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Nº 2900 du vendredi 7 juin 2013

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POLITIQUE

Ibrahim Kanaan, député du Metn. «Notre popularité augmente»

Pour le secrétaire du Courant patriotique libre, le Conseil constitutionnel est appelé à invalider ce qui frappe la démocratie au Liban. Ibrahim Kanaan fait le point sur des questions que chacun se pose.

Le Courant patriotique libre a présenté une demande d’invalidation de la prorogation du mandat 
parlementaire. Pourra-t-elle être refusée pour des 
considérations politiques?
Chacun a conscience de la difficulté de cette période historique. Le Conseil constitutionnel est appelé à invalider ce qui frappe la démocratie au Liban. Si, pour une raison ou une autre, le Conseil ne peut assumer ses responsabilités, il aura légalisé la fin de la démocratie. Les magistrats sont conscients de l’importance de leur décision et ne peuvent se laisser influencer par des considérations politiques.

Les positions du président de la République, du patriarche Béchara Raï et la vôtre ne peuvent-elles pas influencer les membres chrétiens du Conseil?
J’ai parlé d’influence dans le sens de contraintes et de pressions directes.

Vous avez minimisé l’insécurité qui a dicté la 
prorogation. Or, la situation se dégrade chaque jour à Tripoli. Dans la banlieue sud. Des tentatives
d’enlèvements ont lieu…

Les conditions contraignantes ne peuvent être prévues à l’avance. La force majeure s’impose d’elle-même. Si certains camps n’ont pas intérêt dans la tenue des élections ou si des inspirations venaient de l’étranger, il suffirait d’une simple explosion pour empêcher les élections. Pourquoi donner l’image au Liban et au monde que le pays est en guerre. Le ministre de l’Intérieur a déclaré être prêt à organiser les élections.

Il avait déclaré, il y a peu, ne pas être prêt et il avait adressé une lettre au Parlement dans ce sens…
Nous avons accompagné notre demande d’invalidation des procès-verbaux du Conseil des ministres. Je ne veux pas me fonder sur des déclarations médiatiques rapportées de l’un ou l’autre des ministres.

Il a adressé une lettre à la Commission parlementaire de Coordination déclarant 
l’impossibilité d’organiser des élections le 16 juin…
A-t-il besoin d’un an et cinq mois? Il demandait un report technique d’un, de deux ou de trois mois.

Que signifie le rapprochement entre les généraux de Baabda et de Rabié?
A mon avis, il n’y a pas un général à Baabda et un autre à Rabié. Il y a le président de la République, Michel Sleiman, et le chef du plus important bloc parlementaire chrétien, le général Michel Aoun. Ce rapprochement s’est fait autour d’une position. Notre demande d’invalidation a ses justifications et lui a ses raisons. Les nôtres sont nationales et non politiques ou électorales. Nous sommes mandatés par le peuple libanais et nous ne pouvons pas proroger notre mandat sans revenir à lui.

Cela signifie que vous refusez également la prorogation du mandat présidentiel…
Ce n’est pas nouveau. Nous l’avons toujours refusée, comme nous refusons la prorogation à tous les niveaux.

Certains disent que le général Michel Aoun insiste pour des élections, même sur la base de la loi de 1960, que vous refusiez parce que vous avez senti que votre popularité s’était améliorée après la 
proposition orthodoxe…
Nous n’avons pas honte de dire que notre popularité augmente en permanence. Mais ceci n’est pas notre but.

«Comment les urnes pourraient-elles résister à celles des armes?», a déclaré Nabih Berry…
Cette équation est dangereuse, car nous pouvons utiliser les urnes électorales pour éloigner les armes. Notre choix au Liban serait de voter ou de tirer. Nous optons pour le premier.

Le CPL tient-il à garder ses portefeuilles au gouvernement?
Cette question n’a pas été abordée avec nous. Nous considérons qu’il n’existe qu’un principe de base pour former le gouvernement, celui de l’équité entre tous.

On vous a cité comme ministre des Finances dans le prochain gouvernement…
La décision revient au courant politique auquel j’appartiens. J’ai toujours opté pour la collectivité, le courant et le parti.

Le président Fouad Siniora a déclaré: «Nous voulons un gouvernement de gens pacifiques et non de combattants».
Le président Siniora ferait bien de nous dispenser des slogans pratiquement vides de sens. Que veut dire pacifique ou combattant? Ceux qui imposent la paix sont le soldat et le militant.

Propos recueillis par Saad Elias

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