Vous voulez investir, mais vous ne disposez pas d’un énorme budget? Cela est possible. Aujourd’hui, plusieurs secteurs ouvrent la voie à de «petits investissements». Quels sont-ils et comment entreprendre un tel pas dans le monde des affaires?
Le Liban présente maintes possibilités pour une bonne continuité du secteur du commerce et de la coopération commerciale, faisant ainsi de ce secteur une plateforme privilégiée pour l’investissement. Le ministre de l’Economie, Alain Hakim, explique que, malgré les impasses politiques au niveau national et en dépit de la situation économique et sécuritaire qui se détériore en raison de la crise syrienne régionale, l’économie du Liban a réussi à augmenter de 2% en moyenne durant les quatre dernières années. C’est avec cet état d’esprit résilient que le Liban tient à exposer aujourd’hui ses progrès et à déployer tous les efforts pour poursuivre la création de partenariats et la recherche d’opportunités à l’étranger. Compte tenu de sa main-d’œuvre hautement qualifiée et de sa diaspora facilement accessible, le Liban peut jouer un rôle de réseautage important en agissant en intermédiaire principal avec les pays où il entreprend des affaires. En effet, l’adhésion du Liban aux partenariats multilatéraux a renforcé son rôle en tant que concurrent dans le domaine du développement des affaires pour la région Mena. Prenant en considération ces possibilités, les secteurs potentiels pour le développement économique au Liban sont les suivants:
♦ Banque et finance.
♦ Génie civil, construction et sous-secteurs connexes.
♦ Infrastructure.
♦ Agroalimentaire.
♦ Produits pharmaceutiques, matériaux et équipements médicaux et cosmétiques.
♦ Logistique.
♦ Mode.
En ce qui concerne l’état actuel de l’investissement au pays du Cèdre, les événements politiques et sécuritaires ont pesé sur l’investisseur, affecté la confiance des consommateurs et conduit, par conséquent, à une diminution de 22,9% du volume des flux d’IED vers le Liban, de 3,67 milliards de dollars américains en 2012 à 2,83 milliards en 2013. Ceci dit, le Liban occupe le cinquième rang parmi les pays de l’Asie de l’Ouest en 2012 en la matière. En ce qui a trait à l’investissement intérieur, Kafalat – société financière libanaise visant à aider les petites et moyennes entreprises (PME) à accéder aux chiffres de la banque commerciale – peut donner une indication sur l’évolution des investissements intérieurs, la valeur et le nombre de prêts accordés aux PME par Kafalat ont baissé au cours des cinq dernières années.
Grands revenus pour petits budgets
Bien que le Liban souffre actuellement de diverses pressions économiques à la suite de la crise syrienne et requiert, pour ainsi dire, des investissements importants dans des secteurs tels que l’électricité, l’eau et l’infrastructure, il est peu probable que des investissements dans ces secteurs soient réalisés avec de faibles budgets vu que ces domaines nécessitent normalement d’énormes capitaux.
Il serait donc judicieux d’investir, avec de petits budgets, dans l’un des secteurs suivants:
♦ Economie numérique.
♦ Technologie de l’information.
♦ Agroalimentaire.
La rentabilité des secteurs suivants se présente (à la suite d’une étude menée en 2013) comme suit:
♦ L’économie numérique: pas de chiffres exacts, mais la Banque centrale a récemment renforcé son «dévouement» à la promotion de l’esprit d’entreprise dans des start-up numériques avec le lancement de la circulaire 331 en 2013. Grâce à cette circulaire, la Banque du Liban a alloué plus de 400 millions de dollars pour soutenir et garantir les investissements entrepris dans des start-up numériques au Liban.
♦ Technologie de l’information: selon Idal, le secteur libanais de la technologie de l’information est un secteur en croissance rapide avec une taille de marché de 369 millions de dollars en 2013, ayant dû atteindre les 398 millions de dollars en 2014. Au cours des quatre prochaines années, ce marché devrait croître pour aller jusqu’à une valeur de 570 millions de dollars en 2017. Le secteur libanais de la technologie de l’information a contribué à près de 9% du PIB du Liban.
♦ Agroalimentaire: toujours selon Idal, le secteur agro-industriel constitue un contributeur majeur au niveau de l’économie libanaise. En 2010, il a pris part à 32,1% de la production dans le secteur industriel et à environ 3% du PIB du pays. Le secteur a une «taille» approximative de 4,384 milliards de livres libanaises.
Les risques
Comme partout dans le monde, les petits investisseurs et les entrepreneurs envisagent des risques. Le Liban a connu récemment une recrudescence dans les initiatives visant à atténuer ces risques et à encourager les entrepreneurs et les investissements dans les start-up, notamment en termes de financement et de cofinancement. Malgré ces initiatives, il n’est pas exclu que les investisseurs et les entrepreneurs affrontent des risques et des défis.
Selon un sondage effectué en 2014 par la Banque mondiale (BM), environ 500 propriétaires de PME ont déclaré que les principales contraintes auxquelles sont confrontées leurs entreprises sont la situation politique et sécuritaire, les problèmes d’électricité et la corruption. En plus des résultats de l’enquête, des entrevues avec des entrepreneurs rapportent constamment que l’accès à des compétences spécialisées et la rétention des talents constituent un obstacle à la croissance de leurs entreprises.
Le cadre juridique et réglementaire actuel ne vient pas non plus en aide aux petits investisseurs. Selon des données, le Liban est classé 106e (sur 189 pays) en termes de protection des investisseurs minoritaires, 110e en termes d’exécution des contrats et 136e en termes de résolution de problèmes d’insolvabilité.
Contributions dans le PIB
Malheureusement au Liban, la contribution des PME au PIB n’est pas prise en compte par des statistiques spécifiques. Cependant, depuis que les PME assurent de l’emploi pour environ 50% de la population totale, celles-ci sont considérées comme jouant un rôle primordial dans l’économie libanaise puisque grâce à elles, les richesses sont distribuées de manière plus égalitaire et la lutte contre la pauvreté prend de l’élan.
Selon la Banque mondiale, étant donné que 23 000 emplois par an sont nécessaires pour absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail, les petits investissements réalisés par les PME peuvent contribuer au développement de l’économie libanaise et aider à réduire la pauvreté à long terme en offrant plus d’emplois.
Natasha Metni
Stratégie PME Liban
Le ministère libanais de l’Economie et du Commerce a lancé la Stratégie PME Liban: une feuille de route pour 2020. Cette stratégie comprend 40 initiatives, qui, si appliquées, auront un grand impact sur les entreprises, ainsi que sur les investissements au Liban.
Il est également intéressant de noter qu’une nouvelle loi sur les faillites a été préparée. Une fois adoptée, cette loi réduira incontestablement les risques qui pèsent sur les investisseurs. Un certain nombre de lois et règlements ont également été mis à jour, modernisés et envoyés au Parlement.