Le «Beirut Traders Association-Fransabank Retail Index» est le dernier-né de la liste d’indicateurs économiques nationaux. Son objectif est de prendre le pouls de la conjoncture socioéconomique.
Depuis le début des années 2000, les secteurs public et privé s’attèlent à combler le manque de chiffres et de statistiques sur le double plan macro et micro économiques. La Banque du Liban publie l’indicateur synthétique sur la santé globale de l’économie dans le pays. Le ministère des Finances, en coopération avec l’Insee, a lancé en 2007 les comptes nationaux. La Direction centrale des statistiques élabore l’indice de cherté de vie. S’inscrivent dans la même lignée, à titre indicatif, l’indice de confiance du consommateur mis en place par la compagnie de consultations et de recherches en marketing ARA et l’indice Blom des actions libanaises cotées à la bourse de Beyrouth qui est adopté par les autorités monétaires comme référence sur les marchés de capitaux et publié par Blombank.
Le «Beirut Traders Association-Fransabank Retail Index» est, comme son nom l’indique, la résultante d’un partenariat entre l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB) et la Fransabank. Il s’agit d’un indice sectoriel qui mesure l’activité dans le secteur du commerce de détail. Il s’est élevé à 100,6 pour le deuxième trimestre de 2012, soit une légère augmentation de 0,6% par rapport à fin décembre 2011. Sachant que la base de l’indice a été fixée d’une manière conventionnelle à 100 au 4e trimestre de 2011. Selon le président de l’ACB, Nicolas Chammas, l’indice augure d’un ralentissement du taux de croissance au 2e semestre de l’année en cours. Toutefois, le ralentissement ne signifie nullement récession puisqu’une récession nécessite deux cycles consécutifs de taux de croissance nul. Ce constat devrait permettre aux commerçants de mettre de l’eau dans leur vin et de ne pas être les premiers parmi les organismes économiques à évoquer le recours à des vagues de licenciements et à la faillite des entreprises à chaque fois qu’un réajustement de salaire ou qu’une augmentation de la tranche salariale soumise à l’imposition de la CNSS fait l’objet d’un débat.
Pour le moment, les projections les plus pessimistes des organismes économiques internationaux, tels le FMI, et des banques d’investissements, font état d’un taux de croissance de l’économie libanaise variant entre 1,5 et 2 %.
«Beirut Traders Association-Fransabank Retail Index», publié à chaque trimestre, se distingue des autres indicateurs économiques par sa méthodologie et son processus de calcul. L’indice inclut les principaux produits du commerce de détail. Il est une bonne référence dans la mesure où les compagnies figurant dans l’échantillon étudié ont accepté de fournir leurs chiffres d’affaires (en dollars) pour 2011 sur une base annuelle ainsi que le pourcentage de variation de leurs chiffres d’affaires (CA) aux 1er et 2e trimestre 2012, comparés à ceux de la même période de 2011, ainsi que le pourcentage de variation sur une base trimestrielle.
Le calcul des pourcentages de changement a été effectué selon les ratios suivants, à titre indicatif:
-Pourcentage de variation du CA (du 1er ou 2e trimestre comparé au même trimestre de 2011 = CA du 1er ou 2e trimestre (2012) – CA du même trimestre de 2011/CA du même trimestre de 2011;
-Pourcentage de variation du CA sur une base trimestrielle = CA du trimestre 2012 – CA du trimestre précédent/CA du trimestre précédent.
Quant au pourcentage de pondération, la méthodologie suivante a été appliquée: le pourcentage de variation du CA de chaque entreprise a subi une pondération basée sur son CA en 2011 comparé à celui d’un autre établissement pratiquant la même activité commerciale. En regroupant les ratios de chaque activité commerciale, le pourcentage de changement du CA est calculé pour chacune de ces activités. La phase finale avant l’obtention du «Beirut Traders Association-Fransabank Retail Index» consiste à appliquer aux indices de chaque secteur d’activité commerciale une pondération basée sur le montant de la TVA cumulée du CA sectoriel, tel que fourni par le ministère des Finances.
Liliane Mokbel