Magazine Le Mensuel

Nº 3004 du vendredi 5 juin 2015

Diaspora

Le tourisme spatial. De plus en plus une réalité

Le voyage dans l’espace devient-il de plus en plus accessible au grand public? Dans la promotion du tourisme spatial, le secteur privé prend-il dorénavant les devants? C’est à ces questions et à bien d’autres que Tony Faddoul a répondu dans une présentation tenue à la LAU – New York. Zoom sur un sujet au-devant de l’actualité.

Ils étaient nombreux à répondre présents à cet événement. Des académiciens de l’université, des scientifiques et des personnes intéressées par la technologie spatiale. «Tous voulaient mieux s’informer sur un sujet d’une importance mondiale», affirme à Magazine Tony Faddoul, designer, artiste, futuriste et conteur. Son approche combine des éléments d’astronomie, de sciences naturelles, d’archéologie, d’histoire, d’art et même de mythologie antique et de linguistique. Il a écrit et publié plusieurs livres sur ces sujets. Actuellement, il rédige des articles pour le journal de l’Association des amateurs astronomes de New York.
 

Comme un billet d’avion
Durant la présentation, Faddoul a expliqué comment des projets spatiaux non gouvernementaux ont été établis dans le passé. Au départ, ce sont les instances étatiques qui ont lancé leur «course dans l’espace» pendant la Guerre froide. De 1945 jusqu’en 1975, la compétitivité entre la Russie et les Etats-Unis les pousse à lancer de nombreux projets pour asseoir chacune sa domination. A la fin de la confrontation Est-Ouest, le domaine spatial voit l’intervention de nouveaux acteurs qui ne sont plus exclusivement étatiques. Faddoul a voulu justement montrer comment, depuis quelques années, le secteur privé s’impose dans l’espace spatial. Il a alors présenté ces particuliers se disputant le tourisme dans l’espace privé, entre autres, Elon Musk, Américano-Sud-Africain qui a créé, en 2002, sa compagnie SpaceX (Space Exploration technologies). Cette dernière effectue des missions d’acheminement vers la Station spatiale internationale (ISS). Choisie par la Nasa, elle lui fournit les outils de transport de ses astronautes. A l’avenir, cette entreprise et une autre, Bowing, devraient acheminer les astronautes de la Nasa vers la Station spatiale internationale. Un autre exemple, Peter Diamandis, Américano-Grec qui a lancé, en 2010, Planetary Resources. Cette entreprise se concentre sur l’exploration des astéroïdes et le développement d’engins spatiaux de petite taille, beaucoup moins chers que les missions spatiales actuelles. Quant à Virgin Galactic, on la doit à Richard Branson. Cette société touristique spatiale a reçu l’accord des autorités américaines pour transporter des passagers dans l’espace. Le prix d’un billet est de 250 000 dollars. Sept cents personnes ont déjà réservé les leurs. Pour certains chercheurs, ce marché évolue si rapidement que d’ici 2020, le prix d’un billet vers l’espace serait presque le même que celui d’un billet d’avion. On l’aura bien compris: le tourisme privé dans l’espace se démocratise. Et ce marché est en pleine expansion et la liste de ses acteurs privés s’agrandit.
Pour le moment, les particuliers qui investissent dans le tourisme spatial privé sont des milliardaires américains. Mais des acteurs d’autres nationalités sont aussi présents sur ce marché. La Grande-Bretagne, par exemple, construit actuellement un port spatial commercial qui devra voir le jour en 2018. D’autres pays tentent de faire partie de cette course spatiale. Ce qui nous laisse croire que le voyage vers l’espace n’est plus un rêve inaccessible. Alors rendez-vous sur la lune?

Pauline Mouhanna, Illinois

Du Liban jusqu’au Texas
Tony Faddoul est revenu sur un fait inédit. Entre 1961 et 1966, alors que  la course battait son plein entre les Etats-Unis et l’Union soviétique, un groupe du Haigazian College au Liban a été parmi les premiers à se lancer dans un projet spatial privé. Le professeur Manoug Manougian et ses étudiants ont financé, conçu et construit des roquettes pouvant atteindre plus de 100 km au-dessus du niveau maritime. Un réel exploit quand on voit que c’est cette altitude que Virgin Galactic s’est fixée pour ses vols commerciaux. Aussi, le lancement vertical du groupe libanais a eu lieu à partir d’une ferme privée dans les montagnes du Liban. Alors que tous les lancements privés se déroulant jusqu’à aujourd’hui à travers le monde s’effectuent grâce aux installations gouvernementales. Enfin, on peut dire que le lancement vertical a été vraiment novateur puisque ce n’est qu’en 2018 que SpaceX prévoit de construire le premier site de lancement vertical privé au Texas.

Related

Arab is me, de Saïd Durrah. Un spectacle hilarant

admin@mews

Robby Ameen, batteur. Le Libanais qui a fait ses preuves

admin@mews

Caroline Codsi, présidente de «La Gouvernance au féminin». L’égalité des sexes, jusque dans l’entreprise

admin@mews

Laisser un commentaire


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.