-t-elle, encore une fois, à faire fléchir le sayyed?
Les islamistes contrôlent la justice
Le parti d’opposition marocain, l’Union socialiste, a menacé de mettre fin à sa participation aux séances de dialogue qui se tiennent sous l’égide du gouvernement présidé par Abdelilah Benkirane, dans le but de réformer le système juridique. Selon l’opposition, le ministre de la Justice Moustafa el-Ramid, membre du parti islamiste qui détient le pouvoir, fait l’impossible pour garder sous tutelle le pouvoir juridique supposé être indépendant. Le ministre dont le passé est riche en militarisme au profit des droits de l’homme, semble avoir changé sa position. Il insiste, désormais, pour que le procureur général soit nommé par le gouvernement et non par ses confrères. Un sujet accablant pour le Premier ministre qui ne rate pas une occasion de rappeler son attachement aux libertés individuelles et au renforcement des autorités juridiques. Le pouvoir semble vraiment corrompre!
Houthi accuse et défie
Le leader du mouvement houthiste, Abdel Malek el-Houthi, a défié les nouvelles autorités à Sanaa en organisant une immense manifestation au cœur même de la capitale yéménite. A l’occasion d’une fête religieuse, il avait appelé ses fidèles à se déplacer en masse pour démontrer au président provisoire Abed Rabbu Mansour Hadi que la cause houthiste n’a pas perdu son élan. Mais, à la surprise générale, le défilé qui devait rassembler quelques centaines de personnes puisqu’il se tenait loin des provinces contrôlées par le mouvement «chiite», a réuni des centaines de milliers de supporters qui ont crié haut et fort leur opposition au plan de paix présenté par les pays du Golfe. Quant à Abdel Malek, qui avait adressé à la foule un message enregistré, il a accusé les membres du gouvernement actuel d’être des agents de l’Occident et plus précisément des Etats-Unis.
Le baiser interdit
Dans l’avion qui ramenait des députés du parti marocain Justice et Développement, d’une visite au Caire, ces derniers ont failli provoquer une catastrophe aérienne. L’avion passait à l’écran le film de fiction Spiderman, dans lequel les deux héros échangent un baiser. Fureur des députés islamistes qui ordonnent à l’équipage de bord d’arrêter le film et de l’éliminer du programme de l’avion. Refus catégorique des hôtesses qui se sont vues agressées par les législateurs marocains, provoquant la colère de nombreux passagers qui ont volé à leur secours. Ces développements ont forcé le capitaine à menacer d’effectuer un atterrissage d’urgence, au cas où les passagers ne se calmaient pas. Pour rendre la situation encore plus chaotique, les membres de la délégation marocaine se sont disputés entre eux et ne se calmèrent qu’après l’intervention de leurs épouses!
Kandil frise le ridicule
La décision du président égyptien Mohammad Morsi de nommer un personnage obscur à la tête de son premier gouvernement avait choqué. De fait, Hicham Kandil n’a jamais été une figure politique importante au Pays des Pharaons. Alors que l’Egypte fait face à une crise politique, économique et sécuritaire, Kandil n’a pas trouvé mieux que de donner des conseils hygiéniques aux mères qui choisissent d’allaiter leurs enfants. «Même au XXIe siècle, les enfants sont atteints de la diarrhée car leurs mamans les allaitent sans avoir nettoyé leurs seins». Les journalistes qui suivaient cette conférence de presse ont été stupéfaits par cette annonce, ce qui explique le fait qu’aucun d’eux n’a posé de questions à ce sujet au Premier ministre. Cerise sur le gâteau, Kandil a rajouté une couche en dénonçant les hommes qui prenaient la mosquée pour des toilettes et les femmes qui allaient dans les champs pour se faire violer. Triste aboutissement pour une révolution censée apporter espoir et modernité dans le grand pays qu’est l’Egypte.
4000 bidouns auront droit à la nationalité koweïtienne après cinquante ans de combat politique. C’est du moins ce que vient de décider le nouveau Parlement koweïtien qui s’est plié au désir du prince Sabah el-Ahmad el-Jaber el-Sabah, prêt à s’allier avec n’importe qui pour contrer ses ennemis jurés, les salafistes. Or, ce chiffre reste insignifiant puisque le nombre des bidouns dépasse les 110 mille. Face aux vives protestations de cette communauté, marginalisée depuis de longues années, le prince a promis de naturaliser 30000 autres d’entre eux afin de mettre un terme à ce problème humanitaire qui inquiète les organisations internationales des droits de l’homme. Si ce projet se concrétise, le prince aura clairement choisi de s’allier aux minorités au sein de son émirat, car il le sait, le danger islamiste est imminent.
80000 réfugiés syriens, des Kurdes en majorité, se trouvent dans la province irakienne semi-indépendante du Kurdistan. Erbil qui a depuis le début du conflit syrien maintenu une position très discrète, a décidé, contrairement à Bagdad, d’ouvrir ses portes aux Syriens qui fuient la guerre. Plus de 500 d’entre eux passent la frontière chaque jour pour rejoindre leurs compatriotes. Devant ce drame humanitaire, les organisations d’aide internationales semblent manquer à l’appel, les autorités locales se plaignant de l’absence de provisions, ce qui pourrait rendre une situation dramatique encore plus catastrophique. Si la communauté internationale traîne les pieds, Bagdad, quant à elle, refuse purement et simplement d’acheminer toute aide à des «clandestins» qui mettraient en péril la stabilité et l’unité du pays. Rien ne va plus entre le gouvernement fédéral et la province semi-indépendante et ce bras de fer pourrait coûter la vie à des milliers de Syriens privés de tout.