Magazine Le Mensuel

Nº 3078 du vendredi 2 juin 2017

Confidences diplomatie

Confidences diplomatie

Ersal et son jurd
Sous les radars américains

La décision du Hezbollah de retirer ses troupes de la frontière orientale du Liban et de démanteler ses bases dans cette région a été prise en coordination avec le commandement de l'armée libanaise. Les sources politiques qui rapportent cette nouvelle ajoutent que cette décision est intervenue après la visite, à Washington, du commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, qui a compris que les Américains voyaient d'un mauvais œil la participation du Hezbollah à l'offensive en préparation contre le maquis jihadiste de Ersal et son jurd. C'est après avoir obtenu des assurances que le Hezbollah remettrait ses positions à l'armée libanaise que les Etats-Unis ont accru et accéléré leurs livraisons d'armes et de matériel militaire, via l'aéroport de Rayak.
Ces sources indiquent que l'ambassadrice américaine à Beyrouth, Elizabeth Richard, et son équipe, ont été chargées, par le Département d'Etat et le Pentagone, de suivre de près l'évolution de la situation dans la région de Ersal. La diplomate a récemment tenu des réunions avec de hauts gradés libanais, à qui elle a posé des questions précises sur les zones évacuées par le Hezbollah et sur les capacités de l'armée libanaise à combler le vide laissé par le parti, dont les combattants étaient déployés sur un front de 40 kilomètres, au sud de la ville de Ersal. Les mêmes sources ajoutent que les interlocuteurs américains du général Aoun n'avaient émis aucune objection à une éventuelle coopération entre l'armée libanaise et l'armée syrienne, qui assiège les jihadistes de l'autre côté de la frontière.

Guterres critiqué
Des milieux proches de la présidence de la République ont critiqué certains passages du rapport périodique du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, sur l'application de la résolution 1559 de l'Onu, réclamant le désarmement des milices au Liban. C'est l'allusion de M. Guterres à la lettre adressée au sommet arabe par cinq anciens présidents et Premiers ministres libanais, désavouant le Hezbollah, qui a été jugée la plus déplacée.

Pressions occidentales
Des pays occidentaux auraient exprimé aux autorités libanaises leur refus catégorique d'une nouvelle prorogation du mandat du Parlement et auraient transmis cette position via des canaux diplomatiques officiels, rapportent des sources informées à Beyrouth. Ces pays ont insisté sur la nécessité d'organiser les élections législatives selon le calendrier constitutionnel, quelle que soit la forme de la loi. Les milieux politiques locaux ont interprété cette position comme étant un appui tacite à la loi dite de 1960, car c'est le seul moyen de tenir les élections dans des délais raisonnables, c'est-à-dire d'ici à septembre ou octobre. L'introduction d'une dose de proportionnelle nécessiterait, en effet, une année de préparation.

Pourquoi Aoun n'est pas allé à Riyad
Un diplomate arabe qui a participé au sommet islamo-américain de Riyad, les 20 et 21 mai, a démenti les informations publiées par le quotidien koweitien Al-Raï, selon lesquelles le président Michel Aoun n'a pas été invité à cet événement à la demande du président Donald Trump. «Les Saoudiens ont adressé l'invitation à Saad Hariri sur proposition du Liban, après une concertation entre M. Hariri et Gebran Bassil. Le but était de ne pas embarrasser Aoun et les Saoudiens. Ça arrangeait tout le monde», croit savoir ce diplomate.

Une décision syrienne mal perçue
L'ambassadeur de Syrie, Ali Abdel Karim Ali, a été chargé par son gouvernement du suivi de la question des réfugiés syriens avec les autorités libanaises dans la perspective de l'éventuel retour d'une partie d'entre eux dans les zones où les combats ont cessé. Cette décision a déplu aux dirigeants libanais qui souhaitent que ce dossier soit discuté au plus haut niveau à Damas. Mais le gouvernement syrien n'est disposé à en parler que dans le cadre de contacts officiels et publics, ce que Beyrouth n'est pas prêt à faire pour l'instant.

 

Related

Confidences diplomatie

admin@mews

Confidences diplomatie

admin@mews

Confidences diplomatie

admin@mews

Laisser un commentaire


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.