Magazine Le Mensuel

Nº 3027 du vendredi 13 novembre 2015

Spectacle

Le Ballet Béjart au Liban. Un ondoiement d’images

Le We Group présente le Ballet Béjart au Casino du Liban. Trois dates à retenir, le 3, 4 et 5 décembre, pour s’immerger dans l’univers chorégraphique de Maurice Béjart et sa compagnie qui continue de porter le flambeau de la création artistique.

Plus qu’un nom, Maurice Béjart est une institution. Huit ans après sa disparition, sa compagnie continue à sillonner le monde, à porter haut et fort le patrimoine artistique de son fondateur. Depuis plus de vingt-cinq ans déjà, nulle baisse de régime, le niveau de qualité et d’excellence se maintient, envers et contre tout, au-delà de tout, de la vie et de la mort. Menée aujourd’hui par Gil Roman, fidèle disciple de Maurice Béjart, la compagnie Béjart s’empare des joyaux chorégraphiques du répertoire béjartien, pour de nouvelles représentations à l’échelle mondiale, certaines de ces chorégraphies n’ayant pas été présentées sur scène depuis plus de vingt ans.
Le Liban sera de nouveau le témoin d’une escale de la compagnie. Après plusieurs passages à la Cité du soleil dans le cadre du Festival international de Baalbeck en 1963, en 1966 et en 1972, le Ballet Béjart – Lausanne accostera au Casino du Liban, pour trois dates et le double des représentations, qui s’annoncent déjà combles: le 3, 4 et 5 décembre, à 16h30 et 20h30. Soixante artistes seront sur scène, pour donner corps et un nouveau souffle aux créations de Maurice Béjart et celles de ses successeurs. Boléro, Bhakti III, Impromptu pour Peralada, Piaf… la compagnie travaille désormais sur deux registres: remonter les anciennes créations et créer de nouvelles.
Gil Roman, en effet, met tout en œuvre pour maintenir vivant le riche répertoire béjartien. Il a ainsi redonné vie, ces trois dernières saisons, à une multitude de performances, comme Le Sacre du printemps, Serait-ce la mort?, Ce que l’amour me dit, Le concours, Chant du compagnon errant, Light… tout en maintenant à l’affiche L’amour – la danse, Elton Berg, Méphisto Valse, Cantique…
Mais le travail ne peut pas s’arrêter là, une compagnie de ballet ne saurait vivre que de reprises. Les danseurs ont besoin de participer au miracle de la création, de se confronter à des œuvres réglées sur eux et pour eux. Gil Roman se lance donc lui-même dans la création et la chorégraphie, signant ou cosignant de nouveaux opus, comme L’Habit ne fait pas le moine, Réflexion sur Béla, Echographie d’une baleine, Casino des esprits, Aria, Syncope, Là où sont les oiseaux, Anima Blues, Impromptu pour Peralada…
Gil Roman n’est pas seul à chorégraphier, il commande souvent des chorégraphies à d’anciens membres du Ballet Béjart-Lausanne, mais aussi à des chorégraphes de renommée internationale, afin de préserver la diversité des inspirations. Tony Fabre a été invité à monter Ismaël, Empreintes et une nouvelle création qui sera présentée en février prochain à l’Opéra de Lausanne, Joost Vrouenraets a créé Ex Orbis et Sthan Kabar-Louët présente Aliziam O-Est. Cette déjà riche moisson chorégraphique a été complétée, au surplus, par deux duos portant de prestigieuses griffes: Fauve de Jean-Christophe Maillot et The Place de Mats Ek. Christophe Garcia crée, en exclusivité pour la compagnie, sa version du Spectre à la rose.
Le Béjart Ballet fut le creuset et demeure le réceptacle de l’œuvre de Maurice Béjart. Mais, tout en respectant une forme d’esprit de famille, il s’ouvre à d’autres manières d’envisager la danse au XXIe siècle. Une approche qui reste visionnaire, ancrée dans le passé et ouverte à tous les possibles…
 

Leila Rihani

Billets en vente, à partir de 60 $,  au Virgin
et en ligne: www.ticketingboxoffice.com – (01) 999 666.

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