Magazine Le Mensuel

Nº 3046 du vendredi 25 mars 2016

Associations

Paix et unité du Liban. Offre-joie se mobilise pour la paix civile

Face à l’effroi qui frappe les Libanais avec la hausse de la tension confessionnelle, l’association Offre-Joie a invité, le 18 mars 2016, les Libanais à manifester leur unité au sein de trois chaînes humaines qui ont eu lieu à Beyrouth.
 

Reliant la mosquée de Khachekji à celle de l’imam el-Sadeq à Chatila, celle de Basta Tahta à celle de l’imam Ali de Khandak el-Ghamik à Basta et celle de Osman ibn Affan (Makassed) à celle de Amiliyé à Ras el-Nabeh, les chaînes humaines d’Offre-Joie, constituées de volontaires, de sympathisants, etc., tous habillés de blanc, ont dénoncé l’irresponsabilité de la classe politique et son abstention de prendre les mesures nécessaires en vue de consolider la paix civile, en disant «oui» à un Liban uni et en refusant cette logique d’opposition entre communautés. D’ailleurs, parmi toutes les initiatives visant à faire du Liban un pays citoyen, débarrassé enfin de ce clanisme social et confessionnel qui le ronge, Offre-Joie tient une place prépondérante. Cette association fut l’une des premières ONG créées en pleine guerre civile pour œuvrer au rapprochement de jeunes chrétiens et musulmans.
 

Un pays confessionnel
Le pluralisme religieux étant l’un des aspects majeurs de la société libanaise et la clef de voûte d’un système politique, basé sur un équilibre entre les différentes confessions, il reste à savoir comment les Libanais peuvent continuer de fonctionner à l’intérieur de ce système, tout en renforçant leur sentiment d’identité nationale aux dépens de l’appartenance religieuse. L’association a, dès lors, incité les Libanais à profiter de ce système qui compte 18 rassemblements religieux officiellement reconnus et qui permet à toutes les communautés religieuses d’avoir une représentation dans le gouvernement, de participer à la gestion des affaires de l’Etat et de contribuer à son essor. Toutefois, si ce système a été conçu pour assurer l’équilibre politique entre plusieurs communautés religieuses et garantir une coexistence pacifique, sa conception, fondamentalement confessionnelle, donne plus de poids à l’appartenance religieuse qu’à la cohésion nationale, inhibant ainsi le sentiment d’unité nationale. En effet, ce que l’accord de Taëf n’a pas fait et qui est désormais indispensable, c’est d’élaborer un plan de consolidation d’une identité nationale unique.
Entre-temps, l’association Offre-Joie apporte une contribution positive en faisant tout pour que les citoyens libanais de toutes les communautés religieuses s’impliquent dans le processus politique afin de susciter un sentiment de citoyenneté unique qui, seul, pourra transformer la culture politique, en mettant l’accent sur l’identité nationale plutôt que confessionnelle. 

Natasha Metni

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